Isère : sept personnes déposent plainte après avoir été piqûées en soirée
Après la Loire-Atlantique, un phénomène inquiétant des soirées en boîte de nuit fait son apparition en Isère. Les commissariats locaux de Grenoble et de Saint-Ismier ont pris les plaintes de cinq femmes et deux hommes qui pensaient avoir été piqués alors qu’ils étaient en soirée entre le 15 et le 17 avril 2022, écrit Franceinfo.
Certains passaient la soirée dans les boîtes de nuit Le Marquee et Le Lamartine, d’autres étaient à un concert au palais des sports de Grenoble.
Le procureur de la République de Grenoble a précisé le 19 avril 2022 que les victimes potentielles racontent avoir été prises de « malaise ». Aucune d’entre elles n’a été victime d’agression sexuelle ou de viol, a précisé Éric Vaillant. Les plaignants sont âgés de 17 à 22 ans.
Depuis novembre 2021, le mouvement Balance Ton Bar, né en Angleterre, recense les multiples témoignages de jeunes femmes droguées dans des bars ou boîte de nuit.
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Une victime aveuglée pendant un malaise
Zoé, une étudiante de 20 ans, fait partie des plaignants de Grenoble. Elle raconte au Parisien sa sortie du 14 avril, alors qu’elle était en boîte de nuit pour une soirée étudiante : « Vers une heure du matin, je me suis sentie très mal. J’ai eu un voile noir d’un coup devant mes yeux. J’ai perdu complètement ma vision. Je suis sortie de la boîte et j’ai eu les jambes complètement coupées. Je suis tombée par terre. C’était très violent. »
La jeune fille ajoute qu’elle a réussi, malgré son malaise soudain, à s’asseoir sur un bout de trottoir, avant de reprendre ses esprits. Pour elle, peu de doute : « C’était suffisamment fort et choquant pour que je sache tout de suite que j’avais été droguée. Je n’avais bu qu’un verre dans la soirée, aux alentours de 21h30. Il y avait donc eu autre chose. »
Zoé souligne a été témoin du malaise d’un autre jeune homme ce soir-là, qui n’avait pas bu selon elle. Aux urgences, l’étudiante a été examinée, l’hôpital lui a fait une prise de sang. « Pendant la nuit, j’ai eu très mal à la fesse droite et à la jambe. Des douleurs comme après le vaccin du Covid. J’ai pris rendez-vous avec mon médecin qui a tout de suite repéré sur la fesse une petite tache rouge, caractéristique selon elle d’une piqûre à la seringue », a-t-elle précisé.
Comme ce fut le cas pour d’autres victimes aux témoignages similaires, à aucun moment Zoé n’a senti de seringue sur son corps.
Une enquête pour « administration de substances nuisible » a été ouverte par le parquet de Grenoble.
Des analyses peu fructueuses à Nantes
À Nantes (Loire-Atlantique), à partir de la réouverture des clubs le 16 février 2022, plusieurs personnes ont dit avoir été piquées alors qu’elles faisaient la fête. Certaines ont également été prises de malaise.
Au total, 23 personnes ont constaté des traces de piqûres après avoir passé des soirées dans des établissements nocturnes de la ville. Parmi elles, 20 femmes et 3 hommes.
La plupart ont été testés rapidement après les faits dénoncés. Mais sur les seize prélèvements sanguins ou urinaires étudiés, sept étaient revenus négatifs au GHB, aussi appelée drogue du violeur, ou à toute autre substance toxique. Les résultats du reste des analyses n’ont pas encore été communiqués.
L’enquête, qui avait été ouverte pour « administration de substances nuisibles à la santé », a été étendue pour « violence volontaire avec arme ».
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