Christophe, le dandy de la chanson française, est mort

Il avait commencé yé-yé avec un cri : « Aline pour qu’elle revienne ». Puis était devenu un artiste dandy branché. Christophe, le légendaire chanteur des « Mots bleus » est décédé à l’âge de 74 ans des suites « d’un emphysème », maladie pulmonaire, a indiqué à l’Agence France-Presse Véronique Bevilacqua, son épouse. Le 29 mars, on apprenait qu’il avait été placé en réanimation dans un hôpital parisien. Transféré quelques jours plus tard au CHRU de Brest, il y est mort ce jeudi 16 avril dans la soirée.

Résumer Daniel Bevilacqua, son vrai nom, en quelques lignes semble impossible. L’artiste était un objet chantant non identifié : passant par tous les styles, fuyant le star-system, alternant albums concepts et singles plus légers.

Succès fou

Les Français l’avaient découvert au milieu des années 1960 suppliant « Aline » de revenir, puis nous présentant ses « Marionnettes ». Le succès, en pleine vague yé-yé, avait été spectaculaire. Puis Christophe s’était éclipsé pour rejoindre le cirque Gruss. Il revient avec une moustache et un nouveau jeune parolier : Jean-Michel Jarre. Le duo fera merveille. En 1973, « Les Paradis perdus » obtient un succès d’estime. La déferlante arrivera un an plus tard : « Les Mots bleus » et « Senorita » deviennent des tubes. « Petite fille du soleil », sorti en single en 1975 poursuit dans la même veine. Le niveau d’exigence de Christophe monte crescendo, ses albums étant de plus en plus épurés. Les mélodies font mouche. Adepte du contre-pied, le chanteur multiplie en single des airs plus populaires : « Dolce Vita » (1977), « Succès fou » (1983) ou « Ne raccroche pas » (1985) évoquant Stéphanie de Monaco.

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Attiré par le jeu et les belles motos, Christophe ralentit le rythme à partir des années 1990. Ce que sa voix perdit en puissance, elle gagna en fragilité et en émotion. Avant l’épidémie de Covid-19, il devait remonter sur scène au Grand Rex pour chanter ses tubes (il avait coutume de dire que son meilleur titre reste « Aline »), mais aussi ses chansons les plus personnelles comme la sublime « Un peu menteur », la transcendante « Minuit boulevard », l’étourdissante « Le Dernier des Bevilacqua » et une qui résonne différemment ce jour : « Les paradis perdus ».

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