Démangeaisons de l’anus : les différentes causes du prurit anal et comment le soulager

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Bien que gênantes (et parfois taboues!), les démangeaisons de l’anus sont généralement bénignes. Tour d’horizon des causes possibles.

Les démangeaisons de l’anus ne sont pas rares : d’après la Société Nationale Française de Colo-proctologie (SNFCP), 15 % de la population française serait concernée !

Le  » prurit anal  » – c’est le terme médical pour désigner les démangeaisons anales – se définit comme une  » sensation cutanée au niveau de l’anus, désagréable et induisant des manœuvres de grattage « .

Si, dans de nombreux cas, aucune cause médicale n’est identifiée, il peut être question d’une origine dermatologique (eczéma, psoriasis…), digestive ou proctologique (condylome, fissure anale).

Démangeaisons de l’anus : les causes digestives et proctologiques

Un prurit anal peut résulter d’une pathologie du système digestif – et, en particulier, d’une maladie du rectum ou de l’anus. Par exemple :

  • Un condylome anal

Les condylomes de l’anus – que l’on appelle aussi papillomes ou, plus vulgairement,  » crêtes de coq  » – sont liés à une infection par le papillomavirus humain (HPV). Cette infection virale n’est pas rare puisqu’elle concernerait 2 % des adultes âgés de 20 à 30 ans. Elle se transmet principalement lors d’un rapport sexuel, à l’occasion d’un simple contact cutané.

D’après la Société Nationale Française de Colo-proctologie (SNFCP),  » le temps entre le contact et l’apparition d’un condylome varie classiquement de deux à six mois, mais peut être beaucoup plus long « . Si le condylome anal est souvent asymptomatique, il peut être responsable de démangeaisons de l’anus et de traces de sang à l’essuyage et/ou  » d’excroissances irrégulières  » au niveau de l’anus.

Quel traitement ? Lorsque les condylomes sont peu étendus, un traitement médicamenteux local est prescrit : pommade immunostimulante, antiviraux locaux, destruction à l’azote liquide… Si les condylomes sont plus volumineux et/ou plus nombreux, une opération chirurgicale (sous anesthésie générale) sera envisagée.

  • Une fissure anale

La fissure anale se définit comme  » une déchirure non-cancéreuse (et sans aptitude à le devenir) de la peau qui recouvre la partie basse de l’anus  » d’après la Société Nationale Française de Colo-proctologie (SNFCP).

Identifiée à l’aide d’un examen proctologique, la fissure anale se caractérise par «  une plaie allongée et courte (en règle un à deux centimètres)  » et peut notamment survenir chez la femme après l’accouchement ou encore en cas de diarrhées persistantes.

Ses symptômes sont : une douleur semblable à une brûlure au moment de la défécation (qui peut persister pendant plusieurs heures !), une douleur en position assise prolongée, un prurit anal (démangeaisons de l’anus) et/ou une constipation chronique.

Quel traitement ? Les traitements médicamenteux classiques consistent à calmer la douleur (antalgiques ou anti-inflammatoires) et à réguler le transit intestinal (laxatifs). En cas de fissure anale chronique ou avec des complications, la chirurgie pourra être proposée – généralement sous anesthésie générale.

  • Une oxyurose

L’oxyurose est une parasitose intestinale : provoquée un ver blanchâtre qui mesure entre 5 mm et 1 cm (l’oxyure), cette infection parasitaire atteint en particulier les enfants et se propage à la faveur de la vie en collectivité – fratrie, crèche, garderie…

D’après l’Assurance Maladie, le prurit anal est l’un des symptômes principaux de l’oxyurose : l’enfant se gratte le soir et pendant la nuit, il peut aussi souffrir de diarrhées épisodiques et de maux de ventre (douleurs abdominales), et on peut aussi observer des petits vers blancs dans ses selles et ses sous-vêtements.

Quel traitement ? Demandez conseil à votre pharmacien : celui-ci pourra vous proposer un traitement antiparasitaire (flubendazole, pyrantel ou albendazole sans ordonnance) adapté aux oxyures, à renouveler au bout d’1 à 3 semaines pour éviter une recontamination. Tous les membres de la famille doivent être traités !

Démangeaisons de l’anus : les causes dermatologiques

Outre les causes liées à une hygiène intime trop intense, le prurit anal (les démangeaisons de l’anus) peut être en lien avec une maladie dermatologique. Par exemple :

  • Un eczéma

L’eczéma dans la région anale se manifeste via des démangeaisons intenses (prurit), des rougeurs (érythème), un gonflement (œdème) et/ou un suintement local. Il est rare que l’eczéma ne soit localisé qu’au niveau de l’anus : en général, on observera aussi des manifestations dermatologiques aux coudes, derrière les genoux et/ou derrière les oreilles.

Les allergies de contact constituent une cause fréquente de démangeaisons anales : les principaux  » coupables  » sont les savons, les parfums, les déodorants, les produits de lavage (lessives, adoucissants…), le latex, le papier-toilette et les serviettes hygiéniques.

Quel traitement ? Le traitement de l’eczéma anal repose sur la prescription de médicaments dermocorticoïdes sous la forme de crèmes.

  • Un psoriasis

Le psoriasis ne concerne pas que le cuir chevelu : il peut aussi être responsable de démangeaisons anales (prurit) associées à une inflammation des plis cutanés (intertrigo) qui peut remonter jusqu’au sillon interfessier – la peau est rouge, squameuse (c’est-à-dire : elle pèle) et parfois parcourue de petites fissures.

Quel traitement ? En cas de psoriasis anal, le traitement de référence est l’application de corticoïdes sous la forme de crèmes.

  • Un lichen plan

Le lichen plan de la région anale est (heureusement) assez rare : on observe une petite  » boule  » rougeâtre-violine semblable à un bouton qui démange (prurit) et qui peut même s’avérer très douloureuse.

Chez la femme ménopausée, on peut constater l’apparition d’un lichen scléro-atrophique : cette lésion commence au niveau de la vulve (les muqueuses deviennent blanchâtres et brillantes) et peut s’étendre jusqu’à la région anale.

Quel traitement ? Chez l’adulte, le traitement fait appel aux médicaments dermocorticoïdes à appliquer par voie locale chaque jour pendant 3 – 4 mois.

Le conseil du médecin : «  pendant toute la durée du traitement, une hygiène intime irréprochable est indispensable : utilisez un savon doux surgras (à acheter en pharmacie ou en parapharmacie), faites attention à bien sécher la zone anale après la douche (sans trop frotter), nettoyez la zone anale après chaque selle (si possible) et évitez d’irriter davantage la zone anale avec des savons, déodorants, parfums… non-adaptés à cet usage  » conseille le Dr. Amine Morjane, médecin généraliste.

Merci au Dr. Amine Morjane, médecin généraliste pour Concilio.

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