Dijon : les enfants d'une dame de 77 ans accuse l'hôpital d'avoir laissé leur mère mourir de faim, une enquête en cours
L’affaire a été révélée le 4 novembre 2022 par le quotidien régional Le Bien Public.
Claudette Simon, 77 ans, est décédée au CHU de Dijon (Côte-d’Or) le 31 août, huit jours après y avoir été admise pour une jambe cassée. Placée dans une chambre, la patiente attendait d’être opérée.
Les enfants de Claudette ont porté plainte
Les enfants de la septuagénaire, Jean et Murielle, ont porté plainte contre l’établissement dijonnais pour négligence, les accusant d’avoir laissé leur mère mourir de faim. D’après eux, cette dernière n’aurait eu droit qu’à un bouillon de légumes durant ton son séjour à l’hôpital, le 24 août au soir.
Leur mère leur aurait téléphoné « tous les jours » pour expliquer la situation : elle est gardée à jeun afin d’être tenue prête pour son opération, sans cesse reportée par manque de personnel.
« On n’arrivait pas à y croire », rembobinent les plaignants qui ont témoigné face caméra pour BFMTV le 8 novembre dernier. Jean assure que Claudette a réclamé plusieurs fois aux infirmières à manger. « Ils lui ont dit ‘non, vous devez être à jeun, vous allez être opérée demain.’ Et ça pendant plusieurs jours. » Sa sœur complète : « Sur la porte de sa chambre, il y avait le tableau ‘à jeun’, continuellement ».
On ne veut pas que d’autres familles se retrouvent dans cette détresse-là.
Dans la nuit du 28 au 29 août, le CHU les prévient que leur mère est « descendue en réanimation pour déshydratation complète », rapporte Murielle.
« Ça ne va pas faire revenir notre mère, mais on ne veut pas que d’autres familles se retrouvent dans cette détresse-là », expliquent les enfants de la défunte, à propos de leur dépôt de plainte. Ils déplorent par ailleurs n’avoir reçu aucune excuse de la part de l’hôpital.
Une enquête préliminaire pour homicide involontaire a été ouverte par le parquet de Dijon, qui a ordonné une autopsie à la suite de cette plainte.
L’hôpital nie, une aide-soignante tire la sonnette d’alarme
Le CHU réfute l’accusation. Lors d’une conférence de presse donnée le 8 novembre et retranscrite par France 3 Bourgogne-Franche Comté, Emmanuel Baulot, chef du service orthopédique et traumatologique de l’établissement de santé, assure « qu’après chaque report successif (de son opération, ndlr), des repas ont été distribués, attribués et ces faits ont été tracés dans le dossier ».
On ne peut pas faire le travail de trois ou quatre soignants, ce n’est plus possible.
Au lendemain de ces déclarations, BFMTV a récolté d’une aide-soignante de ce CHU. Protégée par l’anonymat, celle-ci évoque ses conditions de travail qui se sont dégradées. « On ne peut pas faire le travail de trois ou quatre soignants, ce n’est plus possible », alerte-t-elle, inquiète, expliquant être « dans la sur-surveillance pour éviter de faire des erreurs, pour éviter des situations dramatiques comme celles-ci ».
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