Covid-19 : moins d’admissions en réanimation pour les femmes

Depuis le début de la pandémie, de nombreuses études ont été menées afin de mieux comprendre et appréhender la Covid-19. L’une d’elles s’est penchée sur les différences de risques entre les hommes et les femmes face au virus.

Publiée ce mercredi 9 décembre dans la revue spécialisée Nature Communications, l’étude révèle une absence de différence entre les deux sexes au niveau des contaminations, mais note en revanche, une probabilité presque trois fois plus élevée pour un homme d’être hospitalisé en soins intensifs que pour une femme (2,84 fois), ainsi qu’un risque de décès près de deux fois plus important (1,39 fois).

Il y a peu, une étude suggérait également que les femmes pourraient bénéficier d’une immunité plus longue. 

Un phénomène « mondial »

Se basant sur d’autres études déjà publiées, les chercheurs affirment que ce phénomène est « mondial », hormis quelques exceptions. Ils ont ainsi analysé les données issues de 46 pays et de 44 Etats des Etats-Unis du 1er janvier au 1er juin, soit 3,1 millions de cas confirmés.

Des différences biologiques

Selon l’étude, cette différence de risques entre hommes et femmes s’expliquerait principalement par des facteurs biologiques.

Les femmes produisent naturellement plus d’interféron de type 1, substance qui limite la réponse immunitaire anormale (appelé « orage de cytokine »), qui est notamment pointée du doigt dans les formes graves de la Covid-19.

Les auteurs évoquent également le fait que les femmes produisent plus de lymphocytes T, qui tuent les cellules infectées, et présentent de l’oestradiol (l’hormone « féminine »), offrant une protection plus importante contre l’infection.

Tandis que chez les hommes, la testostérone limiterait la réponse immunitaire.

Des facteurs de comorbidité supérieurs chez les hommes ?

Au-delà de cette « véritable différence biologique », les auteurs évoquent l’éventualité d’une présence supérieure de facteurs comorbidité chez les hommes. Mais le manque de données à ce sujet ne leur a pas permis d’évaluer le rôle de ces facteurs additionnels.

Les chercheurs ont toutefois noté qu’il n’existait pas de différence majeure entre les deux sexes au niveau mondial pour deux facteurs de comorbidité, pouvant augmenter le risque de souffrir d’une forme sévère de la Covid-19 : l’hypertension et le diabète.

Des données utiles pour l’élaboration d’un vaccin

Même si d’autres études sont nécessaires, les auteurs notent que « ces données ont des implications sur la prise en charge clinique de la Covid-19 ».

En effet, elles « pourraient aider les médecins à réaliser que le sexe est un véritable facteur de risque pour les formes graves, quand ils s’occupent des patients », précise le Dr Kate Webb de l’université du Cap en Afrique du Sud, évoquant également une possible implication pour les vaccins.

« D’autres vaccins (…) ont montré des réponses différentes selon les sexes. Il reste à déterminer si ce sera le cas avec le vaccin du Sars-CoV-2 mais nous espérons que notre étude souligne le besoin d’inclure le sexe comme variable dans la recherche sur les vaccins », a-t-elle expliqué.

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