Coma artificiel : qu’est-ce que c’est et comment se passe la phase de réveil ?

Le coma artificiel est un état de sédation profonde provoqué par le médecin afin de mettre le corps au repos. Explications.

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Coma artificiel : de quoi s’agit-il exactement ?

Coma artificiel : définition. Le coma artificiel se définit comme une sédation profonde, volontairement provoquée par un médecin.  » Le coma artificiel est comparable à un sommeil profond ou à une anesthésie générale  » précise le Dr. Daniel Carbognani, médecin anesthésiste et réanimateur. La Société française d’anesthésie-réanimation parle aussi de  » sédation-analgésie « . Le coma artificiel se distingue du coma naturel qui survient de façon involontaire.

À savoir. Le patient placé en coma artificiel n’a aucune sensation nociceptive (comprendre : il ne ressent ni la chaleur, ni la douleur), ses muscles sont totalement détendus, il ne voit pas, il n’entend pas, il ne sent pas…

Coma artificiel : à quoi ça sert ?  » Placer un patient en coma artificiel, c’est une manière  » d’acheter du temps  » : il s’agit de mettre le corps au repos pour lui permettre de récupérer plus rapidement, de se régénérer. « 

À savoir.  » Le patient placé en coma artificiel est totalement dépendant des médecins, des infirmiers… précise le Dr. Carbognani. Par exemple : il ne peut pas manger (on l’alimente à l’aide d’une sonde ou d’un cathéter) ; il ne peut pas non plus respirer correctement de façon autonome (d’où la nécessité d’une respiration sous ventilation artificielle). « 

Coma artificiel : dans quels cas est-il nécessaire ?

À savoir.  » Placer un patient en coma artificiel n’est pas une décision qui se prend à la légère : cela signifie que le patient n’est plus en mesure d’assumer seul ses fonctions corporelles (manger, respirer…) et qu’il a besoin de temps pour se régénérer  » note le Dr. Carbognani.

Un patient peut notamment être placé en coma artificiel dans le cadre de :

  • Une grave infection, par exemple un choc septique : il s’agit d’une défaillance circulatoire aiguë qui se manifeste à travers une hypotension artérielle persistante (comprendre : une diminution brutale de la tension artérielle).
  • Un traumatisme, par exemple en cas d’accident de la route : «  le patient peut être placé en coma artificiel dans le véhicule du SAMU afin d’être plus facilement transportable  » explique le spécialiste.
  • Un arrêt cardiaque,
  • Un accident vasculaire cérébral (AVC), une hémorragie cérébrale ou une rupture d’anévrisme.

Coma artificiel : comment ça se passe ? Le coma artificiel est induit par plusieurs médicaments, administrés par voie intraveineuse par le médecin réanimateur ou anesthésiste réanimateur.  » Cela inclut notamment des hypnotiques (benzodiazépines), des sédatifs (propofol) et des dérivés de la morphine (puissants antalgiques), administrés en continu par une seringue électrique  » développe le médecin.

Coma artificiel : comment se déroule le réveil ?

À savoir.  » Les médecins s’efforcent de mettre en place un coma artificiel le plus court possible  » explique le Dr. Carbognani. Sa durée dépend toutefois de sa cause.

Avant de réveiller un patient sous coma artificiel, des tests de réveil sont réalisés :  » on diminue progressivement la quantité de médicaments apportés au patient, on réduit la sédation et on observe comment il réagit : certains patients peuvent se sentir désorientés et devenir très agités. Cette phase de réveil est difficile et nécessite une surveillance importante.  » Des tests de motricité sont réalisés, et un sevrage progressif de la ventilation artificielle est mis en place.

Coma artificiel : quelles sont les complications possible ? Les complications possibles du coma artificiel sont surtout liées à l’immobilité du patient pendant une longue période. On peut alors observer :

  • Des troubles articulaires (surtout au niveau des genoux, des hanches et des épaules) comme des capsulites – il s’agit d’une inflammation de la capsule articulaire, l’enveloppe fibreuse qui recouvre et protège l’articulation.
  • Des troubles musculaires et neuromusculaires : «  ils correspondent à une atteinte des muscles et à une atrophie des nerfs : on parle de neuromyopathie de réanimation  » explique le médecin anesthésiste réanimateur.
  • Des escarres : il s’agit d’une nécrose de la peau et des tissus profonds.

À savoir. «  L’atrophie musculaire chez la personne en coma artificiel est prévenue à l’aide d’une alimentation suffisamment calorique, administrée par voie intraveineuse ou à l’aide d’une sonde nasale  » explique le Dr. Carbognani.

Merci au Dr. Daniel Carbognani, médecin anesthésiste réanimateur à la clinique Saint-Pierre de Perpignan (groupe ELSAN).

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