Ce qu’il se passe dans le corps quand on arrête de manger du chocolat

  • Sérotonine, antioxydants : tout ce que le chocolat nous apporte
  • Meilleur confort digestif, perte de poids et maux de tête atténués
  • Des pics de glycémie domptés et des bienfaits notés
  • L’aliment qui nous veut du bien, à consommer avec modération

Les Français.es aiment le chocolat, c’est incontestable. Selon les chiffres de 2021 du Syndicat du chocolat, la consommation moyenne dans l’Hexagone est de 13,2 kg par an et par foyer. 

Noir, au lait, blanc, fourré, aux fruits… Il se décline dans d’innombrables recettes qui font sa popularité en dessert ou au goûter. Une passion telle que certain.es se qualifient même d’ »addict.es » au chocolat, dans la même veine que les accros au fromage. 

Et s’il est si difficile de résister à l’appel d’un (ou plusieurs) de ses carré(s), s’en détacher semble l’être encore plus. Mais alors, que se passe-t-il dans le corps quand on arrête de manger du chocolat ? 

Sérotonine, antioxydants : tout ce que le chocolat nous apporte 

“Si le chocolat est un confort food connu, il ne faut pas oublier qu’il a des qualités nutritionnelles”, commence Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste. 

Le chocolat noir nous aide à fabriquer de la sérotonine, qui est très importante dans notre équilibre émotionnel et dans la réduction des mouvements d’humeur et de compulsivité”, explicite-t-elle. 

Des qualités plébiscitées chez nous, puisque – toujours selon la Syndicat du chocolat – « les Français.es se distinguent par une propension à consommer plus de chocolat noir que le reste de l’Europe (30% contre 5% en moyenne en Europe) ».

Également vanté pour ses qualités antioxydantes (qui agissent contre le vieillissement et l’altération cellulaire), le chocolat noir tient ses bienfaits de sa forte teneur en cacao. Seulement, si l’on arrête d’en consommer, perd-t-on de ces bénéfices ? 

Non, répond l’experte. “Il faudrait être dans une consommation excessive pour ressentir des effets négatifs sur l’humeur. Si l’on a une relation saine avec, on ne notera aucune différence de ce côté-là”, assure-t-elle. 

Meilleur confort digestif, perte de poids et maux de tête atténués 

À l’inverse, si l’on décide de mettre en pause sa consommation de chocolat, certains effets positifs peuvent se faire sentir. Mais encore une fois, tout est question de quantité. 

“Si l’on a l’habitude de manger une demi plaquette tous les jours (notamment de chocolats sucrés types au lait, blanc ou fourrés, ndlr), arrêter va nous soulager de désagréments. Tous les produits gras augmentent le reflux et créent des brûlures d’estomac”, précise Dre Chicheportiche-Ayache. 

Au delà d’un meilleur confort digestif, une éventuelle perte de poids peut également être observée, puisqu’on retire un apport calorique important (et peu nutritif) quotidien. “C’est un apport qu’on ne conscientise pas forcément et qui risque de contribuer à une augmentation du poids et à toutes les complications métaboliques qu’on connaît autour de cette prise”, poursuit la médecin nutritionniste. 

Avant d’ajouter : « on peut également avoir un bénéfice à arrêter le chocolat quand on est migraineux« . 

En effet, si les mécanismes de la migraine ne sont pas tous compris, une étude de l’Université de San Diego, publiée en 2016 argue que « les migraineux ont plus de microbes transformateurs de nitrates dans la salive que les autres. Des nitrates qui se transforment en oxyde nitrique induisant des maux de tête ». Les nitrates se trouvent principalement dans « le chocolat, le vin et la viande transformée », ajoute Science Alert

« L’oxyde nitrique n’est pas entièrement mauvais, car il dilate nos vaisseaux sanguins et peut favoriser la santé cardiovasculaire en stimulant la circulation sanguine. Mais on pense que parfois cette dilatation et cette inflammation peuvent augmenter le risque de migraines », précise l’étude. 

Des pics de glycémie domptés et des bienfaits notés 

Mais ce n’est pas tant l’arrêt du cacao qui a des répercussions positives sur notre corps, c’est l’arrêt (plus ou moins important, selon la consommation) du sucre. Une nouvelle habitude alimentaire qui va réguler des pics de glycémie trop fréquents. 

“Ces apports en sucres rapides peuvent contribuer à l’irritabilité, aux sautes d’humeur, aux comportements compulsifs et aux fringales. Ces derniers diminueront ou disparaîtront si les comportements sont ajustés”, détaille Dre Chicheportiche-Ayache.

“Également, dans le cadre d’une alimentation déséquilibrée, nos apports en aliments à indice glycémique bas sont relativement bas et on aura tendance à être plus compulsif et à aller chercher les produits qui font du bien, qui apaisent. Le chocolat est souvent haut placé en terme de comfort food », poursuit-elle. 

L’aliment qui nous veut du bien, à consommer avec modération

Cependant, l’experte est formelle, si l’on a un comportement type « addictif » avec le chocolat, on peut s’en défaire.

« On ne peut pas être accro au chocolat, ce n’est pas un produit qui rend dépendant. Oui, le limiter ou l’arrêter, dans le cadre d’une consommation qui n’est pas liée au plaisir peut créer un sentiment de frustration, parce qu’il n’y a plus cet aliment qui comble un mal-être. Mais on ne ressentira pas de symptômes de manque », nuance la médecin nutritionniste.

Pour savoir si notre relation avec le chocolat est saine (et si elle a besoin, ou non, d’être ajustée), il faut questionner sa consommation. Est-ce qu’on est juste un gourmet et qu’on se fait plaisir avec ? Ou, est-ce qu’on prend les produits sucrés comme des régulateurs émotionnels ? Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une consommation consciente, de plaisir, mais d’une consommation de besoin, pour calmer une émotion négative. 

Ici, un accompagnement peut être nécéssaire. Ainsi, on pourra déjà « faire aller progressivement la personne vers un chocolat de meilleure qualité nutritionnelle, comme le chocolat noir », tout en proposant d’autres alternatives au confort alimentaire (regarder une série, faire une ballade, appeler un.e ami.e…). 

Mais généralement, arrêter de manger du chocolat n’a pas de réel intérêt si vous en êtes un.e fanatique. Car, cet aliment câlin, quand il est consommé avec modération, nous veut du bien. « À titre professionnel, je prescris toujours un carreau de chocolat au moment du goûter, y compris dans des régimes amincissants, parce qu’il apporte beaucoup », confirme Dr Chicheportiche-Ayache.

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