Ces lieux touchants et pittoresques qu'on croirait tout droit sortis d’un film de Wes Anderson

Et si, pour surmonter le contexte actuel, on s’évadait dans un décor de cinéma ? C’est le défi proposé par le guide photo Accidentally Wes Anderson, qui recense les endroits rappelant l’univers poétique du cinéaste texan.

Si les noms Tenenbaum, capitaine Zissou et Monsieur Gustave vous évoquent automatiquement quelque chose, vous appartenez sans aucune doute à la communauté des «andersonites», ces fans inconditionnels du réalisateur Wes Anderson. C’est le cas du New-yorkais Wally Koval. Avec la complicité de sa compagne Amanda, il lance en 2017 le compte Instagram Accidentally Wes Anderson, un condensé de photographies de lieux inédits repérés sur Internet, tous semblables à l’esthétique acidulée, symétrique et délicieusement kitsch du cinéaste.

En vidéo, « The French Dispatch », la bande-annonce

Dès la création de cette page, le succès est immédiat. Les contributeurs et les abonnés (1,5 millions aujourd’hui) affluent, au point de faire naître trois ans plus tard un guide photo éponyme, traduit et disponible en français depuis le 7 avril 2021 aux éditions EPA (1).

Conçu dans «esprit d’aventure et d’exploration», l’ouvrage nous embarque vers 200 destinations, toutes les plus féériques et exceptionnelles les unes des autres, d’une caserne de pompiers rose bonbon au Texas en passant par un hôtel lové dans un virage des Alpes suisses, un téléphérique allemand ou encore un fort indien. Le tout est commenté par des anecdotes historiques et cocasses à chaque arrêt sur image.

Tout voyage littéraire commence par la couverture. Ici, elle met en scène l’hôtel Belvédère qui possède la particularité d’être niché sur une route serpentant les Alpes suisses, plus précisément le col de la Furka. Désormais fermé au public à la suite d’un déclin touristique, cet établissement était réputé pour sa vue sur les plis gelés du glacier du Rhône. Un certain 007 incarné par Sean Connery, l’a même frôlé de peu lors d’une course-poursuite tournée pour le film Goldfinger en 1965.

En France comme aux États-Unis, la couleur rouge vermillon est d’usage pour désigner tout ce qui touche de près ou de loin aux pompiers. Les habitants de Marfa, une petite ville texane, ont dérogé à cette règle tacite en offrant une peinture rose bonbon à la devanture de leur caserne. Cette teinte douce, si chère au cœur de Wes Anderson, témoigne de la profonde bienveillance et de l’entraide de ce service composé de 17 pompiers, tous volontaires.

À Wangrell, ville de 3000 âmes, le déplacement au bureau de poste vaut le détour. Pour réchauffer l’ambiance un brin austère des lieux, la municipalité a fait appel en 1943, en partenariat avec l’association The Alaskan Art Project, à un couple new-yorkais, Austin Mecklem et Marianne Greer Appel, pour leur demander de réaliser une peinture murale aux couleurs locales. Le résultat, livré après un périple de 5600 kilomètres, représente le port de la ville et la côte sauvage des alentours. De quoi apaiser les plus impatients dans la file d’attente.

Quitte à rêver et si on s’envoyait en l’air ? C’est l’objectif des montagnes russes. Au Japon, quelques rares modèles en bois ont proposé pendant longtemps des descentes vertigineuses au grand public. Celle du White Cyclone, situé dans le Nagashima Spa Land à Kuwana, offrait une belle montée de 42,4 mètres. En 2019, ce dernier a laissé place à un nouveau parcours plus grand et avec une structure en acier. De quoi rassurer les amateurs de sensations fortes mais pas les nostalgiques de parcs d’attractions vintage.

Si aucun de ces endroits n’a encore été utilisé pour les besoins du tournage des films du réalisateur, soyez-en sûr, le principal intéressé a bien l’intention d’y remédier. Il le confirme d’ailleurs avec malice dans la préface du livre : «Je comprends désormais ce qu’être moi « accidentellement » signifie». Alors après New York, Jodhpur et récemment Angoulême, décor central de The French Dispatch sorti le 27 octobre dernier, où posera-t-il prochainement sa caméra ? Et vous, la vôtre ?

(1) Accidentally Wes Anderson, par Wally Koval, publié aux éditions EPA, 368 pages, 35€.

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