Coupe du monde 2022 au Qatar : les personnalités sportives et politiques qui bravent l'interdiction de soutien aux LGBT
Débutée le 20 novembre, la Coupe du monde 2022 se joue actuellement à Doha, au Qatar, émirat où les relations homosexuelles sont illégales et passibles de la peine de mort.
Le pays-hôte interdit aux spectateurs comme footballeurs de porter un vêtement ou un accessoire aux couleurs du drapeau arc-en-ciel.
Mais plusieurs personnalités, qu’elles soient politiques ou sportives, s’indignent et s’engagent, à leur manière. Qu’iels sont-elles ?
L’ex-Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt vêtue d’une robe arc-en-ciel
Lors du match Danemark-Tunisie, le mardi 22 novembre 2022, l’ex-Première ministre danoise (de 2011 à 2015) en tribune du stade Education city Al-Rayyan (Qatar) portait courageusement une robe dotée de manches multicolores, aux couleurs du drapeau LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles).
Le jour-même, elle partageait à ses 116 000 abonnés sur Instagram une photo d’elle avec le brassard « One Love », qui symbolise l’inclusion et la lutte contre les discriminations. « J’ai parlé à un activiste LGBTQ+ qatari ce soir et j’ai obtenu de très bonnes idées sur ce que nous pouvons faire pour aider », a-t-elle écrit en légende de sa publication. Même si elle ajoute que l’équipe danoise ne doit pas porter ce brassard « compte tenu des menaces sévères que la FIFA a formulés ».
Pour rappel, sept équipes européennes (belge, suisse, allemande, danoise, anglaise et galloise) en liste pour cette compétition avaient prévu que leur capitaine porte ce symbole fort sur le bras. Malheureusement, elles ont renoncé face aux possibles sanctions sportives – comme un carton jaune au coup d’envoi – dont les menaçait la Fifa (Fédération internationale de football association).
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Dans une autre publication, vidéo cette fois-ci, et publiée le jour suivant, l’ancienne cheffe du gouvernement danois déclarait ne pas se sentir « particulièrement courageuse ». Elle ajoutait à son long commentaire des émojis du drapeau LGBT.
La ministre des Affaires étrangères belge Hadja Lahbi et son brassard "One Love"
Des journalistes sportifs bloqués devant les stades
Le jour même, le journaliste américain Grant Wahl a raconté sur son compte Twitter avoir été interdit d’accès au stade d’Al Rayyan pendant une demie heure, alors qu’il venait couvrir le match États-Unis-Pays de Galles.
La raison ? L’analyste de football portait un t-shirt avec un ballon de foot entouré d’un arc-en-ciel… Et explique, après coup, qu’un responsable lui aurait présenté ses excuses. Selon l’explication d’un vigile, il aurait retenu le quarantenaire pour le protéger des personnes dans le stade.
Le 22 novembre 2022, Victor Pereira, journaliste brésilien qui venait couvrir le match Argentine-Arabie Saoudite, arborait avec son collègue Kelvin Maciel le drapeau de leur État d’origine : le Pernambouc. Mais celui-ci comporte des couleurs arc-en-ciel. Il n’en fallait pas plus pour indigner les policiers et certains spectateurs.
« Ils ont jeté le drapeau par terre et ont marché dessus, c’est là que certaines personnes sont intervenues pour calmer la situation », raconte Victor Pereira dans une série de trois vidéos publiées sur Twitter.
Sur place, à la demande d’un Qatari, il aurait dû supprimer la vidéo capturée au moment de l’incident. Certains témoins ont pu aussi filmer la scène. Leurs enregistrements sont toujours disponibles sur son fil Twitter.
Des joueurs "out" prennent la parole
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Face aux positions de la Fifa, le joueur australien Josh Cavallo qui fait son coming-out a partagé le 21 novembre une publication Instagram dans laquelle il indique que la fédération a « perdu » son respect. Selon ses mots, cette dernière a montré que « le football n’est pas un endroit pour tout le monde. »
Ouissem Belgacem, ex-joueur toulousain et auteur du livre Adieu ma honte (Ed.Fayard 2021) sur son parcours sportif et son homosexualité, a critiqué au micro de RMC et RMC Story les propos polémiques du capitaine de l’équipe de France, le gardien Hugo Lloris.
Imaginez s’il y a un joueur homo dans l’équipe, vous pensez qu’il a envie de faire son coming-out en entendant ça ?
Celui-ci a notamment déclaré le 14 novembre 2022, lors d’une conférence de presse, qu’il fallait respecter la culture qatarienne car, « lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture ». Pour Ouissem Belgacem, Hugo Lloris va là à « l’encontre de ses combats » : « Imaginez s’il y a un joueur homo dans l’équipe, vous pensez qu’il a envie de faire son coming-out en entendant ça ? Il y a zéro joueur ‘out’ en France. Que le capitaine de l’équipe de France porte une telle parole, ça n’aide pas du tout mon combat. »
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