États-Unis : le retour de l’amibe "mangeuse de cerveau" inquiète les autorités

Entre la pandémie de Covid-19, une élection présidentielle qui s’annonce mouvementée ou encore des feux de forêts géants, les États-Unis sont en proie à une année des plus chaotiques. Dernière inquiétude en date au pays de l’oncle Sam : la réapparition de l’amibe « mangeuse de cerveau ». Et non, il ne s’agit pas d’un canular ou du sombre scénario d’un film d’épouvante.

Début septembre, deux enfants âgés de six et dix ans sont décédés après s’être baignés dans des lacs au Texas. Selon les médecins, la cause des décès serait sans conteste une infection de la Naegleria fowleri, un micro-organisme qui s’attaque très rapidement au cerveau et s’avère, dans la plupart des cas, fatal.

Une infection foudroyante

Parmi les différentes espèces d’amibes connues, la Naegleria fowleri est particulièrement redoutée car elle peut pénétrer par voie nasale au cours d’une baignade, traverser la muqueuse et remonter très vite par le nerf olfactif jusqu’au cerveau.

En 5 à 10 jours, elle mange le cerveau de sa victime, avant même que le diagnostic et donc un traitement puissent être établis. Très redoutée, elle s’attaque principalement à des jeunes et les tue dans 95% des cas. La personne atteinte présente très vite des signes qui paraissent anodins au début comme une perte de l’odorat ou du goût. Mais surviennent très vite des hallucinations, des convulsions et un état comateux qui conduit à la mort. 

Un micro-organisme présent dans les eaux chaudes et stagnantes

À la suite de la contamination de l’enfant de six ans, des traces de la Naegleria fowleri ont été découvertes dans le robinet du tuyau d’arrosage de sa famille, selon Modesto Mundo, un porte-parole de la ville de Lake Jackson. Mais également dans la fontaine d’un centre municipal et d’une borne incendie, a-t-il détaillé.

Plusieurs communes du comté de Brazoria ont alors demandé à leurs résidents d’éviter l’utilisation de l’eau courante pour boire, cuisiner ou se laver. En effet, la présence du micro-organisme est détectée surtout dans des eaux douces chaudes, en région tropicale ou dans des eaux stagnantes. Mais elle a également été retrouvée dans des piscines et même dans l’eau courante.

Cependant, on ignore quel est le nombre de germes présents en fonction des caractéristiques de l’eau car les comptages varient énormément selon les échantillons.

La France épargnée 

On ne sait pas non plus commet expliquer sa présence relativement commune et la rareté des cas jusqu’ici rapportés : un peu plus de 310 cas dans le monde dont 1 seul en France chez un jeune garçon, en Guadeloupe.

Par ailleurs, des foyers épidémiques très limités, certes, mais inquiétants ont été rapportés comme au Pakistan en 2012, où Naegleria fowleri avait fait une dizaine de victimes à Karachi en quelques mois.

Face à cette menace bien réelle, mais surtout croissante, les Centres de contrôle et de prévention des maladies ont édité des fiches à destination de la population. Elles rappellent qu’une infection ne survient que lorsque le nez est exposé dans le cadre de la plongée sous l’eau et d’autres sports aquatiques. En outre, il convient de préciser que le micro-organisme ne provoque pas d’infection lorsqu’il passe par la bouche où les parties intimes.

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire avait émis des recommandations concernant cette maladie et sa prévention en 2013.

Un taux de survie faible

Entre 1962 à 2018, 145 personnes ont été infectées aux Etats-Unis par cette amibe, mais seulement quatre y ont survécu selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies, rapporte CNN.

Le 23 août 2016, Sebastien DeLeon, âgé de 16 ans seulement, avait été infecté lors de vacances en famille en Floride. Hospitalisé en urgence, le jeune homme était parvenu à se débarrasser de cette amibe « mangeuse de cerveau » et avait ainsi rejoint le cercle fermé des survivants. S’étant plaint de violents maux de tête, les médecins avaient d’abord pensé à une méningite, avant de finalement diagnostiquer une méningo-encéphalite amibienne primitive, dont le micro-organisme était à l’origine.

L’équipe médicale avait alors tenté l’impossible pour sauver le jeune homme en lui administrant un cocktail d’anti-microbiens avant de le plonger dans un coma artificiel et de le placer en hypothermie artificielle. Trois jours après, le soulagement l’emporta sur l’angoisse : le traitement avait fonctionné et Sebastian DeLeon était sauvé.

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