Ce qu’il se passe dans le corps quand on arrête le sel

  • Le manque de sel entraîne une déshydratation
  • Un risque de crampes musculaires accru
  • Un régime pauvre en sel est mauvais pour le coeur
  • Consommation de sel : tout est une question d’équilibre

L’excès de sel est mauvais pour la santé. Hypertension, ostéoporose, rétention d’eau : le sel – en grandes quantités – pourrait être responsable de nombreux maux. Au point que certaines personnes ont diabolisé ce nutriment pourtant essentiel à notre corps. 

« Le sodium et le chlorure qui composent le sel sont des minéraux qui participent à la transmission des signaux nerveux ou encore à la contraction musculaire”, explique pour commencer Mélissa Ankri, micronutritionniste à Paris.

Ainsi, assez logiquement, en supprimant le sel de son alimentation, on s’expose son organisme à différents maux allant de la déshydratation à des pathologies chroniques graves. 

Pour rappel, l’Anses recommande une consommation de 8g par jour pour les hommes et 6,5g pour les femmes. Les données officielles récentes montrent qu’en moyenne, la consommation journalière de sel est légèrement supérieure aux recommandations. 

L’OMS préconise une consommation de 5g de sel par jour pour combler les besoins d’un adulte. Et elle ne doit cependant pas être inférieure à 2g/jour.

Le manque de sel entraîne une déshydratation

Notre experte alerte d’emblée : se passer complètement de sel expose à des risques accrus de déshydratation. 

« Le chlorure de sodium régule l’équilibre hydrique, c’est-à-dire que son rôle est de maintenir l’eau à l’intérieur du corps afin qu’on ne l’élimine pas totalement par les urines. Il retient l’eau dans les tissus. En le supprimant totalement on est vite déshydraté », précise la nutritionniste.

Et qui dit déshydratation dit potentiellement céphalées, vertiges ou encore chute de la tension artérielle due à une insuffisance du volume sanguin.

Un risque de crampes musculaires accru

Et ce n’est pas tout, la déshydratation due au manque de sel peut entraîner des crampes musculaires, notamment chez les personnes pratiquant une activité sportive régulière.

“Lorsqu’on transpire beaucoup il va y avoir une fuite de sel non seulement par l’appareil urinaire mais aussi par la transpiration”, explique l’experte. 

Sans compter que l’effort physique génère de l’acide lactique qui serait lui aussi responsable de générer des crampes, des douleurs musculaires voire des brûlures.

Pour éviter ces désagréments, Mélissa Ankri recommande d’ailleurs – outre le fait de maintenir sa consommation en sel au quotidien- de boire une boisson légèrement salée pendant et après l’effort.

Un régime pauvre en sel est mauvais pour le coeur 

Sur le long terme, l’arrêt du sel peut avoir des conséquences délétères sur le cœur. « Le sodium va permettre de déclencher la contraction de toutes les cellules musculaires notamment du cœur. Par conséquent, une carence en sodium affaibli la contraction musculaire cardiaque« , alerte la micronutritionniste.

Une étude datant de 2016 publiée dans The Lancet, qui se focalisait sur le lien entre  « absence de consommation de sel » et « risque de maladies cardiaques » – sur un panel de 130 000 personnes – montrait que ceux qui consomment trop peu de sel ont un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires. Selon les résultats de cette étude, les personnes qui mangent du sel (5 grammes par jour) ont un risque de faire un AVC ou une crise cardiaque bien inférieur à celles qui n’en consomment pas du tout.

Consommation de sel : tout est une question d’équilibre

Vous l’aurez compris, il est inutile de bannir le sel de son alimentation – sauf en cas de recommandations médicales car certaines pathologies nécessitent un régime pauvre en sel – tout est une question d’équilibre.

Pour gérer sa consommation de sel au quotidien, il ne suffit pas d’avoir la main légère sur le sel quand on cuisine ou quand on assaisonne nos plats avant dégustation. Il est impératif de tenir compte de la teneur en sel des aliments que l’on achète, notamment des plats préparés des aliments transformés : “charcuteries très riches en sels nitrés, fromages à pâtes persillée, bouillon cube”, liste Mélissa Ankri.

N’oubliez pas non plus de consommer des légumes riches en potassium. Ce minéral permet de “rééquilibrer la balance avec le sodium”. 

Pour rehausser le goût de vos plats, sans pour autant forcer sur le sel, on peut se tourner sur les épices. “Poivre, paprika, curcuma, cumin, ail, persil, oignons, herbes de Provence sont idéals contrebalancer le goût du sel”, détaille la micronutritionniste.

Pour rappel, une trop forte consommation en sel augmente le risque de forte pression artérielle, d’ostéoporose et de risques cardio-vasculaires. À l’inverse, adopter un régime sans sel ou pauvre en sel est déconseillé quand ce n’est pas sur prescription d’un médecin et dans le cadre d’un traitement bien particulier.

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