Bébé mort empoisonné dans une crèche : de nouveaux témoignages accablent le groupe People & Baby
Le terrible drame est survenu le mercredi 22 juin 2022. Une fillette de 11 mois est décédée empoisonnée après l’ingestion d’un produit toxique, du Destop WC, dans une crèche du groupe People & Baby.
L’employée mise en cause a reconnu avoir « aspergé, puis fait ingérer un produit caustique » au bébé car elle était « excédée par les pleurs de l’enfant ». Les aveux de l’agent petite enfance ont été communiqués par le parquet de Lyon vendredi 24 juin, puis relayés par 20 Minutes.
L’employée écrouée dès le samedi
Mercredi 22 juin 2022 au matin, un peu après 7h. Un père dépose sa fille de 11 mois dans sa crèche, dans le 3e arrondissement de Lyon. 15 minutes plus tard, les sapeurs pompiers sont appelés sur place. L’enfant est alors inconsciente.
La seule employée présente sur place, Myriam Jaouen, avoue quelques heures plus tard avoir empoisonné l’enfant car « elle n’arrivait pas à calmer ses pleurs. »
« Elle n’a aucun antécédent judiciaire ou psychiatrique », a précisé le parquet de Lyon, cité par Le Parisien.
Rien ne laissait présager qu’un tel événement puisse se produire ici.
Selon son avocat, Myriam Jaouen aurait agi sous le coup de la colère, elle « a de gros problèmes personnels notamment avec son petit ami. Elle était sans nouvelle de lui depuis plusieurs jours et elle n’a pas su se maîtriser. Il ne se passe pas une minute sans qu’elle regrette son geste ». « Ma cliente a conscience de la gravité de la situation », ajoute-t-il.
L’employée de 27 ans a été écrouée samedi 25 juin.
Une plainte quelques mois plus tôt
Quelques jours plus tard, alors que l’affaire a bouleversé tous les habitants de la ville, LyonMag révèle qu’une « plainte pour coups et blessures sur un enfant de 4 mois » avait déjà été déposée contre un autre établissement lyonnais du groupe (700 établissements en France, dont 32 dans le Rhône), le 9 décembre 2021 par des parents.
Émilie et Steeve Grégoire ont constaté des ecchymoses, des grosses traces rouges sur le visage de leur petite fille, Louise, en venant la chercher dans une des crèches de People and Baby à Lyon.
« Quinze jours après l’inscription de ma petite fille, la directrice et une des puéricultrices de la crèche, ont démissionné. J’ai déjà commencé à trouver ça bizarre. Puis quelques semaines plus tard, au moment de récupérer ma petite Louise, j’ai constaté qu’elle avait des ecchymoses et des griffures sur la joue« , explique la maman au Parisien.
Ça ressemblait à une gifle.
Quand elle demande des explications, les versions divergents : « L’une des encadrantes m’a dit qu’un enfant s’était assis sur elle, une autre qu’on l’avait mordu ». À 20 Minutes, Émilie a confié : « Ça ressemblait à une gifle ».
Après une conversation avec la directrice qui lui assure « qu’aucun membre de l’équipe n’avait pu frapper Louise », la mère d’enfant n’est pas convaincue. Elle retire son bébé de la crèche et porte plainte auprès de la brigade de protection des familles contre le groupe People and Baby.
Sans nouvelle pendant plusieurs mois, Émilie et Steeve Grégoire abandonnent la procédure. « Quand je vois la tournure qu’ont prise les choses, je regrette de ne pas m’être battue davantage. Cela aurait peut-être permis d’éviter le drame », a déploré la jeune maman.
« Très mauvaises conditions de travail »
LyonMag a aussi recueilli le témoignage de Leïla, une infirmière libérale, qui y avait placé sa fille d’aujourd’hui 7 mois, avant de la retirer et d’opter pour la crèche municipale.
Elle a été témoin de conditions de travail qui « se dégradaient ». « Les enfants pleuraient toute la journée, les employées semblaient à bout de nerfs et complètement dépassées », raconte cette femme au média local.
Sans en vouloir directement aux employés, elle dénonce la charge de travail imposée : « Ces filles sont victimes de très mauvaises conditions de travail : elles n’ont pas de salle de pause, elles bossent en flux tendu, on les presse et on leur demande d’être à la fois éducatrices, femmes de ménage, meneuses d’activités pédagogiques et surveillantes. »
Comme Orpea, mais au commencement de la vie.
Leïla évoque aussi le non respect des taux légaux d’encadrement. La loi limite à 5 le nombre d’enfants non-marchant par éducateur. Mais l’infirmière a constaté à plusieurs reprises dans sa crèche qu’il n’y avait qu’une seule employée pour gérer 15 petits enfants.
La jeune maman a ainsi comparé cette histoire au scandale dans certains Ehpad en France. People & Baby c’est « comme Orpea, mais au commencement de la vie ».
Le parquet de Lyon a précisé que pour le moment « seule l’employée est mise en cause. Aucune charge ne pèse sur l’entreprise nationale. La suite de l’instruction permettra de savoir si elle a ou non une part de responsabilité dans la mort de la fillette. »
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