"Hair Love" : 7 minutes bouleversantes qui dégomment les stéréotypes

Visionné des millions de fois sur toutes les plateformes depuis sa mise en ligne jeudi 5 décembre, "Hair Love", un court métrage de Sony, émeut les internautes. L’histoire d’un père noir-américain qui apprend à coiffer les cheveux de sa fille a été sélectionnée pour concourir aux Oscars 2020.

C’est un jour important pour la petite fille qui apparait à l’écran, en témoignent les cases sagement cochées au jour le jour sur un calendrier. Le scénario d’Hair Love, court métrage d’animation muet devenu viral depuis sa mise en ligne le 5 décembre, ne dévoile cependant pas tout de suite la raison de l’excitation de la petite fille.

C’est l’histoire d’un père qui apprend à coiffer sa fille…

Après cette introduction, l’enfant à la coupe afro regarde sur l’iPad des tutoriels pour se coiffer elle-même, avant de demander de l’aide à son père. Une première pour lui, totalement paniqué face à ce banal acte du quotidien. D’habitude, c’est -évidemment- sa femme qui imagine des coiffures pour leur enfant. Ce matin-là, elle n’est pas à la maison. Elle se repose dans une chambre d’hôpital, son crâne lisse nous laisse entendre qu’elle est atteinte d’un cancer.

La fillette s’est donc levée, joyeuse et impatiente à l’idée de lui rendre visite. Et c’est pour cette occasion qu’elle veut être parfaitement peignée.  

Maladroit mais persévérant, le père noir-américain s’applique à respecter chaque étape de la vidéo tutorielle, réalisée par la mère, Youtubeuse à ses heures, avant la maladie. Complices, père et fille se prennent dans les bras à plusieurs reprises, tant ils sont fiers du résultat final. Les voilà enfin prêts pour leurs touchantes retrouvailles en trio.

Un court métrage anti clichés immédiatement plébiscité

En six jours, Hair Love a déjà été visionné plus de trois millions de fois sur Twitter, et cumule plus de 4,5 millions de vues sur YouTube. Nombreux internautes soulignent la tendresse, l’humour et l’émotion pure, qui émanent du court-métrage muet.

Ils remercient aussi l’ancien joueur de la National Football League Matthew A. Cherry, qui a imaginé le petit film, pour avoir tordu le cou à plusieurs clichés, et ce, en moins de sept minutes. « J’ai beaucoup d’amis qui sont de jeunes pères. Je voulais voir une jeune famille noire dans un film d’animation », explique le réalisateur au New York Times. Les pères noirs subissent les pires stéréotypes : nous serions des bons à rien, jamais présents. Les gens que je connais sont très impliqués dans la vie de leurs enfants. »

Pour réaliser cette pépite, Matthew A. Cherry s’est entouré de deux grands noms de Disney et Pixar : Everett Downing Jr. (Là-haut) et Bruce W. Smith (La Princesse et la grenouille).

En réalité, c’est Sony Pictures Animation, qui est allé chercher l’ancien footballeur, lui a proposé l’aide des deux professionnels et un accompagnement pour la production, après avoir remarqué le succès de la campagne de financement participatif que Matthew A. Cherry avait lancé pour concrétiser sa belle idée. Celle-ci avait séduit 5.000 contributeur sur Kickstarter, le futur réalisateur avait alors levé 285.000 dollars – la plus grosse somme d’argent récoltée sur la plateforme pour un court-métrage.

La belle histoire d’Hair Love ne s’arrête pas là. Sony Pictures Animation l’a choisi pour une présentation aux Oscars 2020, comme représentant dans la catégorie du meilleur court-métrage d’animation. L’histoire poétique et engagée lui permettra-t-elle de s’imposer dans cette catégorie souvent dominée par Disney et Pixar ?  

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