Attentats du 13 novembre 2015 : Hermann Aka Bile, vigile au Bataclan qui a sauvé des vies, attend toujours sa naturalisation

Il y a sept ans, le 13 novembre 2015, la France vivait l’attentat le plus meurtrier qu’elle n’ait connu. 130 innocents tués, dont 90 au seul Bataclan, par trois djihadistes pénétrant la salle durant le concert des Eagles of Death Metal. 

Une dizaine de personnes évacuées, au péril de sa vie

Non loin de la scène, posté entre la loge des artistes et le public cet horrifiant soir, Hermann Aka Bile, l’un des vigiles au Bataclan, a sauvé des dizaines de spectateurs en les faisant sortir par une issue de secours, en en portant même certains. Un héros, à qui l’administration française refuse toujours d’accorder la nationalité française, révèle Le Parisien, lundi 14 novembre 2022.

Cet Ivoirien de 46 ans vit depuis plus de quatre décennies à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Au quotidien, il confie : « Je me suis toujours senti un Français. Ma vie est ici. J’aime les valeurs de ce pays ». 

Hermann Aka Bile s’est vu refuser la nationalité française

La Direction générale des étrangers en France justifie son refus par une amende de 600 euros pour conduite sans permis en 2017. Alors que Hermann Aka Bile a été acquitté, l’État a reformulé cette réponse négative en avril 2021. Deux mois plus tard, le quadragénaire reçoit un courrier du chef de cabinet du Président de la République. Ce dernier le renvoie vers la préfecture de Seine-et-Marne.

Le vigile au comportement héroïque cet inoubliable 13 novembre peut désormais compter sur le soutien d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), qui, depuis une dizaine de jours, précise Le Parisien, a écrit personnellement et à plusieurs reprises à Emmanuel Macron. Le député socialiste explique vivre « cela comme une injustice » et avoir « honte que [s]on pays ne reconnaisse pas ce qu’il nous apporte ».

Vigile au Bataclan depuis dix ans au moment des faits, Hermann Aka Bile était, ce soir-là, « préparé à mourir », assure-t-il. « Il y avait des gens de tous les âges, de toutes les nationalités, c’était chaleureux. Puis j’ai entendu comme un pétard. À la deuxième détonation, j’ai compris. J’ai vu les gens paniquer, j’ai vu les tireurs. Je n’ai pas pu fuir, il fallait que je mette le plus de gens à l’abri », rembobine auprès du Parisien celui qui est devenu médiateur dans les collèges.

Son courage n’est pas sans rappeler celui de « Didi », qui travaillait, lui, comme responsable de la sécurité du Bataclan. Cet Algérien de 35 ans a sauvé environ 200 personnes cette soirée du 13 novembre. Alors que les terroristes se trouvaient encore dans la salle de concert qu’ils avaient transformé en champ de bataille, « Didi » y était retourné, à plusieurs reprises, pour aider les spectateurs.

Il a été naturalisé français le 16 juin 2016, après que 105 000 internautes aient demandé, dans une pétition adressée président de la République d’alors, François Hollande, sa naturalisation et l’attribution de la Légion d’honneur. 

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