Être une bonne mère : entre quête idéaliste et culpabilisation latente
Qu’est-ce qu’être "une bonne mère" ? Comment jongler entre ses propres principes et les diktats de la société ? Se libérer des pressions sociales en tant que parent et déconstruire le mythe de la maternité est loin d’être de tout repos.
« C’est quoi être parent ? Assurer la sécurité de son enfants, le·la protéger et lui donner de l’amour. Mais encore ? Lui souhaiter de grandir dans monde égalitaire où il·elle se sentira libre d’être ce qu’il·elle veut au-delà des attentes et des prédictions, et (…) au de-là de son sexe ». Voici comment débute le livre « Fille – Garçon, même éducation », de Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet1.
Être parent, c’est à peu près ça. Mais le cas des mères reste toutefois spécifique tant l’Histoire et les constructions sociales ont assigné les femmes à un rôle bien précis : celui d' »être doux, aimant et dont la fonction première est de donner la vie », explicitent les autrices Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet. Alors, forcément, être employée depuis la nuit des temps au poste de cheffe de projet de la sphère familiale et domestique a des conséquences. Le poids de la culpabilité est d’une lourdeur sans nom. Culpabilité de ne pas vivre une maternité aussi merveilleuse que le dit son mythe. Celle de se sentir responsable de tout ce qui pourrait éventuellement arriver à son enfant… Ajoutons à cela le fait d’être angoissée à l’idée de ne pas être à la hauteur et une charge mentale accrue.
Au crépuscule de cette nouvelle décennie, la parentalité voit ses lignes bouger. Les luttes contre les inégalités entre les sexes se poursuivent et les stéréotypes de genre se déconstruisent doucement. Ce qui impacte bien sûr la sphère familiale et l’éducation de nos enfants.
Mais alors, qu’est-ce qu’être une « bonne » mère aujourd’hui ?
Être une bonne mère en 2020
Les injonctions pleuvent. La « bonne » mère – selon les critères des uns et des autres – ne peut exister tant les exigences sont multiples, contradictoires et même faussées. La parentalité est encore aujourd’hui une affaire de femmes, sur qui pèse la pression de la maternité et de son soit disant instinct, l’obligation de perfection, de bienveillance, de tempérance et de bien d’autres choses encore.
Il y a mille et une façons de vivre une relation avec sa progéniture. Mille et une façons d’éduquer. Et mille et une façons d’être un bon parent.
Questionnements parentaux
Même si tous les parents sont différents, ces derniers ont toutefois leur lot d’interrogations et d’émotions communes. Comment se faire confiance ? Comment préserver son couple à l’épreuve de la parentalité ? Comment reconnaître un baby-blues, poser des mots dessus, oser demander de l’aide ? Comment gérer la pression sociale concernant l’éducation, la maternité et la paternité ?
Outre les questions pratiques et éducatives, l’aspect relationnel possède aussi toute sa place au coeur de ce dossier : divorce, refus de garde, regret d’être mère… Des questions taboues que nous allons tenter, à travers ce dossier, de décrypter.
1 « Fille – Garçon même éducation, guide pour une parentalité féministe de 0 à 3 ans », Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet. Ed. Marabout, 15,50 euros
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