Et si les mini-trains étaient le futur du rail ?
Le train-train habituel, c’est du passé. Le futur est au train léger autonome ! Alors que le prix de l’essence et la mauvaise conscience écologique des automobilistes flambent, de nouvelles innovations visent à rendre le transport de passagers par rail plus concurrentiel face à la voiture. Le tout en desservant les petites gares rurales, victimes jusqu’ici des coupes budgétaires.
Taxirail, l’alternative bretonne à la SNCF
C’est le cas de la start-up française Taxirail. Basée dans les Côtes d’Armor, celle-ci a mis au point un véhicule sans chauffeur, qui ressemble à un cube de verre de 6 mètres de long et permet d’embarquer jusqu’à 40 voyageurs. Le confort y est certes spartiate, avec une absence de toilettes et seulement 7 places assises. Mais la disponibilité 24h/24 et les courtes distances, allant de 10 à 80 km, devraient largement compenser ces inconvénients selon ses concepteurs.
L’engin se veut de plus écologique, avec une motorisation hybride fonctionnant aussi bien à l’électricité qu’au gaz naturel voire à l’hydrogène. Et flexible : les utilisateurs pourront commander leur trajet à la demande ou rejoindre un convoi composé de plusieurs Taxirails aux heures de pointe. Des essais devraient avoir lieu dès 2023 en Basse-Normandie et la région Bretagne s’est aussi montrée intéressée, elle qui a déjà investi 50.000 euros dans le projet avec en vue de réouvrir de nombreuses lignes locales délaissées par la SNCF, comme Saint-Brieuc-Auray ou Rennes-Chateaubriand.
Draisy, le mini TER du futur
Un marché potentiel auprès des collectivités qui n’a pas échappé à l’opérateur historique. La SNCF est en effet elle aussi en plein développement de ses propres solutions de trains légers et a dévoilé le 21 février deux prototypes lors du sommet ferroviaire européen.
Le premier nommé, Draisy, permettra d’emporter 80 voyageurs, dont 30 assis et devrait être expérimenté dès 2025. Selon la SNCF, « il s’agit de construire un autorail moins lourd qu’un TER habituel afin de réduire l’usure de la voie, et d’utiliser les technologies digitales pour « alléger » la gestion des circulations tout en garantissant un très haut niveau de sécurité ». En utilisant des matériaux composites et une motorisation électrique, ce petit train permettra des économies substantielles qui pourraient s’élever jusqu’à 60 % du coût d’exploitation d’un TER. De quoi séduire les régions et permettre la réouverture de lignes de moins de 100 km, jugées jusqu’ici déficitaires.
Flexy, le Uber Van du train
L’autre option, plus futuriste, de la SNCF se nomme Flexy et a été développée en partenariat avec la start-up Milla. Moitié train, moitié voiture, ce drôle de véhicule électrique pourra se déplacer aussi bien sur le rail que sur la route et embarquera 9 passagers sur une trentaine de kilomètres et à une vitesse maximum de 60 km/h.
L’objectif clairement affiché est d’offrir une alternative à la voiture, sachant que le véhicule pourra aussi connecter des villages non-desservis par le rail. Une façon intéressante de répondre aux besoins des personnes en milieu rural, particulièrement victimes de la hausse du prix des carburants. Des premiers essais devraient se tenir sur des tronçons pilote dès 2024.
Une date peut-être encore trop éloignée tandis qu’un nouveau choc pétrolier menace la France et pourrait relancer des mouvements sociaux comme celui des Gilets Jaunes. Alors en attendant que ces projets futuristes passent de la planche à dessin à la réalité, la SNCF a décidé de remettre en circulation ses bons vieux trains Corail des années 1980. Depuis le 11 avril, vous pouvez en effet réaliser un Paris-Nantes ou un Paris-Lyon pour moins de 30 euros avec l’offre Ouigo Train Classique. N’espérez ni Wifi, ni prises électriques et comptez deux à trois heures de plus qu’en TGV.
Plus que jamais, un train vaut mieux que deux tu l’auras.
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