En 2022, à l'Assemblée nationale, un député se permet de proférer haut et fort des propos racistes

Ce jeudi 3 novembre 2022, Carlos Martens Bilongo, député La France Insoumise (LFI), avait convié à l’Assemblée nationale des enfants de sa circonscription, la huitième du Val-d’Oise, afin qu’ils assistent à sa question au gouvernement. Une invitation formulée avec « une certaine fierté », rembobine l’élu de 31 ans, sur Twitter.

Sa question portait sur le « drame de l’immigration clandestine » et des migrants coincés sur des bateaux, en Méditerranée, mais l’ancien enseignant n’a pu la conclure. « Qu’ils retournent en Afrique » ou « qu’il retourne en Afrique », a lancé le député du Rassemblement national (RN) Grégoire de Fournas.

Séance arrêtée à l’Assemblée nationale

Indignés, de nombreux députés se sont levés et approchés du perchoir pour réclamer à Yaël Braun-Pivet une sanction.

« Compte tenu de la gravité des faits » et de « l’émotion légitime » des parlementaires, la présidente de l’Assemblée nationale a suspendu la séance de questions au gouvernement.

« Aujourd’hui, on m’a renvoyé à ma couleur de peau. Je suis né en France, je suis député français. Je ne pensais pas aujourd’hui qu’à l’Assemblée nationale, j’allais me faire insulter. On m’a insulté moi, et toutes les personnes qui sont en France et ont cette couleur de peau », a réagi Carlos Martens Bilongo au micro de La Chaîne Parlementaire (LCP), à sa sortie de l’Hémicycle. 

La réponse de Carlos Martens Bilongo aux justifications de Grégoire de Fournas

De son côté, Grégoire de Fournas assure et « assume pleinement d’avoir répondu ‘Qu’ils retournent en Afrique' », comme il l’écrit syr Twitter, ce même 3 novembre. « Ma réponse concernait le bateau [de l’ONG SOS Méditerranée, ndlr] et les migrants, évidemment pas mon collègue », insiste-t-il, après avoir dénoncé une « honteuse manipulation de LFI qui détourne [s]es propos ».

Cela aurait-il été plus acceptable qu’un député hurle, à propos de réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique, ‘qu’ils retournent en Afrique’ ?

« Cela aurait-il été plus acceptable qu’un député hurle, à propos de réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique, ‘qu’ils retournent en Afrique’ ? », interroge dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux l’élu LFI interpellé. « Le racisme est-il devenu si banal pour que cette phrase soit devenu acceptable ? », demande encore Carlos Martens Bilongo, qui dénonce une « sortie haineuse » qui « lève le voile sur le danger que représente toujours le Rassemblement National pour notre pays ». 

 Ma déclaration suite à l’interpellation raciste du deputé RN Grégoire de Fournas pic.twitter.com/zLVdBKb65J

« Je ne pensais pas entendre un jour ces mots au sein de l’Assemblée nationale. Mais le racisme nous rattrape toujours, même dans les lieux les plus prestigieux de la République », écrit-il aussi.  

Emmanuel Macron s’est dit « heurté » par ces « mots intolérables », « dans l’hémicycle comme hors de l’hémicycle », rapporte l’Agence France-Presse et BFMTV, de sources de l’entourage du Président de la République. 

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