Dépression, maladies cardiovasculaires : comment le chômage et l'instabilité professionnelle mettent en danger notre santé
Une étude, publiée en janvier 2020 dans la revue Brain, Behavior and Immunity, s’était penchée sur les dommages physiques et psychologiques du chômage et de l’instabilité de l’emploi.
Alors que le marché du travail se précarise, le psychologue américain Stephen Gallagher est revenu pour Psychology Today, sur cette étude et sur les effets de notre activité professionnelle sur notre santé et notre bien-être.
Le chômage et le travail précaire provoquent des inflammations
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs de l’Université du Gloucestershire au Royaume-Uni se sont appuyés sur un panel de participant.es ayant des statuts d’emploi différents.
Ils ont ainsi découvert que “les personnes au chômage avaient des niveaux plus élevés de fibrinogène que ceux qui avaient un emploi, ce qui pouvait abîmer leur santé”, détaille Psychology Today.
Alors que le fibrinogène est une protéine qui s’accroît dans les états inflammatoires, son niveau « chez les personnes sous contrat précaire (contrats à temps partiel / temporaires) était similaire à celui observé dans le groupe de personnes sans-emplois”, relate le psychologue.
Ainsi, le chômage et la précarité de l’emploi étaient associés à “une augmentation d’un marqueur de l’inflammation périphérique”.
Un risque accru de maladies cardiovasculaires
Au-delà d’un risque inflammatoire, une autre étude, menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et publiée en 2014 dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health, avait également fait le lien entre un manque d’activité professionnelle et une risque accru de maladies cardiaques et de mortalité.
En s’appuyant sur une cohorte de 6000 volontaires, âgés de 35 à 64 ans pendant près de 12 ans, les chercheurs avaient montré que le chômage était associé “à un risque d’accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux) presque deux fois plus élevé et à une mortalité toutes causes confondues presque trois fois plus élevée”, que chez les personnes attestant d’un emploi stable.
Les méfaits psychiques du chômage ou d’une activité professionnelle précaire
Pour finir, une enquête, publiée en 2021 par quatre associations, avait montré les effets du chômage sur l’état psychologique des individus : « 69 % affirment que le chômage a provoqué une dégradation de l’image qu’elles ont d’elles-mêmes, 55% se sentent particulièrement isolées et 56% qu’elles ont moins envie de prendre soin d’elles », expliquaient les résultats.
De plus, “avant d’être au chômage, seulement 18,51 % des répondants se sentaient déprimés, occasionnellement ou régulièrement. Depuis qu’ils ont perdu leur emploi, 41,91 % d’entre eux affirment se sentir déprimés : un pourcentage qui a donc plus que doublé.”
Ainsi, si de mauvaises conditions de travail peuvent être associées à des risques de dépression, de stress ou de maladies physiques, l’inactivité professionnelle et la précarité de l’emploi semblent avoir également des effets néfastes sur notre santé physique et psychologique.
En cause ? Le manque de liens sociaux, la perte de statut et d’identité, la stigmatisation associée au chômage mais aussi les difficultés financières, le stress, l’émergence d’addictions, d’une sédentarité ou encore de troubles du sommeil, favorisant l’apparition de maladies cardiovasculaires notamment.
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