« En 2021, prendre dans mes bras mes soeurs et frères humains »

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• Aujourd’hui, « Le Roman d’Alexandrie » de Olivier Poivre d’Arvor, réédité le 5 novembre 2020 aux Éditions Tchou.
• Olivier Poivre d’Arvor a bien voulu répondre aux questions de la lectrice de son livre, contributrice de la plateforme Livres de «20 Minutes».

Valérie A, contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Livres, vous recommande Le Roman d’Alexandrie d’Olivier Poivre D’Arvor, réédité le 5 novembre 2020 aux
éditions Tchou.

Sa citation préférée :

“Je compris alors définitivement que d’Alexandrie, on ne pouvait écrire un guide, une promenade, une histoire véridique, ni faire un essai savant, ni la résumer en un alphabet, ni même se lancer dans un énième roman d’imagination vécue, mais que cette ville ne se vivait que comme un bazar se vit, un vaste bazar, et qu’il fallait l’accepter ainsi, comme les alexandrins l’aimaient.”

Pourquoi ce livre ?

• Parce que l’écriture d’Olivier Poivre d’Arvor, fluide, rythmée, procure un vrai plaisir et nous sommes assurés de partir dans des aventures, d’être transportés dans cette ville.
• Parce que même sans y être, on y sent bien les odeurs des épices, on y ressent la chaleur des beaux jours et le froid de l’hiver, on y rencontre Cléopâtre et Antoine, Alexandre le Grand, les différentes générations des Ptolémées, Georges Moustaki, Lawrence Durrell…
• Parce que c’est un livre qui donne envie de découvrir un peu mieux cette ville, de flâner dans ses rues et ses musées, de se retrouver sur le port à contempler le phare.
   

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue et l’auteur. Olivier Poivre d’Arvor déclare une nouvelle fois son amour à la cité d’élection d’artistes et de grands conquérants. Ecrivain et diplomate français, président du Musée national de la Marine, fondateur et président du Marathon des mots, Olivier Poivre d’Arvor a été directeur du Centre culturel français d’Alexandrie de 1988 à 1990. Il est l’auteur de divers romans et essais. Et il a accepté de répondre aux questions de Valérie A., lectrice de son livre et contributrice de la plateforme livres de 20 Minutes.

Olivier Poivre d’Arvor, vous avez déjà publié en octobre 2009, Alexandrie Bazar – le roman d’une ville – Pourquoi un nouveau roman sur Alexandrie ?

Certains peintres ou écrivains « travaillent » le même sujet, le même thème, le même lieu. Alexandrie m’obsède. J’ai toujours besoin d’y revenir. Mais au-delà d’Alexandrie, c’est la matrice, la mère méditerranéenne, juive et arabe, que, probablement, je cherche toujours à retrouver.

Quelle place tient Alexandrie dans votre construction personnelle ?

Elle m’a, à l’âge de 30 ans, donc tardivement, ouvert la voie de l’Orient, du monde arabe. Cette traversée initiatique de Venise à Alexandrie, en bateau, m’a fait passer de « l’autre côté ». Je n’étais plus le simple lecteur du Quatuor d’Alexandrie ou l’ami de Lawrence Durrell. Je devenais alexandrin, m’émancipant de toute autre origine. Ma vie d’adulte a, en quelque sorte, commencé le jour où j’ai rencontré Alexandrie.

Espérez-vous un jour « re-poser » vos bagages définitivement cette fois à Alexandrie ?

Non, car Alexandrie n’est pas « re-posante ». J’y avais gardé une adresse longtemps, une fenêtre sur la mer. J’y ai laissé beaucoup de moi. Il ne faut jamais retourner vivre dans un lieu si chargé de mémoire.

A titre personnel, quel bilan tirez-vous de cette année 2020 et que nous souhaitez-vous pour l’an prochain ?

J’ai quitté en août 2020 mon poste d’ambassadeur de France à Tunis, après quatre années exaltantes dans ce pays d’exception. En novembre, succédant à Michel Rocard et Ségolène Royale, avec un portefeuille élargi, j’ai été nommé ambassadeur de France en charge des pôles et des enjeux maritimes. Une mission magnifique. Je ne veux donc retenir que cela de cette année 2020. Le reste, Covid oblige, n’a été que disparitions d’amis, introspections interminables, privations de liberté et de rencontres. En 2021, je veux pouvoir prendre dans mes bras mes sœurs et frères humains.

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