Faire l'amour dans l'eau, est-ce vraiment une si bonne idée ?

  • La part de fantasme
  • Les risques pour la santé de faire l’amour dans l’eau
  • L’effet de l’eau sur le corps et le plaisir 

Que ce soit en pleine nature – dans une crique déserte ou un lac – ou dans l’intimité d’une salle de bain, le sexe aquatique émoustille. 

Mais ronds dans l’eau et libido font-ils vraiment bon ménage ? Les scènes torrides vues dans les films – et dans les piscines des téléréalités à l’aube des années 2000 – sont-elles si agréables et sans danger qu’à la télé ? 

Pour répondre à ses questions et bien d’autres, deux professionnelles – Dr Anne-Marie Lazartigues, psychiatre et sexologue et Dr Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg – nous donnent leur éclairage sur le sujet pour profiter pleinement du sexe dans l’eau. 

La part de fantasme

Avant d’aborder les risques inhérents à cette pratique sexuelle, on ne peut s’empêcher d’aborder la part du fantasme. Pour Anne-Marie Lazartigues, celle-ci est indéniable. “Quand on parle de faire l’amour dans l’eau, on  s’imagine assez bien un endroit loin des regards mais pas trop, pour s’adonner au plaisir. C’est sans nul doute un fantasme assez courant, et ce, que ce soit dans la mer ou dans une piscine plus privée”, débute-t-elle. 

Sans compter que les scènes de sexe aquatiques sont nombreuses dans le cinéma et les séries, permettant à l’imaginaire de chacun de se saisir dudit fantasme : piscine (de jour comme de nuit, si celle-ci est éclairée) bord de mer (sans vagues) mais aussi jacuzzi, douche, ou encore baignoire. Qu’importe le flacon (ou le bidon) pourvu qu’on ait l’ivresse, comme on dit. 

Le fait que la pratique reste accessible à tous, si tant est qu’on ait accès à une salle de bain avec des prestations suffisamment grandes pour deux ou bien une plage pas trop loin, rend le sexe aquatique d’autant plus enivrant. Il permet de pimenter sa vie sexuelle en ajoutant une part d’inconnu et en sortant les partenaires de leur zone de confort sensuelle. 

Les risques pour la santé de faire l’amour dans l’eau

Mais, peut-on fait l’amour dans l’eau sans danger ? Pour Odile Bagot, il est important de rappeler que l’eau ne protège en aucun cas des IST et MST : “un rapport sexuel dans l’eau ne doit pas empêcher les partenaires de rester prudents et de se protéger. Or, c’est un fait : un préservatif dans l’eau ne tient pas aussi bien”. Une mise en garde que rappelle également Anne-Marie Lazartigues, en insistant sur le fait que la prudence doit passer avant le plaisir. 

Au-delà de ces infections sexuellement transmissibles qui n’ont pas de rapport direct avec l’eau, Odile Bagot précise qu’un rapport sexuel de temps en temps, ne comporte pas en soi de danger pour la santé en soi. “L’eau en tant que telle ne va pas créer des infections. Toutefois, si la pratique est régulièrement, il existe un risque accru de développer des mycoses et vaginoses, car l’eau – salée ou chlorée – n’a pas le même PH que le vagin et risque ainsi de déséquilibrer la flore vaginale”, explique-t-elle.

Avant d’ajouter que “contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’eau ‘assèche’ la lubrification vaginale. De ce fait, la pénétration peut être plus difficile et frotter sur les parois, entraînant alors une gêne”. 

Soit. Le rapport sexe aquatique ne présente donc pas de danger en tant que tel, notamment s’il reste épisodique. Mais il y a des précautions à prendre, surtout si le lieu des ébats est un bord de mer : marcher sur un oursin ou une vive en plein ébat, n’a absolument rien d’excitant. D’autant qu’il faudra tenter de remettre votre maillot de bain malgré la douleur, avant de pouvoir appeler à l’aide.

Même chose avec les courants, les vagues, les plongeurs adeptes des fonds marins qui pourraient tomber sur vous (gênant plus que dangereux mais quand même) ou les jet-skis qui pourraient quant à eux ne pas vous voir. 

Même chose dans les salles de bain, l’excitation peut conduire à des comportements dangereux et le sol – mouillé – en carrelage peut se révéler très glissant. Et le sexe sous la douche demande un certain équilibre. 

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L’effet de l’eau sur le corps et le plaisir  

Reste alors à revoir les bases de la physique pour anticiper les mouvements des corps dans l’eau : celle-ci entrave les va-et-vient, ralentit les bras, les jambes ou les bassins et limite d’une certaine manière les positions sexuelles possibles, à celles du sexe debout. Sauf s’il y a très peu d’eau, mais du coup, est-ce vraiment du sexe aquatique ?

Même chose pour le sexe oral qui nécessite une bonne apnée (et encore une fois, l’eau ne protège pas des IST/MST). “Le fait de changer d’environnement pour faire l’amour dans l’eau, demande aussi de changer ses habitudes en terme de pratiques sexuelles”, décrypte Anne-Marie Lazartigues. L’important comme toujours en matière de sexe, c’est d’écouter le désir et les sensations des deux partenaires.

Et une fois ces mises en garde faites, il ne reste plus qu’à profiter. D’autant que les recommandations concernent en grande partie les coïts avec pénétration, or on sait que le sexe ne se réduit heureusement pas à celle-ci : des caresses dans l’eau peuvent être tout aussi excitantes. 

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  • La pénétration remise en question

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