Covid-19 : les scientifiques alertent sur des séquelles plus graves dues au sous-variants BA.4 et BA.5

Et si le variant Omicron pouvait finalement tuer autant que les meurtriers Alpha, ou Delta ? La théorie est inquiétante, mais semble partagée par plusieurs expert.e.s de santé. Aujourd’hui majoritaires en France et dans d’autres pays européens, les sous-variants BA.4 et BA.5 sont examinés de près par les agences sanitaires, et notamment l’Organisation mondiale de santé (OMS).

En France, au Royaume-Uni et au Portugal notamment, l’arrivée des deux sous-variants pourrait être à l’origine d’une augmentation notable du nombre de cas de Covid-19. Aujourd’hui, tandis on dénombre près de 50 000 nouvelles contaminations par jour dans l’Hexagone, ces deux variants sont majoritaires, comme le rapportait La Dépêche, le 20 juin 2022.

Mais depuis avril 2022, des études sont menées pour déterminer si BA.4 et BA.5 peuvent aussi être plus dangeureux que leurs prédécesseurs, les BA.1, 2 et 3. 

Et selon des recherches menées par les scientifiques de l’Université de Tokyo et publiées dans bioXriv le 26 mai 2022, il s’agit d’une éventualité plus que sérieuse. 

Des séquelles pulmonaires plus importantes

Selon les chercheurs, en plus d’esquiver les anticorps, l’impact des deux sous-variants sur le système respiratoire serait aussi majoré. Selon l’étude de l’Université de Tokyo, ils favoriseraient “l’infection des cellules pulmonaires plutôt que des tissus des voies respiratoires supérieures”, rapporte le quotidien britannique The Independent. Leur impact sur l’organisme se rapprocherait alors de celui de Delta et d’Alpha.

« Dans l’ensemble, nos enquêtes suggèrent que le risque de [ces] variants d’Omicron, en particulier BA.4 et BA.5, est potentiellement supérieur à celui du BA.2 d’origine« , a déclaré le Pr Kei Sato, co-auteur de l’étude.

Leurs expériences ont montré que l’infection aux BA.4 et BA.5 pourraient être plus virulente. « Il semble que ces variants reviennent à la forme d’infection la plus dangereuse, ils descendent plus bas dans les poumons et s’installent dangereusement », a ajouté le Dr Stephen Griffin, virologue à l’Université de Leeds auprès du journal britannique.

BA.4 et BA.5 : deux sous-variants plus contagieux ?

Malgré la haute saison qui démarre, « une remontée épidémique est en cours », affirmait l’infectiologue Benjamin Davido au micro de franceinfo, le 19 juin 2022. Ce qui n’est pas seulement imputable à la levée des restrictions et à la reprise des évènements publics.

Les sous-variants majoritaires, BA.4 et BA.5, pourraient-ils être plus contagieux ? Interrogé par The Conversation, Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS et Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses soutiennent une autre thèse.

Les deux chercheurs objectent le rôle de “l’échappement immunitaire », permis « via la mutation 486V”, expliquent-ils. Cela signifie que BA.4 ou BA.5 auraient la capacité d’échapper aux anticorps, encourageant alors les réinfections. 

D’autre part, la dernière campagne de vaccination remontant au début d’année, il est possible que l’efficacité du vaccin soit moindre face à ces sous-variants d’Omicron. « Si la protection conférée par une infection Omicron ou une 3e dose de vaccin reste notable après cinq mois vis-à-vis d’une forme grave, elle est en revanche très diminuée vis-à-vis d’une infection quelconque”, argue Mircea T. Sofonea.

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