Élisabeth Borne, sommée à son tour de s’expliquer sur la nomination de Damien Abad et Gérald Darmanin

Interpellée à son tour. Six jours après que le Président de la République ait été questionné par une lycéenne quant à la nomination de deux ministres accusés de viol, la Première ministre a été sommée de s’expliquer sur ce même sujet par une citoyenne.

Mercredi 15 juin 2022, lors d’un déplacement à Villers-Bocage dans le Calvados, Élisabeth Borne, candidate Ensemble ! dans la sixième circonscription de ce département, a été interrogée par une femme indignée.

« Ça vous fait quoi de travailler avec des gens accusés de violences sexuelles  ? », lui a-t-elle demandé, en parlant du ministre récemment nommé Damien Abad et celui reconduit, Gérald Darmanin.

Des questions directes à la Première ministre

Une partie de leur échange a été capturée par BFM TV,TF1 Info ou encore Brut.

La vidéo débute par cette réponse de la Première ministre : « Je dis vraiment aux femmes, et je le dis en tant que Première ministre, et en tant que femme, je les invite à déposer plainte, parce que c’est important que la justice puisse dire les faits ».

Qu’un homme utilise sa stature d’homme de pouvoir pour avoir des faveurs, ça ne vous dérange pas ?

« Qu’un homme utilise sa stature d’homme de pouvoir pour avoir des faveurs, ça ne vous dérange pas ? », questionne la femme prénommée Chloé, qui fait probablement référence à la plainte pour harcèlement sexuel et abus de confiance contre Gérald Darmanin, aujourd’hui blanchi.

« Bien sûr que ça me dérange », répond Élisabeth Borne. « Bah pourquoi il est encore là ? Pourquoi personne ne dit rien ? », relance cette passante.

« Attendez madame, moi je ne suis pas juge, vous savez. Là pour l’instant, on a des témoignages anonymes dans un journal », poursuit la Première ministre, qui évoque les récits de trois femmes qui accusent le ministre des Solidarités de viol ou tentative de viol, confiés à Mediapart et publiés par le site d’investigation le 20 mai 2022 et ce même 15 juin.

« Moi, je vois que cet homme est en haut de notre pays, je suis désolée, en tant que femme, je ne me sens pas en sécurité », confie ensuite la femme à la cheffe du gouvernement.

Les internautes réclament aussi une réponse

Chloé exhorte aussi la Première ministre : « Soyez irréprochable déjà dans les personnes qui vous représentent, c’est-à dire-les députés, les ministres. On ne peut pas avoir confiance en des gens qui n’ont même plus des casseroles, mais des cuisines complètes au cul (sic) ».

Si BFM TV a d’abord présenté cette riveraine comme une militante de la NUPES, cette dernière a ensuite démenti l’information sur cette même chaîne.

Cette conversation tendue survient moins d’une semaine après celle entre Laura, jeune Tarnaise de 18 ans, et Emmanuel Macron en déplacement dans son département. « Vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ? », lui avait-elle demandé.

Balayée par le chef de l’État, sa question a été reprise par des milliers d’anonymes et militantes sur Twitter qui attendent eux aussi une réponse.

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