Barbe à papa et train fantôme, « Killer Coaster » marie rires et frissons

  • La série « Killer Coaster » débarque ce vendredi sur Amazon Prime Video où l’on retrouve pour la première fois réunies Chloé Jouannet, sa mère Alexandra Lamy et sa tante Audrey Lamy.
  • Cette série de huit épisodes d’une trentaine de minutes se déroule au cœur d’une fête foraine, où le cadavre d’un homme est retrouvé dans un train fantôme.
  • Mêlant humour et horreur, la série est « un véritable mélange des genres », « un objet audiovisuel un peu hybride », a expliqué le réalisateur Nikola Lange à « 20 Minutes ».

Quand on pense à une fête foraine, viennent généralement en tête une douce odeur de pommes d’amour, des néons et des lumières éclatantes, des rires entremêlés de cris. Un sentiment de nostalgie s’y ajoute peut-être, tout comme la légèreté de l’enfance. Mais c’est une fête foraine beaucoup plus sombre et nettement moins insouciante qui réunit pour la première fois à l’écran la famille Lamy/Jouannet.

Ce vendredi, Amazon Prime Video met en ligne Killer Coaster, une série inédite en huit épisodes d’une trentaine de minutes. L’histoire se déroule en 1998, à Palavas-les-Flots. Sandrine Laplace (Alexandra Lamy), une contractuelle de la ville un poil maladroite qui se rêve grande enquêtrice, décide d’investiguer sur la mort d’un homme au cœur du train fantôme du Luna Park de la ville. La suspicion et la peur vont très vite gagner les esprits des forains, dont la forte en gueule Yvanne Poissonnet (Audrey Lamy) et l’évaporée Carmen Jimenez (Chloé Jouannet), la fille de son ennemi…

« On voulait montrer une autre variation de la fête foraine. On la connaît moins quand elle est fermée de jour ou la nuit quand il n’y a plus rien d’allumé, un endroit en réalité un peu lugubre parce que toute cette joie s’est évaporée. Il fallait qu’on retranscrive ça à l’écran en lui donnant un aspect menaçant », explique à 20 Minutes le réalisateur Nikola Lange. L’horreur s’invite donc à la fête, tout comme le thriller. Mais Killer Coaster est aussi une série qui fait la part belle à l’humour et s’amuse à brouiller les pistes et mélanger les genres.

« On voulait surprendre le spectateur »

A l’origine du projet, tout part de la volonté commune des trois actrices de travailler ensemble. Un trio que Nikola Lange connaît très bien, Chloé Jouannet, la fille d’Alexandra Lamy, ayant tenu le rôle principal de sa série précédente Derby Girl (France.tv Slash en 2020). Avec son coauteur Thomas Mansuy, ils imaginent pour elles cette histoire de disparition macabre dans une fête foraine. « C’était un processus plutôt simple parce qu’on savait pour qui on écrivait, on connaissait très bien les filles », dit-il, précisant avoir écrit les rôles sur mesure pour chacune. Sur la structure de la série, les deux créateurs partent sur une « formule whodunit » à laquelle ils allient l’humour, venant tous deux de la comédie. « On voulait surprendre le spectateur. On s’est d’abord échiné à écrire un thriller qui tienne la route puis on a mis les vannes après », développe-t-il.

Côté pile, il y a donc cette mort mystérieuse, la terreur qui s’insinue peu à peu et les soupçons qui assaillent les trois familles à la tête du Luna Park. S’agit-il d’un meurtre ? Un règlement de comptes ? Le tueur se cache-t-il parmi les forains ? On y retrouve les codes du slasher, une atmosphère pesante, des moments de tension, un tueur aux traits dissimulés et une paranoïa générale quant à son identité… Côté face, on bascule dans le domaine de la comédie, notamment avec des personnages hauts en couleur, que ce soit dans les looks très 90’s (mention spéciale au personnage de Carmen et ses make-up incroyables), que dans les personnalités. Comme la loufoque et maladroite Sandrine, qui multiplie les gaffes et débarque comme un extraterrestre dans le monde de la fête foraine. Ou encore la gouailleuse Yvanne qui dirige sa famille d’une main de fer et n’hésite pas longtemps avant de sortir la sulfateuse.

La série multiplie aussi les situations cocasses (une petite pensée pour la petite boule de poils Tyson), les vannes et l’humour potache. Un exercice d’équilibriste quand on s’inscrit en parallèle dans le thriller et l’horreur. « Le dosage de l’humour est toute la difficulté, reconnaît Nikola Lange. Pour être honnête, je pense qu’on a beaucoup bossé ça au montage où c’est plus simple d’enlever des vannes. Sur les derniers épisodes on en a volontairement coupé pour ne pas systématiquement casser l’émotion. On avait à cœur de tenir une réalité émotionnelle chez les personnages. C’est un équilibre très précaire. Tu peux être dans la parodie ou le pastiche à n’importe quel moment. »

« C’est un objet audiovisuel un peu hybride »

Si la série a été pensée initialement comme une « comédie horrifique », l’humour prend clairement le pas sur l’horreur dans les trois premiers épisodes auxquels nous avons eu accès. Le réalisateur promet toutefois une tout autre répartition par la suite. « Dans les processus d’écriture et de réalisation on a voulu scinder un peu la saison 1. Je m’amuse à dire qu’on a suivi le schéma Harry Potter : au début c’est bonne ambiance puis ça devient de plus en plus dark. A partir de l’épisode 4 on bascule un petit peu et l’histoire devient plus lourde avec des enjeux interpersonnels plus forts. C’est le résultat d’un travail d’écriture où on voulait que la sincérité des personnages se fasse au fur et à mesure, qu’on commence à s’y attacher en milieu de saison », détaille Nikola Lange.

D’autres récits s’entremêlent à l’intrigue principale. Celui d’une guerre de clans entre les trois familles qui se partagent la fête foraine et dont certains membres s’affrontent férocement pour des enjeux de pouvoir. La question de l’émancipation des femmes y est aussi présente, à travers le poids de la famille qui pèse sur certaines d’entre elles. L’amour est également de la partie, avec une idylle à la Roméo et Juliette, saveur barbe à papa. La série pioche aussi bien dans le frisson, le fun que l’émotion.

« C’est un objet audiovisuel un peu hybride qui répond à toutes les inspirations qu’on a pu avoir en écriture ou sur le plateau, estime le réalisateur. C’est vrai qu’il y a un véritable mélange des genres, ça peut effrayer beaucoup de gens. C’est un peu plus anglo-saxon comme exercice. Nous, ça nous faisait kiffer. » Tout comme les fans de sensations fortes à qui Killer Coaster pourrait bien taper dans l’œil.

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