Confinement : de nouvelles règles pour les obsèques
C’est une période très difficile qui s’annonce pour les futurs endeuillés. La période de confinement, démarrée le 17 mars, a pour but de limiter au maximum les interactions entre personnes, pour l’instant le seul moyen d’enrayer la pandémie de Covid-19, en l’absence de traitement.
Les sorties ne sont donc permises que dans des circonstances particulières, et en ayant sur soi une attestation de sortie imprimée ou recopiée à la main, sous peine d’une amende de 135 euros. Qu’en est-il des obsèques ? Peut-on se déplacer aux obsèques d’un proche, malgré le confinement ?
20 personnes autorisées aux obsèques, dont les employés de pompes funèbres
Joint par mail le 19 mars, le cabinet du ministère de l’Intérieur confirme à Marieclaire.fr que oui, il est bien possible d’assister aux obsèques d’un proche en cette période de confinement, contrairement à ce qu’avait dans un premier temps dit le Premier ministre Edouard Philippe, le 17 mars sur France 2.
Mais des conditions s’appliquent : « L’organisation des cérémonies funéraires demeure possible mais dans la stricte limite du cercle des intimes, donc en nombre très réduit et en observant scrupuleusement les gestes barrières. »
Encore faut-il savoir dans quelle mesure on peut être considéré comme « intime » de quelqu’un, et si cela se limite aux liens du sang, ou peut également concerner les amis.
L’organisation des cérémonies funéraires demeure possible mais dans la stricte limite du cercle des intimes
Le cabinet précise encore : « Seuls les membres proches de la famille (20 personnes au maximum) ainsi que les desservants de rites funéraires pourront donc faire l’objet d’une dérogation aux mesures de confinement fondée sur des « motifs familiaux impérieux ».
Mais ce samedi 28 mars, le ministère chargé des relations avec les collectivités territoriales a fixé des règles aux préfets, dans un arrêt destiné à faciliter le travail des pompes funèbres, et valable jusqu’à un mois après la cessation de l’état d’urgence sanitaire déclaré le 23 mars dernier.
Dans cet arrêté, le ministère confirme les cérémonies funéraires dans les cimetières sont limitées à 20 personnes, et précise : « employés des pompes funèbres compris ».
Reporter les obsèques jusqu’à six mois
Parmi les nouvelles mesures figure l’allongement de 6 à 21 jours, ou plus avec l’accord d’un préfet, du délai pour procéder à l’inhumation ou la crémation d’un défunt.
Si les familles endeuillées souhaitent un délai supplémentaire, le texte prévoit que le dépôt du corps, placé dans un cercueil hermétique, pourra se faire pendant six mois dans un dépositoire.
Cela « permet d’offrir aux familles une possibilité d’attendre le retour d’une situation plus favorable pour organiser des obsèques conformes aux souhaits du défunt », détaille le ministère, relayé par l’AFP. « Le choix du mode de sépulture, voulu notamment par le défunt, a valeur légale et doit être respecté », insiste l’arrêté.
Cette mesure gouvernementale répond aussi à une inquiétude des pompes funèbres, et permet d’éviter une situation de saturation face aux décès quotidiens de malades du Covid-19. « Nous vous lançons un cri d’alerte : laissez-nous travailler », a écrit Philippe Martineau, responsable du réseau de pompes funèbres « Le choix funéraire », dans un courrier adressé à des élus et à l’Association des maires de France (AMF), cité par l’AFP.
La famille finalement autorisée à voir le visage du défunt
Le 28 février, le Haut Conseil de la Santé Publique a émis un avis sur la prise en charge du corps d’un patient décédé du Covid-19. S’il était décédé à son domicile, son corps devait être placé dans une housse mortuaire étanche qui ne pouvait plus être ouverte, avant d’être transféré en chambre funéraire.
Les proches ne pouvaient donc pas voir son corps au moment de la fermeture du cercueil, pour permettre une mise en bière rapide. Mais les dérogations funéraires prises par le gouvernement, ce 28 mars, reviennent aussi sur ce point.
La mise en bière sur le lieu de décès n’est désormais plus obligatoire, la famille peut donc voir le visage du défunt, à un mètre de distance et sur une très courte durée.
Aider le personnel des pompes funèbres
Pour faciliter le travail des pompes funèbres qui appellent à l’aide, et leur faire gagner un temps précieux, les déclarations préalables pour transporter des corps avant et après la mise en bière sont remises à plus tard et les autorisations de fermeture de cercueil et d’inhumation pourront se faire de manière dématérialisée.
Le ministère de l’Intérieur a aussi annoncé que les personnels des pompes funèbres seraient inscrits sur la liste des « bénéficiaires prioritaires des personnels protégés ».
Prise en charge d’une personne morte du Covid-19
Les intentions apportées aux défunts sont également restreintes. Les soins de conservation usuels ou de thanatopraxie ne peuvent pas être pratiqués durant le confinement. De même que les toilettes rituelles, juive ou musulmane, ne sont plus possibles.
On ignore encore quelle est la contagiosité de ces corps de malades, et le secteur des pompes funèbres réclame des informations à ce sujet.
- De très jeunes enfants et adolescents meurent après avoir été diagnostiqués positifs au Covid-19
- Covid-19 : un horticulteur fleurit les tombes avec sa marchandise invendue
Source: Lire L’Article Complet