Covid-19 : le nouveau protocole sanitaire dans les écoles ne fait pas l’unanimité

Le variant Omicron est majoritairement présent sur le sol français et touche particulièrement les jeunes. Pour lutter contre cette flambée épidémique dans les écoles, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé un nouveau protocole sanitaire des les établissements scolaires, dans une interview au Parisien, le 2 janvier après-midi, veille de la rentrée.

Ce 3 janvier, jour de la rentrée scolaire, voici les nouveautés et mesures renforcées par le gouvernement, alors que la France a dépassé les 230.000 nouveaux cas de Covid-19 le 31 décembre.

3 tests en 4 jours

Comme depuis plusieurs mois, Jean-Michel Blanquer revendique à nouveau le choix du gouvernement de maintenir les écoles, collèges et lycées ouverts, le plus possible. Alors qu’une classe devait fermer dès trois cas positifs, ce ne sera plus le cas.

« Nous faisons le choix inverse : tester plus pour éviter de fermer les classes« , explique le ministre. Dès l’apparition d’un cas positif dans la classe, tous les élèves doivent faire un test PCR ou antigénique et présenter le résultat négatif pour retourner en classe. La nouveauté est que les élèves devront se faire tester deux fois de plus avec des auto-tests, dans les jours qui suivent.

« Quand la famille fera le premier test, elle recevra en pharmacie deux autotests gratuits, pour que les élèves se testent à nouveau à la maison à J + 2 et à J + 4. Les parents devront attester par écrit que les tests ont bien été faits et qu’ils sont négatifs », précise Jean-Michel Blanquer.

Ce nouveau protocole vise à davantage traquer les cas positifs et à s’assurer qu’aucun élève ne retourne en classe avec le Covid-19. Une position qui va à l’encontre des syndicats, réclamant la fermeture des classes en cas d’élèves positifs.

« L’objectif est de garder l’école ouverte dans des conditions sanitaires sécurisées au maximum », se défend le ministre. « C’est une politique personnalisée pour que chaque élève dont il est avéré qu’il n’est pas contaminé puisse retourner à l’école. »

L’appel à la vaccination

La vaccination reste l’un des remparts privilégiés pour gérer la crise sanitaire. Depuis le 22 décembre, tous les enfants entre 5 et 11 ans peuvent à leur tour se faire vacciner. Une stratégie, sur la base du volontariat, défendue et appuyée par le ministre de l’Éducation nationale. 

« Dès ce lundi, des messages partent vers les chefs d’établissement et les enseignants, sur les modalités de vaccination. Chaque école est appariée avec un centre de vaccination. » Mais Jean-Michel Blanquer rappelle néanmoins le rôle des parents qui doivent « prendre rendez-vous et accompagner les enfants – dès lors évidemment qu’ils souhaitent les faire vacciner. »

Toutefois, les écoles primaires n’auront pas de barnum de vaccination, pour le moment, comme cela a été le cas pour les collèges et les lycées à la rentrée de septembre.

La vaccination de cette catégorie d’âge n’est pas obligatoire.

Les gestes barrières

À nouveau, le ministre de l’Éducation nationale a rappelé l’importance du respect des gestes barrières, du port du masque et de l’aération des pièces. Selon Jean-Michel Blanquer, cela justifie que les enseignants ne bénéficient pas de masques FFP2.

Concernants les capteurs de CO2 dans les établissements scolaires : « Depuis le début je fais cette recommandation qui est d’abord un instrument de mesure du besoin d’aération ! » Le ministre précise qu’environ seulement 20% d’écoles primaires en sont aujourd’hui équipées. Et ce malgré les « 20 millions d’euros » débloqués par l’État pour les collectivités « qui n’auraient pas les moyens financièrement de s’équiper ».

Je lance de nouveau un appel aux maires pour une montée en puissance en la matière, et ce fond sera augmenté si nécessaire

« Elles sont d’ailleurs peu nombreuses à avoir demandé des fonds », selon le ministre. « Je lance de nouveau un appel aux maires pour une montée en puissance en la matière, et ce fond sera augmenté si nécessaire. »

Ce manque de capteurs CO2 a d’ailleurs été reproché par Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat enseignant Snes-FSU, auprès de Franceinfo : « Dans les rares collèges et lycées où il y a des capteurs de CO2, il y en a un seul pour tout l’établissement alors que vous avez quarante ou cinquante salles de classe ».

Jean-Michel Blanquer rappelle ensuite que le masque FFP2 est « réservé au monde soignant », et affirme qu’il est « très difficile de faire cours » avec ce type de masque. Seuls les masques chirurgicaux sont fournis aux personnels éducatifs par l’État.

Vie de l’école

Comme sur l’ensemble du territoire, des mesures concernant la vie sociale dans le privé et le professionnel ont été prises. Parmi elles, la pause café des enseignants en salle des professeurs doit se faire assise. « C’est une conséquence de la doctrine générale : aujourd’hui, dans un café, on doit avoir des consommations uniquement assis », souligne le ministre.

Le protocole affecte aussi la vie de l’école, de ses enseignants, de ses élèves et des parents, surtout au mois de janvier souvent rythmé par des célébrations autour de la galette des rois.

Les réunions parents-enseignants auront vocation à se dérouler à distance

« Nous demandons de restreindre au maximum les interactions autres que celles liées à la vie scolaire stricto sensu. Ainsi, les cérémonies de vœux ou les moments de convivialité autour de la galette n’auront pas lieu et les réunions parents-enseignants auront vocation à se dérouler à distance. »

Grève et contestations du monde enseignant

Dimanche soir, sur les réseaux sociaux, de nombreux enseignants ont critiqué que ces nouvelles annonces soient dévoilées par Jean-Michel Blanquer dans un article payant, et à seulement quelques heures de la rentrée. Ils pointent une faute de communication, et des annonces trop tardives. 

L’article a finalement été rendu accessible sans abonnement et le protocole a été partagé sur des sites officiels.

Le 28 décembre dernier, le Snes-FSU, principal syndicat d’enseignants du secondaire, a déposé un préavis de grève pour la semaine du 3 au 7 janvier, indique Franceinfo. Le syndicat précise sur son site Internet que ce préavis « sera renouvelé tout au long du mois de janvier ».

Il dénonçait alors « l’absence d’annonces gouvernementales pour les collèges et les lycées en pleine cinquième vague, avec un variant qui circule rapidement, est irresponsable ». 

Interrogée par Franceinfo, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU, souhaite « des avancées extrêmement concrètes, à commencer par le fait que tous les adultes des collèges et des lycées soient équipés en masques chirurgicaux ou en masques FFP2 ». 

Le syndicat ne demande pas la fermeture des écoles mais « des mesures de protection et de prévention pour protéger au mieux élèves et personnels ».

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