Des auteurs de viol s’expriment sur Twitter, des femmes leur répondent derrière le hashtag #JaiÉtéViolée
En réponse à une vidéo polémique, de nombreux internautes ont confié avoir déjà été victimes de viols. En l’espace de quelques heures, le sujet est devenu l’un des plus commentés sur Twitter.
Une avalanche de témoignages. Derrière le hashtag #JaiÉtéViolée, des femmes racontent depuis vendredi 20 décembre avoir été victimes de viol. Certaines prennent la parole pour la première fois, d’autres expriment leur émotion face aux histoires bouleversantes.
À l’origine, ces nombreux récits ont été publiés en réponse à une vidéo du YouTubeur Demos Kratos, intitulée «J’ai été violeur? (discussion avec des féministes)». Ce dernier, 88.000 abonnés à son actif, révèle avoir déjà forcé sa «copine» à avoir des rapports sexuels, «dans des moments où elle n’en avait pas forcément envie». «D’autres fois aussi, je me souviens qu’elle avait dit « non », mais je prenais ça pour de la rigolade, du jeu, et au final ça se faisait quand même parce que je pense qu’elle prenait sur elle pour me faire plaisir», confie-t-il face caméra. À la suite de quoi, le YouTubeur de 23 ans échange avec deux «féministes radicales» sur différents thèmes. Parmi lesquels la culture du viol et le consentement.
« Il savait que je n’avais pas envie »
Les réactions des internautes ne se sont pas fait attendre. Plusieurs d’entre eux ont évoqué là une stratégie visant à créer le buzz et générer des «vues» sur YouTube. De leur côté, quelques-uns dénoncent l’utilisation du passé dans le titre de la vidéo, comme si l’acte de viol s’était effacé avec le temps. «Il peut balancer ça sans rien craindre, tranquillement, sourire aux lèvres, et se croire féministe», déplore une internaute, comme le rapporte LeHuffingtonPost.
Dans la foulée, le hahstag #JaiÉtéUnVioleur a fait son apparition sur Twitter. L’occasion pour certains de faire leur mea culpa. Mais aussitôt, les témoignages ont suscité l’indignation de la plupart des utilisateurs du réseau social. Des internautes ont alors décidé de prendre à revers le phénomène en racontant leurs viols derrière le hashtag #JaiÉtéViolée. La militante féministe Marguerite Stern a, elle aussi, fait part de son expérience. «Ma première relation sexuelle a été un viol. J’avais 13 ans et demi. C’était mon mec. Il m’a menacé de me quitter si je ne couchais pas. Par peur de l’abandon, je l’ai laissé faire. Il savait que je n’avais pas envie», raconte celle qui est à l’initiative des collages contre les féminicides.
#CessonsDEtreNaifs, une campagne contre les violences faites aux femmes
Des stéréotypes sur le viol encore tenaces
Le collectif #NousToutes, qui milite contre les violences faites aux femmes, a rapidement réagi. «Nous vous croyons. Vous êtes très courageuses. Vous n’y êtes pour rien. Le coupable, c’est lui. La loi l’interdit», a assuré le mouvement féministe. Avant d’inviter les victimes de viols à appeler le 0800059595 ou le 3919 si besoin.
De son côté, Demos Kratos a présenté ses excuses «à toutes les victimes de viol». «Mon objectif n’était clairement pas d’avouer mon viol et d’obtenir un « pardon », mais de mettre en avant des comportements que beaucoup de couples ont connus», se défend-t-il.
En France, malgré le mouvement #MeToo, les stéréotypes sur le viol ont encore la peau dure. Selon une enquête Ipsos publiée en juin, pour près d’un Français sur six, les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées et elles penseraient «oui» quand elles disent «non» à une relation sexuelle.
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