Ces poisons du quotidien à bannir de nos maisons
Ce n’est pas parce qu’un produit est autorisé à la vente qu’il n’est pas dangereux. « Beaucoup d’objets d’usage courant, anodins en apparence, contiennent des molécules chimiques dont les effets sont inquiétants », assure le Pr Jean-François Narbonne, toxicologue, auteur de Sang pour sang toxique (éd. Thierry Souccar). Ils agressent nos muqueuses, s’accumulent dans le corps et participent à la longue à l’apparition de maladies, parfois graves.
Inutile, pour autant, de tomber dans la paranoïa. On peut assainir son environnement en faisant la chasse aux produits les plus à risques. Notre liste noire des objets à proscrire, dans l’état actuel des connaissances.
- Les dentifrices et bains de bouche au triclosan
Ce puissant agent antibactérien est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, qui dérègle notamment le fonctionnement de la glande thyroïde. Une étude récente de l’Institut national pour la recherche médicale (Inserm) suggère qu’il induit aussi des troubles du comportement chez les enfants.
Son usage est limité en Europe depuis 2017, mais on le trouve encore dans certains dentifrices, bains de bouche, gels douche et déodorants. Scrutez les étiquettes en magasin pour acheter des produits qui en sont exempts.
- Les poêles antiadhésives au PTFE (téflon)
Elles permettent de cuisiner sans matière grasse, mais leur revêtement renferme des composés perfluorés (les fameux PFOA) qui sont considérés comme cancérigènes. A basse température, ces derniers sont inoffensifs. Mais au-delà de 250°C, ils se dégradent et migrent vers les aliments, surtout si la poêle est rayée. Préférez la fonte ou la céramique.
- Les vieilles boites en plastique
Elles peuvent contenir du bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien susceptible de contaminer les aliments. Une fois ingéré, « il est capable de mimer l’activité des œstrogènes fabriqués naturellement par l’organisme, explique le Pr Narbonne. De faibles quantités de BPA peuvent se révéler néfastes aux systèmes reproductif, neurologique et immunitaire ».
D’où une augmentation possible du risque de diabète ou de cancer du sein. Retournez toutes vos boites et regardez le chiffre indiqué dans le triangle de recyclage. Par mesure de précaution, ne conservez que celles qui affichent le chiffre 2, 4 ou 5. Les autres sont à risque.
- Le papier d’aluminium
Il peut libérer des particules métalliques toxiques pour le cerveau. A bannir donc de votre cuisine. Pour vos papillotes, optez pour du papier sulfurisé, surtout si vous y ajoutez du citron car l’acidité accroît la toxicité de l’aluminium chauffé.
- Les canapés et fauteuils en tissu ignifugés
La plupart sont traités avec des composés retardateurs de flamme perfluorés, souvent à base de brome, qui détraquent le système hormonal. En perturbant le développement du système nerveux, ils seraient aussi à l’origine de nombreux cas d’autisme, d’hyperactivité ou de déficit de l’attention chez l’enfant.
Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes car il a été prouvé que ces toxiques traversaient la barrière placentaire.
- Les meubles en bois agglomérés et parquets stratifiés
Leurs particules de bois sont très souvent collées entre elles avec des résines d’urée formaldéhyde qui affectent les yeux et les voies respiratoires. Avant d’acheter un meuble, lisez scrupuleusement son étiquette COV (composés organiques volatils), qui deviendra bientôt obligatoire pour l’ameublement comme pour les produits de construction et de décoration (peintures, sols…).
Certains fabricants propose déjà cette information en indiquant la quantité d’émissions nuisibles. Comparez les produits. Ceux en bois brut non traité, en verre ou en métal sont inoffensifs.
- Les rideaux de douche et tapis antidérapants en vinyle
Leurs agents plastifiants comportent des phtalates dangereux pour le cerveau et le système reproducteur. Chez la petite fille, ces substances induisent une puberté précoce. Et chez les jeunes garçons, elles contrarient le développement des testicules en inhibant la production de testostérone, l’hormone sexuelle masculine.
Sans compter les risques de malformations fœtales suite à une exposition régulière de la mère durant la grossesse. Débarrassez-vous en donc au plus vite.
- Les imprimantes laser
La polémique n’est pas tranchée mais plusieurs études scientifiques semblent montrer qu’elles dégagent des particules ultrafines de papier, mais aussi de silicium, de brome et de chrome qui peuvent s’incruster dans les poumons.
Selon l’Institut de recherche des matériaux de Berlin, ces minuscules poussières sont à l’origine de maux de tête, de difficultés respiratoires et de troubles cardiaques. Aérez deux fois par jour la pièce où se trouve votre imprimante.
- Les bougies parfumées
Elles embaument agréablement la maison mais 95% d’entre elles se composent de produits de synthèse qui polluent l’air intérieur, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). En brûlant, elles dégagent du benzène et du formaldéhyde, qui irritent les voies respiratoires et peuvent provoquer des crises d’asthme chez les personnes allergiques.
Inhalées à haute dose, ces substances augmentent aussi le risque de cancer de la gorge. Les bâtons d’encens sont à limiter pour les mêmes raisons. Boutez-les hors de votre domicile ou aérez au moins 15 minutes après chaque utilisation.
- Les sprays assainissants aux huiles essentielles
On les juge inoffensifs puisqu’ils vaporisent des composés naturels. Mais comme l’a montré une enquête de 60 millions de consommateurs (juin 2018), beaucoup émettent des COV en quantités parfois élevées. De plus, certaines huiles essentielles diffusées par ces produits sont irritantes et allergisantes, en particulier celles renfermant du limonène, du géraniol et du linalol.
En pensant vous faire du bien, vous vous intoxiquez donc. Mieux vaut abandonner ces aérosols et aérer généreusement son domicile pour renouveler l’air intérieur et chasser les mauvaises odeurs.
- Les vêtements infroissables
Leur tissu synthétique émet du formaldéhyde, un composé organique volatil nocif pour la santé. Outre les irritations oculaires et respiratoires qu’il engendre, il crée des sensibilisations allergiques susceptibles de dégénérer en crises d’asthme. Depuis 2004, ce gaz est en outre considéré comme un « cancérogène avéré pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ).
Les T-shirt et sweatshirts ornés de dessins ou d’inscriptions collés libèrent également des phtalates, tout comme les jouets et objets de décoration fantaisie en polychhlorure de vinyle (PVC).
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