Ensemble, c’est tout : la scène où Paulette reproche à Franck de l’avoir mise en Ehpad
Véritable fresque sociale, Ensemble, c’est tout est réalisé par Claude Berri en 2007. Adapté du roman d’Anna Gavalda, le long-métrage est diffusé ce vendredi 20 novembre sur Chérie 25 à 21h05.
Le film met en scène les destins croisés des habitants d’un immeuble parisien. Camille (Audrey Tautou) discrète et travailleuse est une modeste femme de ménage. Dans la même résidence se trouvent Philbert (Laurent Stocker) un aristocrate timide et bègue, et son colocataire Franck (Guillaume Canet), un cuisinier solitaire qui partage son temps entre son travail, les filles et les visites à sa grand-mère Paulette (Françoise Bertier). Tous vont finir par vivre ensemble, et se rendre compte qu’ils ont besoin des uns et des autres pour avancer.
Cette scène met en lumière les rapports parfois compliqués entre un proche aidant et une personne âgée. Après une chute, Paulette s’est fracturée le col du fémur. À son grand désarroi, elle a été contrainte d’entrer dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Franck, son petit-fils est le seul à lui rendre visite. Lors d’une visite, elle lui reproche son entrée en Ehpad. Elle se sent trahie, elle qui voulait finir sa vie seule, dans sa maison. Franck, qui lui consacre tout son temps libre, ne supporte pas ce reproche.
L’entrée en Ehpad, une transition difficile pour Paulette
« Alors tu es fier de toi mon garçon, hein ? Réponds-moi, tu es fier de toi ? », lance Paulette. Franck s’occupe seul de sa grand-mère, c’est pourquoi il est à ses yeux l’unique responsable de la situation.
« Tu regardes le paysage, tu fais la gueule », s’exclame-t-elle, assise dans son fauteuil tandis que le jeune homme lui fait dos, regardant par la fenêtre.
C’est moi qui vais crever ici comme une chienne.
« Ça c’est un comble, c’est toi qui fais la gueule, mais c’est moi qui vais crever ici comme une chienne, et c’est toi qui fais la gueule », lâche-t-elle. La vieille dame a peur de mourir dans cet établissement, loin de ce qu’elle a toujours connu, sa maison, son jardin et ses animaux. Elle se sent abandonnée à son sort.
« Je te fais pas la gueule, je te trouve injuste », réplique Franck. « Je travaille toute la semaine comme un con, sauf le lundi. Le lundi, qu’est-ce que je fais, je viens te voir », explique-t-il.
Il poursuit : « C’est de ma faute si je suis loin? Si je suis tout seul? » « C’est de ma faute, si tu es veuve, si tu n’as pas eu d’autres enfants que ma mère ? », proteste t-il se sentant accusé à tord.
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La vie difficile de Franck, ne lui a laissé aucun autre choix
« Moi ma seule faute, ça été de choisir ce métier pourri, où je commence tous les matins à 8 heures du matin et je finis à minuit. Et encore je dois dormir les après-midis pour tenir le coup », hurle le jeune homme sous le regard désolé de sa grand-mère. Cette décision n’a pas été soulagement pour Franck, mais la conséquence de son métier éreintant.
C’est ça ma vie, c’est rien
« C’est ça ma vie, c’est rien. Je suis rien », confesse-t-il ému.
« Si tu continues à m’agresser comme ça, je te le dis franchement je ne viendrai plus te voir », menace-t-il. À peine prononce-t-il ces mots, que Paulette se met à pleurer. Il les regrette instantanément.
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Franck culpabilise de laisser Paulette en Ehpad
Franck baisse la tête, passe la main dans ses cheveux car il réalise qu’il a été trop loin dans ses propos. Il soupire et va consoler sa grand-mère.
« Bon, arrête de pleurer », dit-il adouci, avant de l’embrasser tendrement. Ce changement de comportement traduit la culpabilité de Franck à ne pas pouvoir prendre soin de Paulette, et devoir la laisser dans cet établissement spécialisé.
« Écoute, tu veux pas te mettre dans ton lit, comme ça je prends le fauteuil ? », lui propose-t-il. « Oh, si mon garçon. Pardon », s’excuse Paulette. Les reproches sont passés, et chacun a pu comprendre la position compliquée de l’autre.
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