5 choses à savoir sur le cancer en 2023
- Les particules fines et pesticides provoquent le cancer
- Certaines bactéries et virus transmissibles peuvent déclencher un cancer
- Manger trop cuit ou grillé, trop de viande rouge, boire trop chaud accroît les risques
- L’activité physique réduit les risques de cancer
- Le lien entre cancer et 5G n’est pas encore avéré
Il existe 200 types de cancers différents. Des maladies qui concernent l’ensemble du vivant et touchent près de 1 000 personnes par jour, apprend-t-on lors d’une visite de l’exposition « Cancers », à découvrir jusqu’au 8 août 2023 à la Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris)*. À travers un parcours ludique, elle propose aux visiteur.se.s un éclairage nouveau sur cette pathologie aux multiples facettes.
Voici cinq infos à retenir sur le cancer repérées lors de notre visite.
Les particules fines et pesticides provoquent le cancer
Selon les derniers chiffres relayés par le Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard (CLB), 5 à 10 % des cancers seraient liés à des facteurs environnementaux, soit 15 000 à 30 000.
Parmi ces facteurs, l’exposition aux particules fines – classées oncogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) depuis 2013 – est de plus en plus représentée dans les diagnostics de cancers.
Majoritairement émises par le trafic routier, le chauffage au bois et l’agriculture, c’est leur petite taille qui rendrait l’accès plus facile jusqu’à nos voies respiratoires, et augmenterait gravement les risques de cancer du poumon ou de leucémie chez l’enfant.
Les pesticides – utilisés pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes jugés indésirables en agriculture – sont classés cancérogènes probables par le Circ depuis 2015. Selon l’Institut national du cancer, leur responsabilité serait maintenant avérée dans des cas de cancers du sein et de la prostate, mais encore suspecté concernant l’ovaire ou le testicule.
“Chez les enfants, certaines études ont montré une augmentation du risque de leucémies et à un moindre degré des risques de tumeurs cérébrales, en lien avec l’utilisation de pesticides par les parents à la maison ou au jardin, en particulier pendant la grossesse ou la petite enfance”, ajoute le CLB.
Certaines bactéries et virus transmissibles peuvent déclencher un cancer
Dû à la prolifération de cellules anormales qui forment la tumeur, le cancer n’est pas transmissible. « Même si les cas sont rares, la transmission d’un cancer d’une personne à une autre est possible en cas de greffe d’organe, si le donneur avait dans son corps des cellules cancéreuses », est-il toutefois noté sur l’un des totems de l’exposition. En revanche, il peut avoir un caractère héréditaire, comme c’est le cas pour les porteuses du gêne BRCA1 ou du BRCA2, responsables du cancer du sein.
Si le cancer n’est pas contagieux, certaines infections virales qui augmentent le risque de le développer le sont. C’est le cas notamment des hépatites B et C – premières causes de carcinome hépatocellulaire selon la fondation ARC, du papillomavirus – responsable de 70% des cancers du col de l’utérus -, du virus Epstein-Barr – associé à des cas de cancers de l’estomac ou du nasopharynx selon l’Inserm -, du VIH – qui augmente les risques de cancer du poumon selon Sidaction -, ou même de la bactérie Helicobacter pylori – première infection bactérienne associée au développement de cancers chez l’Homme.
Manger trop cuit ou grillé, trop de viande rouge, boire trop chaud accroît les risques
Nos habitudes alimentaires peuvent aussi avoir un impact sur le risque de cancer. On sait notamment que la cuisson de viande ou de poisson au barbecue peut générer des fumées classées comme cancérogènes probables par le Circ. De plus, lorsque l’on cuit les aliments trop fort, jusqu’à ce qu’ils brunissent ou noircissent, de l’acrylamide est rejetée. Cette dernière est aussi classée comme cancérogène possible pour l’humain par le Circ.
Mais l’on sait moins que le fait de boire trop chaud peut aussi augmenter le risque de cancer. En effet, selon une étude du Circ publiée dans le Lancet Oncology en 2016, « la consommation de boissons très chaudes – 65° et plus – est une cause probable de cancer de l’œsophage ». D’après le Circ, c’est le troisième cancer digestif le plus fréquent en France. Consommé à température normale, le café, le thé ou le maté sont mis hors de cause.
Certain.e.s ignorent également que le simple fait de consommer trop régulièrement de la viande rouge peut nous exposer à des risques de cancer. Elle est d’ailleurs classée cancérogène probable depuis 2015. D’après le Circ, une portion de 50 grammes de viande transformée consommée tous les jours augmente le risque de cancer colorectal de 18 % environ.
L’activité physique réduit les risques de cancer
S’il est conseillé à tous.tes de pratiquer une activité physique régulière, ce n’est pas uniquement pour éloigner les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires ou d’anxiété. En effet, selon plusieurs sources relayées par le CLB – notamment l’Agence nationale de sécurité alimentaire Anses – une pratique sportive régulière pourrait notamment réduire de 25% les risques de cancer du côlon, 10 à 27% pour le cancer du sein et 20% pour le cancer du poumon.
« De manière indirecte, l’inactivité physique et les comportements sédentaires favorisent le surpoids et l’obésité qui sont identifiés comme facteurs de risque des cancers du sein et du côlon. L’activité physique est ainsi associée à une réduction du temps de sédentarité« , explique le CLB.
D’autre part, le sport aiderait à moduler l’insuline, l’IGF-1, la leptine et l’adiponectine, des hormones sécrétées par les cellules graisseuses et intervenant contre la croissance tumorale. Il permettrait aussi de stimuler le système immunitaire, accélérer le transit intestinal et éliminer les cancérogènes de notre alimentation, détaille la fondation ARC.
Une activité physique adaptée est également indiquée pendant, et après les traitements administrés en vue d’une rémission et d’une guérison du cancer. Elle pourrait aussi bien améliorer la tolérance des traitements qu’allonger l’espérance de vie et limiter les risques de récidive.
Le lien entre cancer et 5G n’est pas encore avéré
C’est la peur bleue des technophobes. Dès les prémices de son déploiement en France en 2020, la 5G – dont le débit est 50 fois plus important que celui de la 4G – a suscité toutes les controverses. On reproche aux ondes téléphoniques qu’elle génère d’avoir un impact environnemental désastreux. Mais on l’accuse également de comporter des risques pour la santé, notamment cancérogènes.
Sur ce point, les scientifiques restent frileux. De son côté, dans un rapport d’expertise publié en avril 2021, l’Anses estime que la 5G n’est responsable d’aucun effet spécifique nouveau sur la santé, par rapport à ses prédécesseuses. Les champs électromagnétiques sont classés par le Circ comme cancérogènes probables depuis 2011.
En 2010, des chercheur.euse.s de l’étude Interphone ont bel et bien établi un lien entre l’usage intensif du téléphone portable et le risque de développer une tumeur du cerveau. Mais rien de spécifique à la 5G, qui n’était de toute façon pas encore développée à l’époque. À titre préventif, l’Anses recommande toutefois de réduire l’exposition des enfants.
*“Cancers”, une exposition proposée par la Cité des Sciences et de l’Industrie du 6 septembre 2022 au 8 août 2023, en partenariat avec l’Institut national du cancer (INCa), et avec le soutien de l’Assurance Maladie, d’Assurance Prévention, d’Eurofins Biomnis, de La Fondation La Roche-Posay et de MSD France.
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