Anthony : un gynécologue visé par une plainte pour "viol et torture" mis en cause par plusieurs patientes
Le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (Stop VOG) a recueilli 15 témoignages accusant un médecin de l’hôpital privé d’Anthony (Hauts-de-Seine) de violences obstétricales et gynécologues graves.
Des récits publiés pour la première fois en mai 2022 sur les réseaux sociaux, relayés par Le Parisien, lundi 27 juin 2022.
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Sutures à vif, propos sexistes
Une accusatrice se souvient par exemple d’avoir été recousue à vif après une épisiotomie, à la suite de quoi le gynécologue se serait vanté d’avoir pratiqué le « point du mari », c’est à dire recousu son périnée avec des sutures supplémentaires inutiles dans le but de resserrer le vagin pour le plaisir supposé de son compagnon. Une acte non consenti barbare et misogyne.
« Depuis, à chaque rapport, j’ai des douleurs et des légers saignements », précise-t-elle dans son témoignage publié sur Instagram.
Une autre, toujours sur le compte de Stop VOG, évoque des propos choquants tenus par le médecin à son mari : « Votre femme, vous la violez quand vous voulez. »
https://www.instagram.com/p/Cd-WpzbIDR6/
Au Parisien, Céline, une patiente qui aurait été longuement suivie par ce gynécologue, note ses réflexions à caractère sexuel lors de ses consultations.
L’une de ses patientes a porté plainte contre lui pour « viol et torture » en novembre 2021. Auprès du collectif Stop VOG, elle se dit victime d’un « stress post-traumatique pendant quatre ans » à cause des conditions de son accouchement.
Une autre, raconte comment le soignant aurait pratiqué une décollement de la membrane sans la prévenir, une acte très douloureux visant à accélérer un accouchement. Une sage-femme lui aurait alors confié : « Il est connu à l’hôpital mais personne ne fait rien ! »
Le gynécologue déjà condamné pour agression sexuelle
En juillet 2016, le tribunal correctionnel de Nanterre a déjà condamné ce gynécologue à huit mois de prison avec sursis, pour « agression sexuelle » envers une jeune femme de 34 ans.
D’autres témoignages dénoncent des violences gynécologiques globales dans l’établissement. Sur les 32 récits publiés par le collectif, 15 désignent directement le docteur spécialisé dans la santé génitale des femmes. D’après Le Parisien, celui-ci envisagerait de déposer une plainte pour diffamation.
Depuis le lundi 30 mais 2022, le gynécologue n’exerce plus à l’hôpital privé d’Antony et aurait pris sa retraite a précisé l’établissement médical.
« Nous adressons à toutes les mamans, qui ont témoigné de violences ressenties lors de leur accouchement, nos profonds regrets et nous restons à leur entière disposition pour échanger sur ces ressentis et faire tout ce qui sera possible pour améliorer les soins apportés », a communiqué l’hôpital. Afin de garantir « l’amélioration de la qualité de la prise en charge des patientes » à l’avenir, et de « se prémunir encore mieux des violences obstétricales », la direction s’engage à prendre des mesures et a organisé des formations de ses soignants.
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