Comment les développeurs de « Stray » ont créé un chat plus vrai que nature

  • Dans Stray, sacré Meilleur jeu vidéo indépendant de l’année aux derniers Game Awards, on incarne un chat plus vrai que nature, dans un monde cyberpunk.
  • Pour créer un chat le plus réaliste possible, l’équipe de BlueTwelve Studio n’a pas utilisé la motion capture. Elle a tout fait « à la main », en observant des chats.
  • « C’est un animal très connu, il y a des tas de propriétaires de chats, explique le producteur du jeu, Swann Martin-Raget. Tous sont experts, ils connaissent leurs compagnons par cœur. Ça exigeait, pour nous, un niveau de fidélité très élevé. »

Quiconque a joué à Stray, sacré Meilleur jeu vidéo indépendant de l’année aux Game Awards, a forcément été épaté par la manière dont se comporte le héros. Ce chat errant, à qui le joueur fait vivre les aventures les plus folles, a tout d’un véritable matou. Sa façon de se mouvoir dans ce monde cyberpunk, ses réactions, ses petites bêtises… Tout, chez ce félin, rappelle les vrais. Comment, chez BlueTwelve Studio, le studio de Montpellier (Hérault) qui a développé le jeu, a-t-on fait pour que ce chat soit plus vrai que nature ?

« Il y a une chose, surtout, que l’on n’a pas faite, c’est utiliser la motion capture », confie à 20 Minutes Swann Martin-Raget, le producteur de Stray. Pas question, pour les développeurs, d’équiper des chats de combinaisons bardées de capteurs, pour reproduire le plus fidèlement possible leurs mouvements sur un ordinateur. « On sait que ça existe, il y a des entreprises qui le font, avec des chats, mais on a décidé de ne pas utiliser cette technique, poursuit-il. On a beaucoup de situations, dans le jeu, qui auraient été trop dangereuses. Ça aurait été compliqué de demander à un chat de les reproduire. »

Le héros de Stray.

« Le plus gros challenge, ce fut pour les simples déplacements et les sauts du chat »

Pour Stray, tout a été fait « à la main ». Pour donner vie à leur héros poilu, l’équipe de BlueTwelve Studio a visionné des tas de vidéos de chats, sur Internet. « On a l’impression qu’Internet a été inventé pour ça, alors on avait beaucoup, beaucoup de choses pour nous inspirer ! », sourit Swann Martin-Raget. Mais surtout, le studio a beaucoup observé, au quotidien, Oscar et Jun, deux chats adoptés par deux membres de l’équipe. Un sphynx et un chat de gouttière roux, trop mignons. « Tous les jours, ils viennent au studio, poursuit le producteur de Stray. Evidemment, c’était très utile, pour nous, de les avoir tout le temps sous les yeux. Et puis, on est tous, de toute façon, complètement immergé dans leur univers, puisque 80 % de l’équipe a au moins un chat à la maison ! C’est important, bien sûr, quand on cherche à créer un chat le plus réaliste possible, dans un jeu vidéo. »

Au début du développement du jeu, l’équipe montpelliéraine a dressé une longue liste de mouvements et de comportements inhérents aux félins qu’elle souhaite voir apparaître dans le jeu. Faire ses griffes sur un canapé, faire tout tomber, tout le temps, mettre sa truffe partout… Avant de s’atteler à les reproduire le plus fidèlement possible. « Le plus gros challenge, ce fut pour les simples déplacements et les sauts du chat, assure le producteur de Stray. Nous voulions quelque chose de crédible. Rémi, notre programmeur, et Miko, l’animateur, ont passé un temps extrêmement long à travailler, pour que ce soit crédible. Ce fut beaucoup d’essais, beaucoup d’erreurs… Et beaucoup de playtests. On a fait jouer des gens, pour voir leurs réactions. Ce fut un travail de très longue haleine. »

Car, pour l’équipe de Stray, pour que ce soit réussi, il fallait que ce soit le plus réaliste possible, au niveau des mouvements du matou. « Bien sûr ! Notre héros est un chat tout à fait normal, explique Swann Martin-Raget. Il n’a pas de superpouvoirs, il ne vole pas, il ne tire pas de lasers avec ses yeux… C’est un animal très connu, il y a des tas de propriétaires de chats. Tous sont des experts, ils connaissent tous leurs compagnons par cœur. Ça exigeait, pour nous, un niveau de fidélité très élevé. » Et la meilleure récompense, pour l’équipe, ce sont toutes ses vidéos publiées sur les réseaux sociaux de propriétaires, qui ont filmé leurs chats en train de réagir au comportement du héros de Stray. « On se dit qu’on a réussi notre pari », se réjouit le producteur du jeu.

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