Éric Zemmour condamné pour avoir dit que le prénom d'Hapsatou Sy était "une insulte à la France"
Une condamnation de plus pour Éric Zemmour. Jeudi 12 janvier 2023 la justice l’a reconnu coupable dans l’affaire qui l’opposait à l’ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy, dont il avait dénigré le prénom et son identité sur un plateau télévisé.
D’après l’Agence France Presse (AFP), le polémiste et ancien candidat à la présidentielle en 2022 sous le parti Reconquête ! a été condamné pour « injure à caractère raciste ». Il était absent lors de son procès. Selon la décision du tribunal correctionnel de Paris, de laquelle Éric Zemmour a fait appel, celui-ci doit verser 4 000 euros d’amende, 3 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros en frais d’avocats.
Hapsatou Sy attaquée sur son prénom d’origine africaine
En septembre 2018, lors d’une séquence choquante et virale, l’homme politique d’extrême droite plusieurs fois condamné pour ses propos racistes ou misogynes dans les médias s’en était pris à Hapsatou Sy sur la chaîne C8. Dans l’émission de Thierry Ardisson Les Terriens du dimanche Éric Zemmour avait estimé que la chroniqueuse aurait mieux fait de s’appeler « Corinne », demandant si la mère de cette-dernière n’avait pas « eu tort » en l’appelant Hapsatou au lieu d’un prénom à consonance française classique.
La suite de cette conversation lunaire a été coupée au montage, mais filmée par une maquilleuse de l’équipe puis diffusée par Hapsatou Sy sur les réseaux sociaux. C’est sur la base de celle-ci que le polémiste a été condamné. Piquée par la suggestion raciste du polémiste, Hapsatou Sy lui a répondu, écrit Le Monde, : « Ce que vous venez de dire est une insulte à la France ». En réponse, Éric Zemmour aurait enfoncé le clou : « Mademoiselle, c’est votre prénom qui est une insulte à la France ».
Pour le tribunal, ces propos sont « outrageants (…) dès lors qu’ils signifient que son prénom, élément de sa personnalité (…) serait l’expression d’une marque d’irrespect, de mépris envers la France et porterait atteinte à sa dignité », a relayé l’AFP. La seconde partie du débat constitue ainsi « une attaque strictement personnelle, à caractère discriminant » envers Hapsatou Sy, estime la justice française.
Éric Zemmour déjà condamné pour ses propos polémiques
Sur Twitter, Hapsatou Sy s’est félicitée de ce premier verdict : « C’est une grande fierté d’avoir tenu bon pendant tout ces années et d’avoir pu faire condamner Éric Zemmour pour injure à caractère raciste. Mon prénom est mon identité, mes origines sont ma forces, et derrière moi, j’espère que beaucoup d’autres français se sentiront libérés. »
La défense d’Éric Zemmour, par le biais de son avocat Me Olivier Pardo, a contesté cette condamnation « qui n’a pas de sens juridique ». Son client est impliqué dans plusieurs affaires, dont huit procès prévus en 2023 concernant ses propos. Il est aussi accusé de violences sexuelles.
Condamné fin 2022 pour provocation à la haine religieuse envers les musulmans sur France 5 2016. Éric Zemmour avait notamment estimé qu’il fallait demandé aux citoyens français de confession musulmane de faire « le choix entre l’islam et la France », pays qui par ailleurs vivait « depuis trente ans une invasion ».
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