Coronavirus : l’ONU craint l’arrivée d’une crise alimentaire mondiale

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), António Guterres, a appelé les gouvernements à agir contre le risque de pénurie alimentaire liée à l’épidémie de coronavirus et à instaurer une économie alimentaire mondiale durable et écologique.

Alors que la crise sanitaire s’améliore en Europe, mais que l’épidémie de coronavirus s’aggrave sur le continent asiatique et américain rappelle l’OMS, c’est au tour de l’ONU d’alerter sur les répercussions désastreuses du Covid-19 sur les populations. « Nos systèmes alimentaires ne fonctionnent plus et la pandémie de Covid-19 aggrave la situation. Si nous n’agissons pas immédiatement, il ne fait aucun doute que nous allons tout droit vers une crise alimentaire mondiale qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur la vie de centaines de millions d’enfants et d’adultes », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une réunion sur l’impact du coronavirus sur la sécurité alimentaire. 

L’Organisation des Nations-Unies estime que 49 millions de personnes risquent de basculer dans l’extrême pauvreté, la faim devient un enjeu dramatique. « Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave ou souffrant de malnutrition sévère va rapidement augmenter. Chaque fois que le produit intérieur brut (PIB) mondial baisse d’1%, 700 000 nouveaux cas de retard de croissance sont à déplorer », indique un communiqué de l’ONU, publié hier. « Nous devons agir maintenant si nous ne voulons pas que nos efforts pour contrôler la pandémie aient des conséquences désastreuses », a intimé António Guterres.  

Vers un système alimentaire durable

Le secrétaire général de l’ONU enjoint les gouvernements des pays membres à protéger leur système de production alimentaire de la crise économique mondiale entraînée par le coronavirus. « Pour cela, il faut reconnaître comme essentiels les services d’alimentation et de nutrition, et mettre en place des protections adéquates pour les travailleurs du secteur alimentaire », a-t-il indiqué. « Les pays doivent renforcer leur soutien à l’industrie alimentaire, au transport et aux marchés alimentaires locaux, et maintenir ouverts les couloirs destinés aux échanges commerciaux pour que les systèmes alimentaires puissent fonctionner sans interruption », a-t-il ajouté. Premières victimes de la pénurie alimentaire, les femmes, les personnes âgées et malades et les enfants, doivent être mises à l’abri, estime António Guterres. Particulièrement inquiet de la situation des filles en plein coronavirus, il avait déjà appelé à la « prévention de la violence contre les femmes », le 5 avril dernier.  

« Les pays doivent garantir l’accès à des aliments sains et nutritifs, en particulier pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes âgées et les autres groupes à risque. Ils doivent adapter et étendre les régimes de protection sociale aux groupes à risque sur le plan nutritionnel, notamment en instaurant des aides pour les enfants qui n’ont plus accès aux repas scolaires », a déclaré le secrétaire général de l’ONU. Ce dernier promeut «  un monde plus inclusif et plus durable » et intime les pays à mettre en place une économie respectueuse des enjeux écologiques, et la fin du gaspillage. « Rééquilibrons la relation entre les systèmes alimentaires et le milieu naturel ; transformons-les pour qu’ils soient plus respectueux de la nature et du climat. Si nous faisons tout cela et plus encore (…) nous pourrons éviter certaines des pires conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, qui plus est en favorisant la transition verte que nous devons mettre en place », a-t-il conclu. 

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