Être autiste Asperger : le témoignage de Julia March
La jeune femme est atteinte d’un trouble invisible et pourtant, celui-ci influe beaucoup sur sa vie quotidienne. Elle se confie.
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« Il y a toujours quelqu’un qui m’avoue, au bout d’un moment, quand on me connaît mieux : Ah mais tu sais, moi je te trouvais très bizarre quand je t’ai rencontrée. Et moi je dis : mais comment ? Mais pourquoi ? À quel moment j’ai loupé ?«
Julia March, 29 ans, est autiste Asperger. Cette forme particulière d’autisme associe le handicap à un développement intellectuel très supérieur à la moyenne.
La découverte de son syndrome
Pendant longtemps, Julie se sent différente des autres. En grandissant, elle réalise que ses difficultés à s’intégrer socialement continuent et c’est là qu’elle décide de faire une recherche sur internet : « J’ai dû taper quelque chose dans le genre : difficultés dans les relations sociales, problèmes pour rencontrer les gens, problèmes pour comprendre les gens« .
La jeune femme tombe alors sur un article sur le syndrome d’Asperger. Julia découvre les particularités de ce syndrome et prend conscience que cela correspond à sa réalité. « Là, ça m’a fait un choc parce que je me suis dit : oh là là, ça me parle complètement.« , raconte-t-elle.
Pourtant, impossible pour Julia d’envisager sérieusement qu’elle est autiste : « Je me suis dit : c’est monstrueux, ça veut dire que c’est une maladie, qu’est-ce que je vais faire ?«
Les relations d’un-e autiste Asperger
Concernant ses proches, les réactions se révèlent variées. Certains, comme Julia au début, se disent qu’elle ne peut pas être autiste : cela ne concernerait que les enfants, empêcherait de parler… Pour d’autres, ce diagnostic explique beaucoup de chose. « J’ai même un ami qui m’a dit : moi, je croyais juste que t’étais possédée donc ça va« , rapporte-t-elle en riant.
Julia a la particularité d’avoir des intérêts très spécifiques concernant certains sujets ou activités, qui la ressourcent. Les relations sociales, au contraire, l’épuisent, bien qu’elle aime en avoir.
Dans le monde du travail
À cause de son syndrome autistique, Julia peine à trouver un travail. « On fait du très bon boulot mais ça ne suffit pas. Parfois, des chefs peuvent se sentir menacés parce qu’on peut leur faire de l’ombre.« , explique la jeune femme. Elle signale que les actes des autistes peuvent être perçus comme provocateurs.
Aujourd’hui, Julia est professeure et a écrit du livre La fille pas sympa. Elle espère aujourd’hui que son témoignage permettra d’améliorer les conditions de vie des autistes. Elle met aussi en lumière l’absence de parcours thérapeutique à destination des autistes : « C’est un travail qu’on doit faire seule.«
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