Des milliers d’internautes posent la question de Laura, 18 ans, qui a interpellé le Président sur ses ministres accusés de viol
« Vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ? S’il vous plaît, répondez-moi. »
Cette question, posée par Laura, lycéenne de 18 ans qui a interpellé Emmanuel Macron jeudi 9 juin 2022 lors d’un déplacement de ce dernier à Gaillac (Tarn), inonde les réseaux sociaux depuis samedi 11 juin.
Des milliers d’internautes apostrophent Emmanuel Macron
Comme la jeune femme qu’ils soutiennent, internautes anonymes et militantes féministes, interrogent en chœur le chef de l’État quant à la nomination du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, accusé de viol dans le cadre d’une procédure pour laquelle le parquet a requis un non-lieu, et du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, mis en cause pour viol par deux femmes dans Mediapart le 21 mai dernier.
Samedi 11 juin, les hashtags #LaQuestiondeLaura et #SoutienLaura étaient déjà employés plus de 26.000 fois sur Twitter.
Laura attend toujours une réponse à sa question. Nous aussi.
« On va la répéter, la question polie, factuelle, et d’intérêt public de Laura », tweete par exemple l’écrivaine Florence Porcel, qui accuse Patrick Poivre d’Arvor de viols.
« Laura attend toujours une réponse à sa question. Nous aussi », écrit sur Instagram la journaliste Stéphanie Khayat, autre plaignante dans l’affaire PPDA.
Soutien à la lycéenne après la visite des gendarmes
Ce n’est pas anodin d’être sortie de son cours pour être interrogée par la gendarmerie.
Cette visite de policiers, qui ont interrogé la jeune Tarnaise durant une dizaine de minutes, a rapidement indigné la Toile.
« Ce n’est pas anodin d’être sortie de son cours pour être interrogée par la gendarmerie », réagit la convoquée, interviewée par BFMTV.
Elle explique aussi à la chaîne d’informations qu’une gendarme lui a dit qu’elle « n’aurait pas dû faire ça », qu' »il y a d’autres façons d’interpeller le Président, en lui écrivant par exemple ou en s’adressant à des journalistes ou à des associations ».
Sur Twitter et Facebook, la gendarmerie du Tarn, très critiquée par les internautes, se défend d’une quelconque tentative d’intimidation. Elle affirme que l’objet de cette visite au lycée de Laura était l’agression sexuelle dont cette dernière dit avoir été victime, « pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte », avant de s’excuser si la démarche a été « mal perçue ».
Pour Laura – comme pour de nombreux internautes -, cette explication ne passe pas. Cette visite demeure « ambigüe ».
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