Covid 19 : le premier vaccin administrable pas voie nasale autorisé en Chine
Les sprays nasaux sont-ils l’avenir en matière de vaccination contre la COVID-19 ? C’est en tout cas ce que tentent de mettre en place de nombreux scientifiques depuis le début de la pandémie.
L’objectif ? Plutôt que de recourir aux injections intramusculaires, il serait ici question d’utiliser des sprays ou des gouttes administrés par le nez ou la bouche pour améliorer la protection contre le virus SRAS-CoV-2.
Une étude publiée le 26 juillet 2022 dans la National Library of Medecine avait déjà indiqué que l’administration de vaccins par voie nasale pouvait garantir une protection plus durable que celle du vaccin traditionnel.
En Chine, ce mardi 6 septembre 2022, une version inhalée du vaccin COVID-19, produite par la société chinoise CanSino Biologics de Tianjin, a été approuvée pour être utilisée comme dose de rappel. “En théorie, ces vaccins pourraient amorcer les cellules immunitaires des fines muqueuses qui tapissent les cavités du nez et de la bouche où le SRAS-CoV-2 pénètre dans l’organisme, et stopper rapidement le virus dans son élan, avant qu’il ne se propage”, rapporte le journal scientifique Nature.
L’administration nasale plus efficace que l’injection intramusculaire ?
Comme le souligne Nature, les vaccins COVID-19 actuellement injectés permettent de réduire la gravité de la maladie et de prévenir l’hospitalisation, mais « ne bloquent pas aussi bien les maladies bénignes ou la transmission ».
La voie d’administration intra-nasale permettrait, elle, de réveiller la réponse immunitaire déclenchée directement là où le virus pénètre (généralement) dans l’organisme.
“Les vaccins muqueux peuvent susciter une réponse immunitaire de l’ensemble du corps, mais ils peuvent également activer les cellules immunitaires dans les tissus muqueux du nez et des voies respiratoires. Ces cellules localisées agissent comme des sentinelles sur le site de l’infection”, explique Benjamin Goldman-Israelow, médecin-scientifique à l’école de médecine de Yale à New Haven, auprès de Nature.
« On peut donc espérer induire une réponse localisée dans les voies respiratoires et juguler ainsi plus rapidement l’infection », estime quant à lui Simon Fillatreau, professeur d’immunologie à l’Institut Necker-Enfants malades (Inserm, CNRS, Université de Paris) auprès du Monde.
Un vaccin bientôt disponible en France ?
Selon Airfinity, une société d’analyse de la santé basée à Londres, « une centaine de vaccins mucosaux COVID-19 » sont en cours de développement dans le monde.
Une vingtaine d’entre eux ont atteint le stade des essais cliniques sur l’homme, dont au moins quatre – en Inde, en Iran et deux en Chine – ont terminé ou sont en cours d’étude de phase trois (pour tester leur sécurité et leur efficacité par rapport à d’autres vaccins). Pour le moment aucune donnée sur l’efficacité du vaccin chez l’homme n’a été publiée.
En France, en janvier 2021, des chercheurs du Laboratoire Commun Pasteur-TheraVectys avaient déjà annoncé dans un communiqué des résultats positifs en ce qui concerne un candidat vaccin contre la COVID-19, utilisant « un vecteur lentiviral, administrable par voie nasale ». « La stratégie de vaccination développée dans cette étude est basée sur un vecteur vaccinal lentiviral, qui est un vecteur viral non-réplicatif et inoffensif. Une première injection d’un vecteur exprimant la protéine Spike du SARS-CoV-2 a déclenché des titres d’anticorps très élevés dans le sérum des souris », écrivaient-ils alors.
Un an plus tard, en janvier 2022, un projet de vaccin administrable par voie nasale a aussi été présenté par l’équipe de recherche Biomap, comme le rapportait Ouest-France. D’après La Croix , « les toutes premières étapes chez les animaux étant prometteuses », ce « vaccin universel », pourrait être disponible dans l’Hexagone dès la fin de l’année 2023.
- Covid-19 : deux ans après, que sait-on des séquelles laissées par le virus ?
- Covid-19 : comment se transmet le virus Sars-Cov-2 ?
Source: Lire L’Article Complet