Forceps : tout savoir sur cet instrument qui peut être utilisé lors de l'accouchement

Dans quels cas un accouchement au forceps est-il nécessaire ? Comment ça se passe ? Les réponses de la gynécologue obstétricienne.

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Forceps : de quoi s’agit-il, exactement ?

Forceps : définition. Le forceps désigne «  un instrument obstétrique qui sert à réaliser une extraction fœtale lorsque celle-ci ne peut se faire spontanément ou lorsqu’elle doit se faire plus rapidement que naturellement  » définit le Dr. Tiphaine Beillat, gynécologue obstétricienne.

Très concrètement, le forceps ressemble à  » une paire de cuillères à salade en métal  » illustre la spécialiste. Du côté de l’étymologie, le mot  » forceps  » est directement importé du latin où il signifie  » tenailles  » ; il est formé du latin  » formus  » ( » chaud, brûlant « ) et  » capere  » ( » saisir, prendre « ).

À savoir. Il existe différentes sortes de forceps : on peut notamment mentionner le forceps de Tarnier ou encore le forceps de Suzor  » qui portent les noms de leurs inventeurs, des obstétriciens célèbres  » précise le Dr. Tiphaine Beillat. Si le principe reste le même (une paire de  » tenailles « ), la forme de l’instrument varie légèrement.

Forceps : quelles sont les principales indications de cet instrument obstétrique ?

On l’a dit : le forceps est un instrument obstétrique qui sert à réaliser une extraction fœtale.  » Il existe plusieurs techniques d’extraction fœtale : les plus courantes sont le forceps et la ventouse. Il s’agit d’un choix fait par l’obstétricien en fonction de la situation  » remarque le Dr. Tiphaine Beillat. Mentionnons également les spatules qui sont constituées, comme le forceps, de deux  » cuillères à salade  » (en métal ou en plastique) mais qui sont indépendantes et non reliées entre elles.

Les principales indications du forceps sont :

  • Lorsqu’il y a une souffrance fœtale : par exemple, si on constate que le rythme cardiaque fœtal ralentit durant l’accouchement, il y a la nécessité d’une extraction fœtale rapide et celle-ci peut être réalisée au forceps.
  • Lorsque la mère est épuisée durant l’accouchement : en langage médical, on parle d’  » insuffisance des efforts expulsifs « . En clair : si la maman pousse depuis 30 minutes sans succès.

À savoir. L’utilisation du forceps est réservée au gynécologue obstétricien : un accouchement au forceps ne peut pas être pratiqué par une sage-femme. Par ailleurs, l’accouchement au forceps ne peut être réalisé qu’en maternité :  » toutes les maternités sont équipées de forceps  » nous rassure la gynécologue obstétricienne.

Forceps : concrètement, comment ça se passe ?

À savoir.  » L’accouchement au forceps n’est possible que si l’enfant se présente en tête (c’est-à-dire : la tête la première, qu’il ne se présente pas par le siège) et que s’il est engagé dans le bassin de la mère  » souligne le Dr. Tiphaine Beillat.

Très concrètement, un accouchement instrumental au forceps se déroule de la façon suivante :

  • Les deux  » cuillères à salade en métal  » sont introduites l’une après l’autre dans le vagin de la femme qui accouche.
  • Les deux parties du forceps sont posées de part et d’autre de la tête du bébé, au niveau des tempes.
  • Le gynécologue obstétricien  » tire  » sur l’instrument pendant une poussée maternelle selon un axe précis.
  • Plusieurs tractions (régulières et modérées) peuvent être nécessaires pour extraire le bébé : elles sont toujours réalisées pendant une poussée.

Forceps : quelles conséquences pour la mère, quelles conséquences pour l’enfant ?

Accouchement au forceps : est-ce douloureux ?  » En théorie, l’accouchement au forceps n’est pas plus douloureux pour la mère si celle-ci est anesthésiée – c’est-à-dire : sous péridurale, affirme le Dr. Tiphaine Beillat. En l’absence de péridurale, l’accouchement au forceps est effectivement plus douloureux car il y a un mouvement d’écartement au moment où l’instrument est introduit dans le vagin. Par ailleurs, la sortie du bébé est plus rapide, c’est donc moins confortable pour la femme qui accouche. « 

Accouchement au forceps : les conséquences pour la mère. L’accouchement au forceps est associé à un risque plus important de déchirure périnéale et/ou vaginale ; il existe donc également un risque accru d’épisiotomie.  » Après un accouchement au forceps, la jeune mère fait l’objet d’une surveillance du périnée encore plus importante  » souligne la gynécologue obstétricienne.

Accouchement au forceps : les conséquences pour le bébé. L’accouchement au forceps n’occasionne aucun surrisque pour le bébé. Après l’utilisation de cet instrument, le nouveau-né peut avoir une marque sur le visage ; cependant, celle-ci disparaît rapidement.

À savoir. Selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), «  il ne faut pas avoir peur des extractions instrumentales pour votre bébé. Il s’agit actuellement d’une aide très douce à l’accouchement qui n’a plus rien à voir avec ce qui se faisait jadis pour extraire en force un enfant. « 

Merci au Dr. Tiphaine Beillat, gynécologue obstétricienne et membre de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM).

À lire : Le grand livre de ma grossesse – Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), éd. Eyrolles.

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