Des jeunes footballeuses récompensées pour avoir sauvé une femme battue et son enfant

C’est à Lyon que cinq footballeuses ont été récompensées du Prix Marin, décerné à des héros du quotidien.

Ces jeunes femmes sont de véritables héroïnes. Elles sont cinq jeunes footballeuses à avoir reçu ce jeudi 14 novembre le Prix Marin, une distinction qui a été créée par la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’association la Tête Haute pour récompenser des « héros du quotidien. » En décembre 2018, Louana Kondo, Grenobloise, sort d’entrainement de foot en compagnie de ses amies Nesrine, Elise, Théa et Maïssane. Alors qu’elles se dirigent vers le camion à Pizza pour manger ensemble, elles entendent des cris : « A ce moment-là, Elise nous a alertées. Elle venait de voir courir dans la rue une jeune femme à moitié dénudée et pieds nus. On s’est dit que quelque chose n’allait pas. On voyait qu’elle avait peur. Son mari est arrivé rapidement, lui courant après. Il était complètement ivre » explique Louana.

« Il s’est mis à hurler qu’il allait la tuer et tuer leur bébé »

Pétrifiée, la femme se dirige vers les jeunes filles. Son compagnon continue de la poursuivre et se confronte aux footballeuses. Durant près d’une demi-heure, elles essaient de raisonner l’homme complètement ivre qui ne parvient pas calmer sa colère : « Paniquée, la maman a appelé son avocate. On a compris que son conjoint avait l’interdiction de s’approcher d’elle. Et là, il s’est mis à hurler qu’il allait la tuer et tuer leur bébé » poursuit Louana. Durant tout ce temps, la petite fille de la jeune maman est seule au domicile : « C’est là qu’elle nous a dit que son mari la battait. On a vu qu’elle avait des marques sur le bras. » Les amies de Louana vont donc se précipiter à l’appartement de la maman effrayée, qui se trouve à 500 mètres.

Après avoir sonné à tous les interphones pour pouvoir rentrer dans l’immeuble et après être rentrées, les jeunes filles retrouvent la petite fille debout sur le pallier de l’appartement : « On a vu le bébé debout sur le palier, on l’a habillé. On a pris des biberons et ses doudous pour ne pas qu’elle pleure et puis on l’a ramenée à sa maman, qui avait appelé la police. » Durant tout ce temps, l’homme qui menaçait son ex-compagne s’était enfui.

Si les cinq amies ont été invitées à témoigner durant le procès de l’agresseur, elles ne se rendront finalement pas au tribunal. La jeune maman les avait recontacté en expliquant : « qu’elle s’était remise avec son époux et que par sécurité, elle ne voulait plus qu’on parle » raconte encore Louane. « Au départ, on a eu le sentiment de faire tout cela pour rien » rajoute-t-elle. Mais ce prix n’aura pas servit à rien et l’aide qu’elles ont apporté à cette femme non plus. La récompense de 3000 euros qu’elles ont reçu a été, à l’initiative du groupe d’amies, reversée à une association luttant contre les violences faites aux femmes, Solidarité Femmes – Miléna de la Fondation Boissel, à Grenoble.

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