« Etre face à Miss France, c’est une contre-proposition marrante » pour Oli
- Ce samedi 16 décembre, à 21h10, France 2 diffuse le concert de Bigflo et Oli capté le 8 décembre à la Paris La Défense Arena.
- Le concert est programmé en face de l’élection de Miss France 2024 sur TF1, mais cette concurrence n’est pas un sujet pour le duo. « Nous, on est très contents d’avoir ce show diffusé en prime time. C’est une chance, une porte ouverte sur plein de gens qui n’ont pas forcément les moyens ou l’occasion de venir nous voir en concert », déclare Oli à « 20 Minutes ».
- La tournée se poursuivra début 2024 dans des stades. « Après, on va se remettre en studio, on aimerait faire un retour aux sources rap, revenir dans des sonorités plus hip-hop, prévient Oli. On a aussi envie d’écrire un film. C’est un projet qu’on a en tête depuis longtemps. »
Bigflo et Oli seront-ils les Mister France des audiences ? France 2 l’espère. Face à TF1 et à son rouleau compresseur qu’est l’élection de Miss France, la chaîne programme ce samedi, à 21h10, le concert des deux frangins toulousains, capté le vendredi 8 décembre à la Paris La Défense Arena. Une concurrence qui amuse Oli, que l’on a rencontré la veille du show, au milieu des répétitions. Mais les questions d’Audimat ne l’intéressent guère. Il savoure surtout son succès d’artiste, qui ne se dément pas. « Bigflo et moi sommes les premiers étonnés de continuer à autant remplir les salles. On n’avait pas encore sorti l’album [Les Autres c’est nous, paru en 2022] que le public était déjà au rendez-vous à Bercy, alors que pour d’autres, cette salle est un point d’orgue. Nous sommes conscients à quel point c’est précieux, que les gens nous suivent, viennent nous voir, payent leurs billets. On chérit cela et on essaye de l’honorer à chaque fois. » C’est ce qu’ils comptent prouver avec ce concert parisien pensé en partie pour la télé.
Ce concert à la Paris La Défense Arena a-t-il une saveur particulière ?
Oui, c’est un peu l’apogée de cette première partie de tournée qui s’est construite en petites salles. On a presque retracé l’évolution d’une carrière. C’est assez symbolique. On est repartis de la Maroquinerie (Parsi 20e), puis passé par des salles de 1.200 place, puis par une quarantaine de Zénith et on finit cette tournée avec les stades, dont le Paris La Défense Arena, la plus grande salle couverte d’Europe, avec 40.000 places. C’est un gros rendez-vous, surtout à Paris, avec beaucoup de journalistes, d’amis artistes et une grosse partie de notre public.
Vous avez prévu des surprises ?
Il y en a pas mal, même dans les set lists, on apporte des modifications jusqu’à la fin. Redouane Bougheraba vient nous clasher. L’histoire est marrante : il avait fait nos premières parties sur les Zénith en 2018, donc on boucle la boucle sur scène. Ce sera aussi un show très travaillé avec quasiment dix musiciens sur scène, une fanfare qui viendra foutre un gros bordel, des effets que l’on ne fera qu’à ce show-là, dont un avion téléguidé géant qui passera au-dessus du public. Ce sera un grand spectacle qui viendra cristalliser tout ce qu’on a fait sur le dernier album.
La captation du concert sera retransmise face au concours Miss France. Que pensez-vous de cette compétition ?
Je trouve ça vraiment marrant, cette contre-proposition artistique. Il y aura des gens qui regarderont Miss France et zapperont, tomberont sur notre concert. Certains vont découvrir et peut-être entrer dans notre univers de cette manière. Mais je vous avoue que je n’y ai pas beaucoup pensé, ce n’est pas un paramètre que j’ai en tête. Néanmoins, la phrase « Bigflo et Oui se retrouvent en face de Miss France à la télé », c’est assez drôle.
Et à TF1, où vous êtes coach de « The Voice » avec Bigflo, ça les fait rire ?
Aucune idée, il faudrait leur demander, mais j’imagine que ça ne change pas grand-chose pour eux, ce ne sont que des histoires de programmation. Nous, on est très contents d’avoir ce show diffusé en prime time. C’est une chance, une porte ouverte sur plein de gens qui n’ont pas forcément les moyens ou l’occasion de venir nous voir en concert. C’est surtout comme ça que je le vois. On agrandit la salle et on ajoute quelques canapés en France, c’est touchant.
Le fait d’être filmé change-t-il quelque chose à votre attitude sur scène ?
Oui, parce qu’on va faire quelques clins d’œil et, forcément, ça met une petite pression. Mais on n’est pas en direct, donc ça enlève un stress et ça nous permet de bien travailler. L’approche est un peu originale puisqu’on va tourner quelques interventions de nous sur le canapé où on expliquera l’envers du décor. Ce ne sera pas une captation traditionnelle de concert. On voulait trouver le moyen de s’enlever la pression du direct, de pouvoir faire des cut [des coupes] sur les moments qui marchent en live mais passent moins dans la longueur à la télé. Ce sera la version optimale du concert.
Avant de revenir l’an passé avec un nouvel album, vous aviez fait une pause de deux ans. Avec le recul, vous vous dites que vous avez eu raison de la faire ?
Oui, c’est ce qu’il fallait faire humainement. On a réussi à prendre vraiment le recul et, depuis, on parvient à mieux savourer. Ce matin [jeudi 7], en arrivant dans la salle, on était encore plus choqués qu’en 2019 parce que, à l’époque, on était tellement la tête dans le guidon, Flo était pas mal fatigué, on n’était pas au top du top à ce moment-là. Aujourd’hui, c’est comme si on avait l’occasion de revivre un beau rêve, celui de remplir l’une des plus grandes salles d’Europe. C’est très agréable de revenir avec un autre mental, davantage d’expérience. On est plus solides sur les appuis à plein de niveaux, même musical. On est serein, c’est sain.
Quel serait votre prochain rêve ?
Déjà, que ça dure. On a rendez-vous en juin avec deux stades à Toulouse, le stade Pierre-Mauroy à Lille, le nouveau stade de basket à Lyon. C’est une première étape. Après, on va se remettre en studio, on aimerait faire un retour aux sources rap et offrir un projet pour ceux qui nous ont suivis au début, revenir dans des sonorités plus hip-hop, un peu comme ce qu’on a pu faire dans « Planète Rap » sur Skyrock. On a aussi envie d’écrire un film. C’est un projet qu’on a en tête depuis longtemps. Côté concerts, l’étape ultime serait le Stade de France. Mais je viens d’avoir 27 ans, je suis déjà super reconnaissant de pouvoir faire deux fois La Défense Arena et des stades, c’est rare.
Le film serait-il une comédie, sur un scénario inspiré de vos vies ?
On avait commencé à travailler sur quelque chose concernant la force de l’écriture. C’est un hommage à ce qui nous a changé la vie : pouvoir poser des sentiments avec des mots. Ce serait entre la comédie et le drame. Un peu comme ce qu’on fait dans les albums en passant d’une punchline drôle à un truc plus profond où on gratte dans nos identités. On essaiera de trouver cet équilibre-là.
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