Des protections menstruelles gratuites dans plusieurs lieux en France à la rentrée

« Cracra », « dégueulasse », « affreuse », « moche à voir », « choquante ». Voilà les qualificatifs des internautes sous une photographie d’une culotte tâchée, postée sur le compte Instagram de Marie Claire, ce jeudi 28 mai, à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Ou comment ces commentaires, quasi-unanimes, justifient la légende sous la publication, qui affirme que « les règles sont encore un tabou en 2020 ».

Un dispositif mis en place en septembre, dans plusieurs lieux

« Ensemble, brisons le tabou de règles ! », clament en cette journée mondiale quatre secrétaires d’État, Marlène Schiappa, Brune Poirson, Agnès Pannier-Runacher et Christelle Dubos, dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post.

« Sous l’impulsion du gouvernement », expliquent-t-elles, des protections hygiéniques seront gratuitement mises à disposition « dès septembre ». 

Plus précisément, ces protections seront disponibles « dans les épiceries sociales, accueils de jour, les foyers et les centre d’hébergement, les établissements d’incarcération, mais aussi les établissements du second degré et les universités. » Des maraudes seront aussi organisées, pour en distribuer aux femmes sans-abri.

Pour cette « expérimentation », selon leur terme, un budget d’un million d’euros a été cette année débloqué.

1,6 millions de Françaises concernées

Tant que les règles resteront cachées, la question de la précarité menstruelle le sera aussi. Les secrétaires d’État parlent d’un « double tabou ». « Ce mois-ci, j’achète des pâtes pour manger ou un paquet de serviettes hygiéniques ? Voilà une question que se posent beaucoup trop de jeunes femmes ou femmes en situation de précarité, forcées de choisir tous les mois dans leur budget, faute de moyens », écrivent-elles, pour illustrer ce que signifie, concrètement, l’expression « précarité menstruelle ».

Pour 1,6 millions de Françaises selon les estimations des Décodeurs du Monde – des femmes entre 13 et 51 ans, des travailleuses pauvres, sans abris ou étudiantes -, la précarité menstruelle est une réalité qui les oblige, parfois voire souvent, à se passer de protections hygiéniques.

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Autre chiffre édifiant : 70% des cas d’infections de l’appareil génital féminin sont dues au manque d’information et d’accès aux protections hygiéniques, propices à des comportements sanitaires dangereux, rappelle Blooming, une marque de culottes menstruelles.

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