Diabète : des chercheurs identifient une molécule qui permettrait un diagnostic ultra précoce de la maladie
Plus de 422 millions de personnes souffraient de diabète dans le monde en 2014. L’Organisation mondiale de santé estime qu’en 2030, elle sera la 7e cause de décès dans le monde. Caractérisé par la présence d’un excès de sucre dans le sang, ce trouble métabolique est notamment aggravé par un manque d’activité physique et une alimentation déséquilibrée.
S’il est détecté suffisamment tôt, la progression du diabète peut alors être contrée par une meilleure hygiène de vie. Des scientifiques de l’Université de Genève, en collaboration avec d’autres équipes extérieures, affirment avoir trouvé le moyen de diagnostiquer un pré-diabète, avant même l’apparition des premiers symptômes.
Dans un communiqué publié le 16 août 2022 sur le site de l’Université, les chercheurs affirment que l’identification par prise de sang d’une molécule permettrait de “repérer un diabète en cours de développement chez les personnes à risque, avant que la situation ne soit irréversible.” Les résultats de leur étude sont publiés dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.
Détecter le diabète grâce à une molécule
La détection du pré-diabète est complexe, car elle implique des examens invasifs pour repérer les cellules pancréatiques altérées par la maladie. Alors, les scientifiques ont opté pour une stratégie alternative : trouver une molécule dont le taux dans le sang serait lié “à la masse fonctionnelle de ces cellules bêta”, afin de pouvoir détecter indirectement leur altération au stade de pré-diabète. Le tout, avant l’apparition de tout symptôme, indiquent les chercheurs dans le communiqué.
Des milliers de molécules ont été examinées chez des souris saines, pré-diabétiques et diabétiques. Couplées à une intelligence artificielle, les méthodes de biologie moléculaire employées ont permis d’identifier l’ensemble d’atomes le plus à même de détecter une “perte de cellules bêta”, l’un des symptômes du pré-diabète. Il s’agit du sucre “1,5-anhydroglucitol” : lorsque son taux diminue dans le sang, cela indique un déficit en cellules bêta.
Les scientifiques ont ensuite élargi leur étude aux humains. Ils ont comparé ce taux de 1,5-anhydroglucitol chez les diabétiques et non diabétiques. Résultat : une diminution de ce sucre a bien été observée chez les malades. “C’était très motivant, d’autant plus que cette diminution était observable quels que soient les symptômes, et même avant l’apparition d’un diabète”, s’est réjouie Cecilia Jiménez-Sánchez, postdoctorante au Département de physiologie cellulaire et métabolisme et auteure principale de l’étude.
La piste d’un potentiel diagnostic ultra-précoce
À l’heure actuelle, il n’est possible de diagnostiquer le diabète qu’après l’apparition de symptômes comme l’augmentation du besoin d’uriner, de la soif, de l’appétit, la fatigue et la perte de poids. Cette découverte pourrait permettre à de nombreux patients de mettre en place des mesures visant à améliorer leur hygiène de vie, avant que le diabète se développe.
“Une simple prise de sang suivie d’un test spécifique peu onéreux permettrait ainsi d’identifier chez elles un potentiel diabète en cours de développement et de prendre des mesures avant que la situation ne soit irréversible”, ont indiqué les auteurs.
Pierre Maechler, professeur au Département de physiologie cellulaire et métabolisme et au Centre facultaire du Diabète de la Faculté de médecine ajoute que tests supplémentaires sont nécessaires afin de comparer les résultats chez différents types de patients et à différentes échelles de temps.
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