Affaire Shaïna : des peines durcies pour les adolescents jugés pour agressions sexuelles en réunion
« C’est le triomphe de la parole de Shaïna. » Un peu plus d’un an après leur condamnation en première instance le 1er mars 2022, quatre des bourreaux de l’adolescente âgée de 15 ans lors de son décès ont vu leurs peines alourdies par la cour d’appel d’Amiens, pour agressions sexuelles en réunion.
Un procès à titre posthume
Trois mineurs et un jeune majeur ont reçu des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis, pour des agressions sexuelles et des violences commises en 2017, à Creil, à l’encontre de Shaïna. Le principal auteur, âgé de 14 ans et petit ami de la victime – elle-même âgée de 13 ans au moment des faits – a également été inscrit au registre des délinquants sexuels.
Le verdict a été rendu ce jeudi 1er juin 2023, et apporte un véritable soulagement pour les proches de la victime. Interrogée par 20 Minutes, Me Negar Haeri, avocate de la famille, l’affirme : « Ça donne un aspect plus grave aux faits, on s’éloigne de l’idée qu’il s’agissait de simples bêtises d’adolescents. On est dans une condamnation presque d’adulte. » Pour les parents de l’adolescente décédée, « c’est le triomphe de la parole de Shaïna« , face à l’attitude « arrogante » des quatre accusés « dans leur contestation et négation des faits. »
Les quatre jeunes gens, tous mineurs au moment des faits, échappent toutefois à la prison ferme, et ont été condamnés à des peines moins sévères que celles réclamées en avril 2023 par le parquet général, lors de l’audience.
« L’avocate générale avait requis contre l’ex-petit ami deux ans de prison dont un ferme. En première instance il avait été condamné à un an de prison avec sursis probatoire. Ses coauteurs, âgés de 16 et 17 ans au moment des faits, ont tous deux été condamnés à un an de prison avec sursis. Ils avaient été condamnés en première instance à huit mois avec sursis probatoire », rappelle 20 Minutes.
Un second procès en prévision
Selon la plainte déposée par Shaïna en 2017, son petit-ami de l’époque l’avait menacée en usant d’une photo dénudée pour l’entraîner dans une clinique désaffectée, où elle avait été victime de violences sexuelles. Des vidéos de son corps dénudé, filmées alors qu’elle subit les insultes de ses tortionnaires, avaient été diffusées sur Snapchat, entraînant un harcèlement à son encontre.
La sentence est tombée en amont d’un autre procès, également très attendu par la famille de Shaïna. A compter de ce lundi 5 juin 2023 se déroulera le procès d’un autre jeune homme, accusé d’avoir poignardé et brûlé vive l’adolescente le 25 octobre 2019. Son assassin présumé, âgé de 17 ans au moment des faits, sera jugé devant la cour d’assises des mineurs de l’Oise.
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