« Bang Bang Baby », un thriller pop et coloré sur une ado dans la mafia

  • Amazon met en ligne ce jeudi les 5 premiers épisodes de la première saison de Bang Bang Baby, première série italienne originale de la plateforme de Jeff Bezos.
  • La série suit Alice, jouée par Arianna Becheroni, une adolescente qui va intégrer un clan mafieux par amour pour son père.
  • 20 Minutes a rencontré l’actrice et le réalisateur de ce thriller bubble gum à CanneSeries.

Du chewing-gum, un perroquet mal embouché, une médium, le Milan haut en couleur du mitan des années 1980, Blondie et une histoire de mafia ! Tel est le cocktail étonnant et détonnant de Bang Bang Baby, première série originale transalpine pour  Amazon Prime Video, disponible ce jeudi. Cette « déflagration » pop et colorée, créée par Andrea Di Stefano et réalisée par Michele Alhaique, présentée en compétition en saison 5 de CanneSéries, suit le passage à l’adulte d’une adolescente de 16 ans, Alice Giammatteo (Arianna Becheroni, une révélation), qui va intégrer la pègre milanaise par amour pour son père. Explications.

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« Bang Bang Baby s’inspire d’une histoire vraie », explique Michele Alhaique, que 20 Minutes a rencontré à CanneSeries. L’histoire commence en 1986, Alice Giammatteo, ado timide et mal dans sa peau de 16 ans, vit une existence paisible et ennuyeuse avec sa mère Gabriella, ouvrière dans une usine du nord de l’Italie. Alice est boulimique. Difficile de mener une vie insouciante quand son père a été tué sous ses yeux alors qu’elle n’était qu’une enfant. « Sa vie va être bouleversée quand elle découvre que son père, qu’elle croyait mort depuis des années, est en vie », poursuit le réalisateur.

La mafia par amour paternel

Déterminée à retrouver son père, elle part pour Milan et se retrouve confrontée à la famille de son père, les Barones, clan de la branche milanaise d’une mafia. À sa tête, son impitoyable grand-mère Nonna Lina (Dora Romano), qui prend immédiatement Alice sous son aile. À la demande de l’adolescente, elle l’accompagne jusqu’au centre de détention où le père de la jeune fille, Santo Maria (Adriano Giannini), est incarcéré.

Alice est déterminée à aller bien au-delà de la loi pour conquérir son affection. « La force d’Alice, c’est l’amour qu’elle a pour son père, même si l’amour qu’elle a pour lui est toxique, et qu’elle est consciente qu’elle ne fait pas tout à fait ce qu’elle devrait faire, elle le fait quand même », souligne Arianna Becheroni.

Une rencontre qui marque le début d’une nouvelle vie pour Alice, dans la violence et le crime organisé. « Je me suis concentré sur Alice. Le point de vue est toujours celui d’Alice. On l’accompagne à travers toutes les expériences qu’elle vit, ce monde qu’elle découvre », explique Michele Alhaique. Et c’est là la première originalité de cette histoire, montrer la mafia au travers un prisme féminin, avec une galerie d’héroïnes fortes (Alice, la « marraine » Nonna Lisa et Gabriella)

Une esthétique pop et colorée

Autre particularité, la série s’attache tout autant à raconter ce qui arrive à Alice, qu’à montrer comment elle le vit intérieurement. « Lorsqu’on rentre dans ce genre d’univers, on est détruit intérieurement. On voit à l’extérieur Alice faire ce qu’elle a à faire pour son père et tout le travail de Michele a été de faire en sorte qu’on comprenne la psychologie, son point de vue intérieur », explique Arianna Becheroni.

Dans le premier épisode, une scène montre ainsi Alice qui se retrouve ensevelie sous des Smarties qui pleuvent du plafond de sa chambre. « La boulimie a été pour moi la partie la plus difficile à jouer. Dans les autres scènes, il suffisait de feindre. Là, j’ai été obligé de manger réellement comme Alice. J’ai souffert et j’ai mieux compris ce qu’elle a pu ressentir. La boulimie montre le vide que ce père absent a représenté. Un vide qu’elle essaye de combler en mangeant. Une faim qui ne sera jamais rassasiée, parce que ce père, malgré ses promesses de jouer son rôle, ne s’engage pas vraiment », analyse l’actrice.

A la violence du milieu de la pègre, la mise en scène répond par une explosion de couleurs, d’effets visuels et de trouvailles esthétiques. « L’aspect visuel est lié aux différentes tonalités présentes dans le scénario. C’est une quête d’un langage unique, comme l’histoire que l’on raconte. Évidemment, on avait tous d’immenses références en tête : les frères Cohen, Wes Anderson ou encore Paolo Sorrentino… Au fur et à mesure, quelque chose de personnel s’est créé », raconte le réalisateur. A l’écran, des bulles chewing-gums géants, des pastiches de sitcoms italiennes des années 1980 et une pléiade de personnages excentriques. « J’ai tenté de raconter les années 1980 sans avoir comme référence le cinéma des années 1980, c’est quelque chose d’un peu différent », conclut Michele Alhaique. Résultat ? Une série stylisée et foisonnante, un mélange bizarre et imaginatif de tons et de genres et une bonne dose d’humour noir, avec The Killing Moon d’Echo and the Bunnymen en fond sonore.

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