Alzheimer : un nouveau médicament ralentirait le déclin cognitif des malades de manière spectaculaire

Les résultats de la dernière phase expérimentale d’un nouveau médicament – le lécanemab – qui étaient attendus pour l’automne 2022, sont arrivés. Ce mardi 27 septembre 2022, le laboratoire américain Biogen et le laboratoire japonais Eisai ont conjointement annoncé que ce traitement avait permis de ralentir de 27% le déclin cognitif et fonctionnel lié à maladie par rapport à un placebo, d’après les informations de Reuters.

« Il s’agit d’un moment historique pour la recherche sur la démence, car il s’agit du premier essai de phase 3 d’un médicament contre la maladie d’Alzheimer en une génération à ralentir avec succès le déclin cognitif », a déclaré le Dr Susan Kohlhaas, directrice de recherche à Alzheimer’s Research UK.

Des effets positifs sur les troubles cognitifs

Cette phase III du test s’est portée sur près de 1 800 patient.es atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Deux fois par semaine, on leur a administré du lécanemab sous perfusion tandis que d’autres recevaient un placebo

Comme le souligne le Guardian, la molécule du lécanemab est supposé réduire « les plaques toxiques dans le cerveau » et ralentir « le déclin de la mémoire des patients et leur capacité à effectuer les tâches quotidiennes ». 

Un succès chez les patient.es sous lécanemab, qui ont vu leur retard de cognition diminuer de 27% après 18 mois de traitement. Environ un cinquième des patient.es ont présenté des effets secondaires, « notamment un gonflement du cerveau ou des saignements cérébraux visibles à la TEP (la tomographie par émission de positons est une méthode d’imagerie médicale, NDLR), et environ 3 % de ces patients ont présenté des effets secondaires symptomatiques », ajoute le média britannique.

Des résultats qui doivent encore être mesurés

Si les chercheurs concèdent un résultat modeste, ce médicament aurait la capacité inédite de modifier la trajectoire de la maladie. Ces recherches valident la théorie selon laquelle l’élimination des dépôts collants de la protéine appelée amyloïde bêta dans le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer précoce peut retarder l’évolution de la maladie, détaille Reuters.

« Il s’agit d’un résultat statistiquement positif, sans ambiguïté, et qui représente un moment historique avec pour la première fois une modification convaincante de la maladie d’Alzheimer. Nous attendons cela depuis très longtemps », a déclaré Rob Howard, professeur de psychiatrie de la vieillesse à l’University College London (UCL).

Le laboratoire japonais est en phase de recrutement de personnes à haut risque d’Alzheimer, afin de découvrir si le lécanemab est capable de ralentir le déclin à un stade encore plus précoce.

D’ici la fin 2023, le médicament pourrait être autorisé aux États-Unis et en Europe. Pour l’heure, l’autorité sanitaire américaine doit encore donner son accord afin d’accélérer le développement et l’évaluation du médicament.

Chaque année, près d’1 million de Français sont touchés par la maladie d’Alzheimer. En 2020, cela représentait 8% des plus de 65 ans, d’après la Fondation Vaincre Alzheimer. Dans le monde, près de 50 millions de personnes souffriraient de démence, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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