Grève du 15 mars à l’école : quelle mobilisation après le vote du Sénat ?

Alors que le texte sur la réforme des retraites vient d’être voté au Sénat, une nouvelle grève est prévue par l’intersyndicale ce mercredi 15 mars 2023. Dans les écoles, le mouvement devrait être suivi ainsi que dans les universités. Le point sur les dernières annonces concernant la grève dans l’Education nationale.

  • Grève 15 mars école
  • Grèves lycée et universités
  • Revendications des enseignants
  • Service minimum d'accueil
  • Un élève peut-il être refusé ?
  • Que faire si l'école ferme ?
  • Droit de grève Education nationale

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Alors que le texte a été voté au Sénat ce samedi 11 mars, avec 195 voix pour et 112 contre, l'idée d'utiliser l'article 49-3 à l'Assemblée nationale, pour faire passer en force la réforme, referait doucement surface au sein du gouvernement, selon certains députés. Un projet que l'exécutif dément, le porte-parole Olivier Véran a déclaré "Nous ne voulons pas de 49-3", en conférence de presse dimanche 12 mars. Quoi qu'il en soit, l'intersyndicale ne compte pas stopper la mobilisation puisqu'une nouvelle grève interprofessionnelle est annoncée pour ce mercredi 15 mars, après celle du 11 mars. Une journée qui aura une double importance car ce sera aussi le jour d'examen de la réforme en commission mixte paritaire, avant un vote final le 16 mars. Dans l'Éducation nationale, des syndicats enseignants ont déjà relayé l'appel à la grève

Quelle mobilisation dans les écoles pour la grève du mercredi 15 mars ?

Après la mobilisation du 11 mars, la grève du 15 mars devrait davantage se faire entendre dans les écoles, étant donné que c'est un jour d'école pour la plupart des élèves. Le syndicat SUD Education a appelé "tous les personnels de l'Éducation nationale et des universités à poursuivre et amplifier la mobilisation" le 15 mars, indique le communiqué du syndicat, publié le 9 mars. Du côté de la CGT Education, on martèle "On continue et nous serons en grève jusqu'au retrait", dans un tweet posté le 10 mars. Des perturbations pourraient donc être organisées dans les écoles, collèges, lycées, mais aussi dans les accueils périscolaires et les services de cantine, comme ce fut le cas lors de la grève du 7 mars. Certaines communes et établissements communiquent déjà sur les services qui ne seront pas maintenus le 15 mars. Par ailleurs, SUD Education va même encore plus loin puisqu'il propose une "mobilisation forte" les 20 et 21 mars prochain, à l'occasion des épreuves de spécialité du bac 2023.

Quelle est la mobilisation de la jeunesse pour la grève du 15 mars ?

Pour la prochaine mobilisation du 15 mars, la jeunesse fera de nouveau entendre ses revendications sur la réforme des retraites, après les avoir déjà défendues lors de la grève étudiante du 9 mars. L'UNEF a relayé sur son compte Twitter le message suivant : "RDV dans la rue les #11mars et #15mars pour imposer une défaite au gouvernement !". Des blocus d'établissements et d'autres actions pourraient avoir lieu. Pour les jeunes, cette réforme voulue par le gouvernement les concerne tout autant que leurs parents. "On ne veut pas travailler aussi tard alors qu'on n'en a pas besoin ! On refuse ce projet de société où on nous sélectionne à 18 ans et on nous précarise à 20 ans", a confié Colin Champion, président du syndicat lycéen La Voix Lycéenne, sur le plateau de Télématin le 9 mars. 

Pourquoi les enseignants sont-ils opposés à la réforme des retraites ?

Dans l'Éducation nationale, les opposants à la réforme des retraites sont nombreux. Les enseignants sont contre le projet du gouvernement qu'ils jugent "injuste" notamment en ce qui concerne le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation. La plupart réclame également une revalorisation du métier d'enseignant qui doit passer sur les conditions de travail, la formation des futurs professeurs et la rémunération des personnels. "Dans les écoles, la profonde colère ressentie au sujet de la réforme des retraites est nourrie par d'autres décisions ministérielles qui mettent à mal l'École et ses personnels. Les plus de 4000 fermetures de classe annoncées, le 'travailler plus pour gagner plus' du 'pacte enseignant' mais également une revalorisation salariale qui ne sera pas à la hauteur", indique le communiqué du SNUipp-FSU, publié le 23 février. 

Un service minimum d'accueil est-il prévu dans les écoles en grève ?

Le service minimum d'accueil est obligatoire en cas de grève dans certaines écoles et selon certaines conditions. Les établissements du premier degré (écoles primaires et élémentaires) sont tenus à assurer un service minimum d'accueil pour tous leurs élèves, lorsqu'il y a plus de 25% d'enseignants déclarés en grève. En revanche, les collèges ou les lycées ne sont pas soumis à cette obligation. De même pour les crèches et l'accueil périscolaire dans les structures.

Un élève peut-il être refusé à l'école s'il y a grève ?

Dans le premier degré, même s'il y a une grève prévue dans un établissement scolaire, en aucun cas un élève peut être refusé à l'école. "Un élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d'accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l'école publique et à l'école privée sous contrat", indique le site du Service Public, selon la loi en vigueur depuis 2008. 

Que faire si l'école ou la classe de mon enfant est totalement fermée ?

Les écoles du premier degré (maternelle et élémentaire) sont concernées par le service minimum d'accueil en cas de grève (si plus de 25% des enseignants sont absents). Ce n'est pas le cas pour les collèges et lycées, ainsi que dans les crèches ou encore pour l'accueil périscolaire. Dans les cas où il n'y aurait pas de service de garde mis en place, les parents d'élèves doivent de leur côté trouver une solution pour faire garder leurs enfants. Sans solution, certains parents doivent parfois poser un jour de RTT ou télétravailler.

Comment marche le droit de grève dans l'Education nationale ?

Le droit de grève dans l'Éducation nationale répond à quelques obligations. Dans le premier degré, les professeurs des écoles doivent déclarer à l'avance leur intention de se mettre en grève, au moins 48 heures avant le mouvement, en respectant un jour ouvré. Il n'est donc pas possible de se déclarer gréviste le vendredi si la grève a lieu le lundi. Si l'enseignant n'informe pas sa direction, il encoure une sanction disciplinaire, indique le site du ministère.

Dans les collèges et lycées, si un préavis a déjà été déposé par un syndicat les enseignants n'ont pas l'obligation de se déclarer gréviste à l'avance. C'est à la direction de l'établissement de procéder au recensement des grévistes et d'en informer les élèves et leurs familles en amont. Dans les faits, certains professeurs utilisent aussi les plateformes interactives avec les élèves et les familles pour annoncer quelques heures avant le début des cours leur participation ou non. Conseil : n'hésitez pas non plus à joindre la direction de l'école quelques jours avant ou la veille pour connaître les détails de la mobilisation à venir. 

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