Chloroquine : ce qu'il faut savoir sur ce possible traitement du coronavirus
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La communauté médicale et scientifique s’agite autour de la chloroquine, un médicament qui pourrait aider à faire disparaître le coronavirus chez les personnes infectées. Le point sur ce que l’on sait aujourd’hui.
Disponible, peu couteux… Le médicament dont tout le monde parle vient finalement d’intégrer ce lundi l’essai clinique européen de grande ampleur baptisé Discovery. Mais que sait-on de la chloroquine ?
Chloroquine : comment se déroulent les essais cliniques ?
À partir de ce lundi 16 mars, quatre traitements vont être testés sur 3200 patients atteints par le Covid-19. Tous seront recrutés sur la base du volontariat, et près de 800 patients français hospitalisés à Lyon, Paris, Lille, Strasbourg et Nantes pourront en bénéficier. Au total, cinq molécules seront testées et les tout premiers résultats sont attendus sous deux semaines.
Chloroquine : un médicament déjà disponible
La chloroquine et l’hydroxychloroquine (médicament analogue) sont déjà sur le marché, sous les noms commerciaux de Nivaquine et de Plaquenil (respectivement à 4,55 et 4,17€ la boîte). Ces médicaments sont utilisés pour traiter le paludisme et certaines maladies auto-immunes (comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde). Ils existent depuis des dizaines d’années (la nivaquine a été commercialisée en France à la fin des années 1940) et on les connaît donc bien. Leur utilisation possible dans le cadre de l’épidémie actuelle de CoViD-19 fait partie d’une stratégie dite « de repositionnement de molécule », quand on utilise pour une autre maladie un médicament déjà existant.
La chloroquine a montré de bons résultats sur des malades du Covid-19
Une étude chinoise menée dans plus de 10 hôpitaux a montré « que le phosphate de chloroquine était plus efficace que le traitement reçu par le groupe comparatif pour contenir l’évolution de la pneumonie, pour améliorer l’état des poumons, pour que le patient redevienne négatif au virus et pour raccourcir la durée de la maladie ». Le gouvernement chinois a inscrit la chloroquine dans son arsenal thérapeutique contre l’infection.
Prenant exemple sur cette étude, une équipe française en a réalisé une autre sur 24 patients infectés. Mené à l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille par le Pr Didier Raoult (qui fait partie du comité scientifique qui conseille actuellement le gouvernement), cette étude donne des résultats très encourageants. Dans une vidéo datée du lundi 16 mars (destinée à un public médical), le Pr Raoult indique que « au bout de 6 jours, il y a 90% qui sont porteurs du virus (parmi ceux qui n’ont pas reçu d’hydroxychloroquine, NDLR) et chez ceux qui ont reçu du Plaquenil, au bout de 6 jours, il n’y a plus que 25% qui sont porteurs ». Le Pr Raoult ajoute que « quand on a associé l’hydroxychloroquine avec l’azithromycine (un antibiotique destiné à protéger des complications bactériennes entre autres, NDLR), on a une diminution spectaculaire du nombre de positifs. Or, tous ceux qui meurent, meurent avec le virus, donc le fait de ne plus avoir le virus, ça change le pronostic ». Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, a annoncé que les essais allaient être étendus à un plus grand nombre de patients.
Efficacité de la chloroquine : les résultats des tests sont sujet à caution
Cependant ces études sont très peu détaillées : dans l’étude chinoise, on ne sait pas quel était le traitement comparatif, il n’y a pas de groupe placebo dans l’étude française, laquelle a été menée sur seulement 24 patients (ce qui est très peu). Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour faire les choses dans les règles.
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) n’a pas retenu la chloroquine dans la liste des traitements prioritaires à évaluer mais le signale tout de même dans sa liste de médicaments en cours de test.
Chloroquine : quelles sont les contre-indications ?
Des interactions médicamenteuses existent avec les traitements utilisés chez les patients en réanimation, ce qui empêche de fait de l’utiliser dans les cas les plus graves (dans l’état actuel des connaissances). Par ailleurs, « la chloroquine présente des effets indésirables bien identifiés et s’avère hautement toxique en cas de surdosage (particulièrement chez les enfants). De plus, la dose toxique peut être atteinte rapidement », indique le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance, qui ajoute que « la chloroquine est contre-indiquée ou fortement déconseillée en cas de : diabète, épilepsie, maladies cardiaques (insuffisance cardiaque, infarctus, arythmie, allongement congénital du QTc), maladie de Parkinson, porphyrie, déficit en G6PD, rétinopathie (ou autre maladie chronique de l’œil), troubles de la kaliémie ou de la magnésémie. » De plus, elle « ne doit pas être utilisée pendant la grossesse (ni l’allaitement, NDLR) sans avis médical. » Le RFCRPV présente l’ensemble des effets indésirables sur son site.
Sources : AFP, le Quotidien du médecin, le Quotidien du Pharmacien.
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