« De mort lente », l'industrie chimique au coeur de la tourmente

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• Aujourd’hui, « De mort lente » de Michaël Mention, paru le 11 mars 2020 aux Éditions Stéphane Marsan.

Christian Dorsan,
écrivain,
bloggueur et contributeur
de la première heure du groupe de lecture « 20 Minutes Livres », vous recommande De mort lente de Michaël Mention, paru le 11 mars 2020 aux éditions Stéphane Marsan.

Sa citation préférée :

« Avant, c’était cool, les pesticides circulaient en Europe sans le moindre contrôle, puis le monde a changé, les consciences ont évolué, les législations aussi (…) Une menace sans précédent pour les géants de l’industrie. »

Pourquoi ce livre ?

• Parce que si vous pensiez qu’en consommant bio et en triant vos déchets vous vous mettez à l’abri de la pollution, vous avez tout faux. L’ennemi est dans vos placards, vos vêtements, votre environnement quotidien : le perturbateur endocrinien.
• Parce que la question qui se pose est ce combat inégal d’individus contre un univers où seul le profit compte. Le cheminement, qui va de la simple intimidation à la sape complète de la vie des personnages, monte crescendo. Le lecteur est pris dans une angoisse réelle tant les moyens utilisés sont crédibles.
• Parce que les découvertes que font le journaliste et le scientifique se basent sur des études que l’auteur n’hésite pas à référencer, ce qui crédibilise notre empathie sur cette famille et alimente note haine envers les puissants de la chimie. Ce livre n’est pas une fiction, mais une réalité augmentée.
• Parce que l’auteur s’applique à ancrer le récit dans l’Histoire : l’élection de François Hollande, le mariage pour tous, Charlie Hebdo, etc. Autant de faits qui maintiennent le lecteur dans le même tempo que les personnages. Le récit est très bien documenté, vous serez à la fin incollable et effrayé par ces ennemis invisibles qui ne menacent pas seulement notre quotidien, mais l’avenir tout entier de l’humanité.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Une mère de famille vivant à proximité d’une ancienne usine chimique, est atteinte d’hypothyroïdie apprend que son fils est autiste. Avec l’aide d’un journaliste et d’un scientifique, ils vont s’attaquer à l’industrie chimique, ils ne savent pas qu’ils vont vivre un véritable cauchemar.

Les personnages. Nabil-Marie-Léo la famille victime, Franck journaliste au Monde, Philippe Fournier scientifique, membre d’une commission à Bruxelles devant rendre un rapport sur les perturbateurs endocriniens.

Les lieux. Paris, la commission de Bruxelles et un petit village en France.

L’époque. De 2009 à 2017.

L’auteur. Michaël Mention est un romancier français qui publie des polars dont Sale temps pour le pays a reçu le grand prix du roman noir en 2013.

Ce livre a été lu avec beaucoup de stress : qui a envie de voir cette famille détruite par l’industrie chimique ? C’est sans cesse un aller-retour entre une lecture faite d’injustice et un réel intérêt pour les apports documentés de l’auteur. Réalisme saisissant, une vraie réussite qui mérite un succès.

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