États-Unis : les soignants pratiquant l’IVG peuvent désormais être poursuivis dans l’Idaho

Mercredi 23 mars 2022, l’état américain de l’Idaho a voté une loi autorisant les poursuites civiles contre les professionnels de santé qui ont pratiqué des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Une nouvelle étape dans l’offensive conservatrice qui menace les droits des femmes à disposer de leur corps dans le pays.

Ce qui est d’autant plus inquiétant avec ce texte, c’est que ce ne sont pas les premières intéressées qui ont la possibilité de porter plainte, mais leur famille.

Plus aberrant encore, la loi permet désormais aux géniteurs, et à la famille de ces derniers en cas de viol, d’entamer des poursuites judiciaires contre les établissements médicaux et le personnel soignant qui ont procédé à l’acte.

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Des craintes aussi chez les signataires

Malgré quelques réserves, le gouverneur de l’Idaho a signé et donc entériné le texte de loi mercredi. « Bien que je soutienne la politique ‘pro-vie’ dans cette législation, je crains que cette loi ne soit bientôt jugée à la fois inconstitutionnelle et imprudente », a estimé Brad Little, selon le New York Times.

Le gouverneur local craint en fait que, si la loi venait à être calquée, elle permettrait aux politiques libéraux d’entamer les mêmes démarches pour limiter l’influence de la religion ou pour contrôler les armes. Il s’inquiète aussi « conséquences imprévues que cette législation pourrait avoir sur les victimes d’agression sexuelle ».

Le Texas a ouvert la voie aux répressions conservatrices

Cette loi est modelée d’après un texte très controversé, appliqué au Texas depuis septembre 2021, et qui bannit les avortements après six semaines de grossesse, alors que la plupart des femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes à ce stade. Et ce, même en cas de viol et d’inceste.

D’après l’AFP, la Maison Blanche avait fermement condamné la loi texane, la considérant comme une « tentative grossière » de remettre en cause l’arrêt Roe v. Wade de 1973, décision de la Cour suprême américaine qui garantit le droit des femmes à avorter jusqu’à la viabilité du fœtus en dehors de l’utérus, soit environ 23 semaines.

Pourtant, la Cour suprême des États-Unis avait refusé de suspendre la loi de l’état du sud, particulièrement conservateur. Un choix qui avait suscité l’indignation chez plusieurs personnalités américaines, comme l’actrice Uma Thurman qui avait alors confié avoir déjà avorté, mais aussi chez des politiques et des associations féministes locales.

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