Dormir avec un ventilateur : une bonne idée… à condition de respecter certaines règles
La semaine à venir sera particulièrement chaude. Pour limiter les dégâts, certains choisiront de dormir avec un ventilateur. Mauvaise idée, semble-t-il, à moins d’appliquer quelques règles d’utilisations. Explications.
En plein pic de chaleur, nous peinons à trouver le sommeil car le corps a du mal à se refroidir et la température de notre chambre est trop élevée. Résultat, la plupart opte pour le ventilateur et le font parfois tourner toute la nuit, pour se rafraîchir et rejoindre plus vite les bras de Morphée. Le geste n’est pas sans conséquences sur l’organisme, mais sauve tout de même nos nuits. Les précisions et les conseils d’utilisation des spécialistes.
En vidéo, tout ce qu’il faut éviter lorsqu’il fait chaud
Assèchement des voies aériennes
Si la température de l’air tend à diminuer très légèrement lorsqu’il est brassé, facilitant ainsi l’endormissement, «cet air très sec a aussi tendance à déshydrater les voies aériennes supérieures (sphère ORL, NDLR), la peau et les yeux», met en garde Marie-Françoise Vecchierini, médecin du sommeil à l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris. Et cela, surtout lorsque l’appareil est dirigé vers le visage du dormeur ou que celui-ci respire par la bouche. La médecin conseille ainsi d’orienter le ventilateur ailleurs que vers le visage, de se mouiller le corps ou d’humidifier la pièce en y plaçant un bol d’eau ou un linge humide, avant d’aller se coucher.
Polluants et allergènes dans l’air ambiant
Quand on ventile l’air ambiant, «on brasse du même coup la poussière de la pièce, un mélange de polluants irritants, provenant d’émanations de peinture, d’aérosol ou de spray aseptisant, et d’allergènes – acariens, moisissures, squames d’animaux et pollens», indique Farid Marmouz, allergologue, conseiller au sein de l’association Asthme et allergies et président de la Société française d’allergologie.
Chez les personnes sensibles et sujettes aux rhumes ou à l’asthme, «ces polluants vont rentrer dans les muqueuses nasales et orales ou se déposer sur la peau, et les irriter en provoquant bronchite, rhinite, conjonctivite… Ils vont aussi favoriser la pénétration des allergènes, ce qui peut par exemple réveiller un eczéma», ajoute le spécialiste. Pour empêcher ces désagréments, mieux vaut nettoyer son appareil régulièrement pour éliminer les poussières qui s’y posent, et une nouvelle fois, éviter de diriger le ventilateur vers son visage.
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Mauvaise régulation de la température de l’organisme
Vêtue du plus simple appareil, l’air du ventilateur arrive directement sur le corps du dormeur, procurant parfois quelques frissons et autres sensations de fraîcheur. Selon Sylvie Royant-Parola, médecin spécialiste du sommeil et présidente du Réseau Morphée, ces signaux indiquent «que la température corporelle n’est pas régulée correctement. Si la ventilation entre directement en contact avec le corps, vous allez attraper un rhume», avertit la médecin. S’il vous est impensable de vous passer du ventilateur durant la nuit, quelques précautions s’imposent. Pensez à orienter l’appareil plutôt vers vos pieds, à le mettre suffisamment loin de vous, ou à vous couvrir d’un drap ou de vêtements légers, pour ne pas subir l’air à même la peau, et tomber malade.
Des nuisances sonores
Le bruit nuit à l’endormissement et à la qualité des nuits. Et celui des pales du ventilateur qui tournent toute la nuit gêne également. Pour cohabiter en toute sérénité avec l’appareil dans la chambre, la médecin Marie-Françoise Vecchierini recommande «de régler son appareil sur la puissance moyenne». Ou penser à l’option boules Quies. De quoi dormir sur ses deux oreilles.
*Initialement publié en juin 2019, cet article a fait l’objet d’une mise à jour
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