Cancer du sein : bientôt un dépistage sur le bout des doigts ?

En 2021, 2,7 millions de femmes ont participé au dépistage organisé du cancer du sein. Des chiffres bons, mais qui pourraient être meilleurs si les techniques traditionnelles de diagnostic n’étaient pas si redoutées. Des chercheur.euse.s travaillent donc sans cesse au développement de techniques moins invasives que la mammographie ou la biopsie.

Justement, une équipe de scientifiques britanniques de l’Université de Sheffield Hallam assure avoir trouvé le moyen de dépister le cancer du sein… au bout des doigts. Fonctionnant comme un frottis, ce test permettrait de détecter son type et son stade avec une précision de 98 %. Les résultats de leur recherche ont été publiés le 1 février 2023 dans la revue Scientific Reports.

« Cette nouvelle technique est encore à un stade précoce de son développement, mais les résultats sont très prometteurs (…) Le fait que la technique ne nécessite que des frottis du bout des doigts, faciles à transporter et à réaliser, peut également rendre le dépistage et le diagnostic des seins plus accessibles », a déclaré Lynda Wyld, professeur d’oncologie chirurgicale à l’Université de Sheffield, dans un communiqué.

Des biomarqueurs présents dans la sueur

Encore jamais utilisée dans le cadre du dépistage du cancer du sein, la méthode porte un nom : la spectrométrie de masse par ionisation et désorption laser assistée par matrice. Ordinairement, les scientifiques s’en servent pour cartographier des médicaments ou des molécules biologiques dans des coupes de tissus.

Concrètement, il s’agit d’un frottis – qui consiste à prélever des cellules superficielles par frottement – effectué sur les dix doigts, afin d’étudier les biomarqueurs présents dans les dépôts de sueur. Ce frottis a été réalisé sur 15 femmes atteintes d’un cancer du sein bénin, précoce ou métastatique, au moment du diagnostic ou pendant le traitement actif.

S’ils prévoient d’approfondir les recherches sur un plus grand groupe de femmes, les chercheur.euse.s pensent qu’un tel test pourrait remplacer l’inconfortable mammographie.

« Si les résultats sont confirmés, la technique présente un grand potentiel à la fois pour le dépistage et le diagnostic du cancer du sein, mais aussi pour surveiller l’efficacité des traitements tels que la chimiothérapie. Cela permettrait potentiellement aux femmes d’éviter d’avoir des tomodensitogrammes corporels (images prises par un ordinateur et un appareil à rayons X, NDLR)réguliers », complète le professeur Wyld.

  • Île-de-France : à la rencontre du Camion d’Octobre Rose, en route pour des dépistages gratuits du cancer du sein
  • Cancer du sein : se faire dépister en quelques heures grâce à la « Journée Sein »

Source: Lire L’Article Complet